Al-Ahram Hebdo,Invité | Zoheir Garana
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Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 25 février au 3 mars 2009, numéro 755

 

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Invité

Le ministre du Tourisme, Zoheir Garana, évoque les mesures prises pour la promotion du tourisme en Egypte pour limiter les conséquences de la crise économique mondiale. Il se montre confiant pour la période à venir, malgré l’attentat survenu dimanche au Caire.

« Il faut se concentrer sur la variété de l’offre pour viser différentes tranches de touristes »

Al-Ahram Hebdo : Quelles conséquences sont-elles à prévoir sur le secteur touristique après l’attentat à la bombe dimanche dans le quartier d’Al-Hussein ?

Zoheir Garana : J’espère que cet attentat n’affectera pas le secteur touristique en Egypte. Nous dénonçons cet acte abjecte qui a fait un mort et des blessés parmi les Egyptiens et des ressortissants étrangers. L’important maintenant pour le gouvernement, c’est de maintenir la sécurité des citoyens et des touristes.

— Vous rentrez d’Italie, où vous avez participé aux travaux de la Bourse touristique internationale de Milan. Quel bilan faites-vous de la participation égyptienne à cet événement ?

— La Bourse touristique internationale de Milan est l’une des plus importantes au monde. Elle a été tenue cette année avec la participation d’environ 146 Etats et plus de 5 000 exposants représentant les compagnies touristiques, d’aviation et d’hôtellerie outre les représentants spécialisés des médias. De notre côté, le secteur touristique égyptien déploie tous les efforts nécessaires pour promouvoir l’activité touristique italienne en Egypte, surtout avec l’importance que se taille le marché italien pour l’Egypte. L’Italie vient en tête de liste des pays exportateurs de tourisme. Le nombre de touristes italiens qui ont été enregistrés a dépassé un million et plus de 10 millions nuitées touristiques. Au cours de ce voyage, nous avons passé en revue avec les organisateurs des voyages les mesures entreprises par le ministère pour soutenir nos partenaires à l’étranger. Nous avons entrepris d’intensifier les campagnes de marketing conjointes et mieux former les agents touristiques sur le produit touristique égyptien diversifié en adoptant les meilleurs moyens de promotion et d’activation pour faire face à la crise et réduire ses effets. J’ai également mis l’accent sur le rôle du gouvernement égyptien dans le développement de l’infrastructure tout en œuvrant à attirer davantage d’investissements durables dans l’industrie touristique.

— Votre visite en Italie signifie-t-elle que l’Egypte met particulièrement l’accent sur le marché européen ?

— Elle a aussi pour objectif d’être au courant des derniers développements de la scène touristique mondiale, surtout à l’ombre des crises mondiales et régionales. Il est question non seulement d’étudier les moyens nécessaires à promouvoir l’industrie touristique face aux défis que l’Egypte se trouve aujourd’hui obligée de relever. Mais également de mesurer la réussite réalisée par le tourisme égyptien et de montrer les mesures prises par l’Egypte pour faire face à la crise.

— Au-delà de l’attentat dans le quartier d’Al-Hussein, quel impact concret a eu la crise économique mondiale sur le tourisme en Egypte ?

— Nous ne sommes pas séparés du monde et la crise a touché la communauté internationale. Les répercussions se sont ressenties dans plusieurs secteurs au niveau mondial. Ceci nous a poussés à étudier profondément la situation pour tenter de parvenir à des solutions capables d’éviter au maximum les répercussions négatives de la crise. De plus, certains indices de la crise étaient déjà clairs, dont le plus important est l’inflation en particulier dans le secteur pétrolier et alimentaire. De toute façon, la phase prochaine prouvera si les répercussions sont graves ou contrôlables. Et bien que la crise se soit rapidement répandue par l’intermédiaire des baisses des taux de change des devises, de la dépendance économique et des canaux bancaires, elle constitue une alerte qui a poussé le gouvernement égyptien à entreprendre des mesures de nature à diminuer les risques.

— Quelles sont ces mesures ?

