Madagascar.
Alors que le nouveau président, Andry Rajoelina, tente
d’asseoir son pouvoir et de rallier la population, son
prédécesseur Marc Ravalomanana promet de « revenir »
prochainement aux commandes.
La confrontation s’intensifie
Les
violences et manifestations se multiplient depuis que le
nouveau dirigeant malgache, Andry Rajoelina, a pris le
pouvoir le 21 mars, et prolongent une crise politique qui a
fait 135 morts depuis le début de l’année. Malgré le
renversement de l’ancien président Marc Ravalomanana par son
rival Andry Rajoelina, les deux hommes continuent à se
livrer un véritable bras de fer. Loin d’accepter la défaite,
le président déchu Ravalomanana a déclaré : « N’ayez peur de
rien. Je vais bientôt rentrer. N’acceptez jamais
l’oppression ». Ravalomanana, qui a quitté le pays, tente
désormais de mobiliser le soutien international. Il compte
notamment sur le soutien de l’Union Africaine (UA) qui a
déjà suspendu Madagascar, ainsi que des Etats-Unis et de
l’Union Européenne (UE) ont condamné un coup d’Etat.
De l’autre côté, le président de la Haute Autorité de
transition, Rajoelina, promet des pourparlers de
réconciliation nationale, ainsi que des élections d’ici deux
ans. Une équipe de transition doit être présentée avant la
formation de son gouvernement, qui aura lieu ce mercredi. En
effet, Rajoelina, 34 ans, a proposé des pourparlers de
réconciliation la semaine prochaine entre le gouvernement,
l’opposition, l’armée et les Eglises, très influentes dans
ce pays. Mais, Ravalomanana, qui a démissionné la semaine
dernière après le ralliement de l’armée à Rajoelina, a
indiqué par l’intermédiaire d’un porte-parole qu’il ne
participerait aux négociations proposées par le pouvoir que
si elles étaient organisées par un organisme indépendant et
s’il conservait le titre de président.
Pour renforcer sa position, M. Rajoelina a annoncé, vendredi
dernier, des baisses de prix sur des produits de première
nécessité. Aussi, il a annoncé que la Haute Autorité de
Transition (HAT) doit organiser des assises pour définir
précisément le calendrier et le fonctionnement de la période
de transition, qui ne doit pas excéder 24 mois.
La SADC refuse toute légitimité
Malgré ces annonces, le risque de chaos plane toujours sur
le pays. Une manifestation rassemblant plus de 200 000
protestés, a été organisée samedi dernier. « Nous avons
voulu démontrer de façon éclatante que nous avons notre
légitimité. Nous avons mis la pression pour dire : la crise
est encore là, la solution n’est pas cette mascarade
d’investiture (de M. Rajoelina). Venez autour d’une table »,
a expliqué à l’AFP Raharinaivo Andrianantoandro,
porte-parole du parti de Ravalomanana. Et, pour
exprimer leur avis, des représentants de fonctionnaires ont
lancé un appel à la grève générale.
Pour presser les dirigeants malgaches en conflit de trouver
une issue à leur crise, les leaders de la Communauté de
développement d’Afrique australe (SADC) se sont réunis lundi
dans un sommet extraordinaire. Leur but est de réfléchir aux
moyens de « ramener la démocratie, l’Etat de Droit et la
constitutionnalité » à Madagascar, a indiqué le gouvernement
sud-africain, qui préside actuellement le bloc régional. «
Tous les pays-membres ont confirmé leur participation, sauf
Madagascar », a précisé le ministère des Affaires étrangères
Swazi, sans préciser à quels responsables malgaches
l’invitation avait été adressée. La SADC refuse de
reconnaître toute légitimité au président de transition,
Andry Rajoelina. Les dirigeants d’Afrique australe discutent
d’éventuelles sanctions contre les autorités de transition
malgaches.
Maha
Salem