Pas de paix sans justice
Salama A. Salama
Actuellement,
les efforts arabes se convergent pour enregistrer les
violations israéliennes contre les droits de l’homme
commises au cours de la guerre contre Gaza.
Ils
visent également à étudier les moyens juridiques à même de
punir l’agresseur.
En même
temps, certains Etats européens comme l’Espagne se hâtent
d’effectuer des amendements sur certaines lois permettant de
juger les criminels de guerre parmi les dirigeants
israéliens. Et ce, en diminuant les prérogatives des
tribunaux nationaux habilités à faire les investigations
nécessaires dans les crimes de guerre.
Cette
question a attiré l’attention du Dr Fouad Abdel-Moneim Riyad,
professeur de loi et ancien juge à la Cour internationale
des crimes de guerre. Il pense que les informations
disponibles jusqu’à maintenant sont suffisantes pour
qualifier les crimes commis par Israël de « génocide », vu
leur atrocité.
Ceci a
été assuré par les personnes intègres israéliennes comme
l’historien de renommée Ilan Pappe. En effet, la barbarie de
ces crimes dépasse ceux commis en Bosnie et que la Cour
Pénale Internationale (CPI) a classés comme génocide.
L’affaire des crimes commis à Gaza pourrait être déférée
devant la justice aux niveaux national et international à
condition de rassembler des preuves enregistrées.
Et ce,
bien que les Arabes ne réussissent pas à faire promulguer
une résolution du Conseil de sécurité stipulant de soumettre
les crimes commis dans la bande de Gaza et en Cisjordanie au
procureur général. L’unique espoir reste dans la tentative
de transférer la question à l’Assemblée générale de l’Onu
conformément à la décision de l’union pour la paix.
Vu la
difficulté de ces procédures qui pourraient prendre
énormément de temps, il serait peut-être préférable que les
Palestiniens et les institutions civiles recourent aux
tribunaux nationaux des pays dans lesquels se rendent les
dirigeants israéliens.
Dans ce
cas, la poursuite judiciaire n’est pas limitée aux auteurs
directs de ces crimes qui sont les soldats, mais concerne en
premier lieu les dirigeants et les présidents. Et ce, selon
un principe connu dans la loi pénale internationale sous le
nom de « responsabilité des dirigeants ».
C’est
pour cela qu’Israël a décidé de cacher les noms des
officiers qui ont participé à ces crimes. Ce qui les
obligera à rester prisonniers à l’intérieur des frontières
de leur Etat. En effet, il est du droit, voire du devoir, de
tous les pays du monde d’arrêter et de juger ces criminels.
Chose que les Etats arabes doivent prendre en considération.
Je pense
qu’aucun obstacle ne doit entraver l’avancée sur cette voie,
quelles que soient les évolutions politiques et
diplomatiques qui pourraient mener à des pourparlers et des
accords avec Israël. Il a été prouvé que tous les accords de
paix conclus entre l’Etat hébreu et les Etats arabes ne
l’ont pas empêché d’avoir recours aux assassinats et aux
agressions les plus sauvages.