Al-Ahram Hebdo,Environnement | L’Egypte entre dans l’« Heure de la Terre »
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 1er au 7 avril 2009, numéro 760

 

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Environnement

Changements Climatiques. De nombreux bâtiments publics et monuments égyptiens ont été plongés dans le noir samedi dernier pendant une heure, à l’appel du Fonds mondial pour la nature (WWF). Les particuliers n’ont pas été aussi réceptifs.

L’Egypte entre dans l’« Heure de la Terre »

Les pyramides de guiza, le Sphinx ou encore la Citadelle et plusieurs monuments et bâtiments publics ou privés ont été, au Caire, plongés dans le noir samedi 28 mars 2009, de 20h30 à 21h30. Le temple de Louqsor et la Bibliothèque d’Alexandrie, entre autres, ont de même participé à l’événement. L’objectif de cette action mondiale, lancée par le WWF (World Wild Fund) et appelée « Heure de la Terre » (voir encadré), n’était pas de réduire la consommation d’énergie ou les émissions de dioxyde de carbone, mais d’envoyer un message lumineux d’engagement envers la planète.

Si l’Egypte a montré son engagement cette année, c’est parce que le ministre de l’Environnement, Magued Georges, accorde une grande importance à la coopération internationale. Surtout que l’Egypte est, sans doute, l’un des pays les plus vulnérables aux menaces du réchauffement climatique. « Le réchauffement, la sécheresse et le raccourcissement des saisons des pluies font que les ressources du Nil diminuent. Les ressources en eau seront gravement touchées durant les années à venir et les experts en eau avouent que 3 des 10 pays du Bassin du Nil, y compris l’Egypte, souffriront de pénurie à l’horizon 2025 », commente le Dr Emadeddine Adli, président du Forum international des organisations de la société civile pour le développement du Bassin du Nil, connu sous le nom de NBD (Nile Basin Discourse) et président du Bureau Arabe pour la Jeunesse et l’Environnement (BAJE). Ce qui aura des répercussions négatives sur l’agriculture, qui consomme à elle seule 85 % de ressources en eau du pays. « Outre les effets sur l’eau potable et l’agriculture, l’élévation du niveau de la mer, conjuguée à l’augmentation prévue de la température, pourrait déplacer des millions de personnes vivant dans les régions de basse altitude, telles que le Delta du Nil », explique le Dr Moustapha Kamal Tolba, expert international de l’environnement et ancien directeur exécutif du PNUE. « La situation est dangereuse et une prise de conscience rapide est nécessaire. Il était donc temps de participer à cet événement planétaire. Le réchauffement climatique, la sécheresse, la fonte des glaces, l’élévation du niveau de la mer … tout cela nous a encouragés à prendre part à cette initiative pour la première fois en Egypte », avoue Camélia Naguib, ex-sous secrétaire d’Etat à l’établissement des impôts.

Soirée très agréable

Mais qu’ont fait les Egyptiens pendant une heure dans le noir ? Les plus romantiques ont dîné aux chandelles et d’autres contemplatifs ont observé les étoiles. « Moi, personnellement, j’ai participé à cette opération avec mes enfants. Je voulais leur apprendre la nécessité de la participation collective. Nous avons dîné aux bougies. C’était une soirée très agréable », avoue Mona, journaliste. D’autres, comme les écoles privées, se sont arrangés avec les horaires. Au Collège de la Sainte-Famille, et pour sensibiliser la nouvelle génération, le père Roumani a déclaré samedi matin durant le salut au drapeau : « Nous allons aujourd’hui éteindre la lumière pendant toute la journée, de 8h30 à 14h pour participer à l’Heure de la Terre. Mais vous devrez aussi éteindre la lumière ce soir chez vous de 20h30 à 21h30 ». Quant à l’ingénieur Hoda Al-Miqati, directrice du Centre Arc-en-Ciel, situé à la Bibliothèque d’Alexandrie, elle affirme avoir éteint « toutes les lampes principales de la bibliothèque » pendant la journée.

D’autres personnes sont, par contre, passées à côté de l’événement. « On ne peut pas éteindre la lumière pendant une heure, c’est beaucoup pour un enfant qui a un examen le lendemain », a estimé une mère de famille. Les supermarchés, les cafés, les échoppes et les magasins de foul et falafel n’ont pas non plus respecté l’initiative mondiale. Même attitude dans les quartiers populaires. « Eteindre la lumière serait donner une très bonne occasion aux voleurs », a expliqué une habitante.

Mais le plus important c’est qu’une frange importante du pays, et parmi la plus éduquée, n’était pas au courant de cette initiative mondiale. « Comme quoi, dire que les Egyptiens ne comprennent même pas le terme réchauffement climatique n’est pas exagéré. Il nous faut plus d’explications avant de recevoir l’ordre de faire ceci ou cela », opine Soha, étudiante. Les campagnes de sensibilisation au respect de l’environnement dans les médias égyptiens semblent donc encore insuffisantes.

Manar Attiya

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Un événement planétaire au succès croissant

800 villes dans 80 pays ont participé à l’événement « Heure de la Terre » samedi 28 mars, de 20h30 à 21h30. A travers le monde, 371 monuments historiques, parmi lesquels la Tour Eiffel, l’Acropole ou l’Empire State Building, le Golden Gate Bridge ou le Colisée ont ainsi éteint leurs illuminations.

L’Heure de la Terre est née à Sydney, en Australie, en 2007. C’est un mouvement de solidarité en faveur de gestes concrets pour lutter contre les changements climatiques. Elle est devenue un phénomène mondial qui a touché plus de 35 pays sur six continents en 2008. Selon les organisateurs de l’événement à l’échelle nationale, le Fonds mondial pour la nature Canada (WWF Canada), l’événement cette année est d’autant plus important que les chefs d’Etat se réuniront à Copenhague en décembre 2009 afin de négocier le nouvel accord international sur les changements climatiques qui s’appliquera après la date d’expiration du protocole de Kyoto en 2012.

Afin de mesurer le nombre de participants, le WWF Canada devait recenser les inscriptions en ligne et effectuer une étude approfondie après l’événement. Les données des compagnies d’électricité seront également exploitées.

A Paris, en plus de la Tour Eiffel, des centaines de monuments et bâtiments publics ou privés comme le Louvre, Notre-Dame, l’Arc de triomphe, l’Hôtel de Ville, des ponts de la Seine ou de simples fontaines ont été plongés dans le noir. Plus de 200 villes étaient mobilisées en France et 26 en Espagne.

Au Canada, 250 villes et villages ont passé une heure dans le noir, comparativement à 160 l’an dernier.

 

 

 




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