— L’économie égyptienne est fondée sur des bases et des structures saines, correctes et claires qui permettent d’éviter des complications. J’insiste à réclamer au secteur touristique de ne pas toucher aux prix actuels. En effet, quand il y a un effondrement dans un secteur, ceci influence les autres secteurs. Par exemple, la faillite d’une grande agence touristique britannique qui envoyait annuellement en Egypte plus de 100 000 touristes peut avoir deux répercussions : la réduction du nombre de touristes britanniques en Egypte ou le transfert des quotas de touristes d’autres agences. Il est donc inévitable de faire face à de telles crises et faire plus d’efforts pour éviter les répercussions de la crise en Egypte et éviter la baisse du volume touristique en Egypte. Ne pas toucher aux prix est donc une chose importante, puisque le cycle du rajustement des prix nécessite entre 5 à 6 ans. Il ne faut pas refaire la faute des crises précédentes, pendant la dernière décennie. Dans la période à venir, il faut se concentrer sur la variété de l’offre pour viser différentes tranches de touristes. Il faut également que le secteur accepte la probabilité de la diminution du bénéfice à cause de la diminution des tranches de touristes qui ont les moyens de voyager. Nous sommes en train de préparer des ateliers de travail qui regroupent des experts touristiques, économiques, médiatiques ainsi que des représentants du secteur privé. Ces ateliers visent à détecter les éléments de la crise et trouver des solutions.

— Mais que révèlent les chiffres récents de l’activité touristique ?

— Le tourisme égyptien représente actuellement 11,3 % du PNB, 40 % des exportations égyptiennes non traditionnelles, 19,3 % des recettes en devises étrangères, 12,6 % de la main-d’œuvre et 4 % des investissements dans les services. De plus, l’Egypte occupe la 23e position sur la liste des 50 plus grands pays touristiques et la première position en Afrique du Nord. Le tourisme égyptien représente également 27 % du total des revenus touristiques du Proche-Orient, 1 % des revenus du tourisme mondial et 2,55 % du volume du tourisme mondial. De plus, le programme électoral du président Moubarak visait à atteindre l’objectif de 14 millions de touristes en 2011, de réaliser des revenus de 10,5 milliards de dollars et 240 000 chambres touristiques. Le nombre de touristes a atteint l’année passée 12,8 millions en comparaison avec 11,1 millions l’année d’avant avec un taux de croissance de 15,5 % et 129,2 millions de nuitées avec une croissance de 15,9 %. Nous avons également atteint 211 000 chambres, contre 198 000 en 2007. De plus, il y a 157 000 chambres en construction.

Les marchés les plus importants pour l’Egypte sont la Russie, l’Allemagne, l’Italie, la Grande-Bretagne, la Pologne, l’Ukraine, la Libye, la France, l’Arabie saoudite et les Etats-Unis. De plus, les nuitées de ces 10 Etats représentent 61,4 % du total du tourisme en Egypte.

— Quel est le budget consacré à la promotion touristique en Egypte ?

— Le budget est évalué à 40 millions de dollars alors que le rendement provenant de ce secteur atteint 11 milliards de dollars. Les chiffres démontrent les acquis réalisés par l’Egypte grâce au plan de promotion en vigueur actuellement. Lorsque j’ai pris en charge le portefeuille du Tourisme, le nombre de touristes était de 8,6 millions. Ce chiffre a atteint l’année dernière 12,35 millions et nos plans visent à atteindre 25 millions en 2020, ce qui est tout à fait possible avec le potentiel touristique de l’Egypte.

— Comment allez-vous faire face à la désaffection attendue des investisseurs dans la période à venir ?

— J’ai étudié ce problème avec Farouq Al-Oqda, le gouverneur de la Banque Centrale. Nous nous sommes mis d’accord sur la nécessité de sauver les insolvables sérieux. La Banque Centrale va intervenir pour régler leurs problèmes pour sauvegarder les investissements touristiques dans toutes les régions touristiques ainsi que le personnel travaillant dans le secteur. Il est dans notre intérêt de ne pas perdre la confiance des investisseurs parce qu’ils constituent une partie de la réussite réalisée par l’Etat. Il faut donc prendre en considération leurs intérêts.

— Pensez-vous que le tourisme intérieur et arabe peut compenser la baisse du nombre de touristes occidentaux en 2009 ?

— Le tourisme arabe et intérieur constitue une partie importante du tourisme égyptien. Dans la phase à venir, le tourisme intérieur sera un facteur important aidant à dépasser la crise. Quant au tourisme arabe, il représente 19 % du total du tourisme étranger.

— Croyez-vous que cette crise favorisera le tourisme de luxe ?

— Les indices ont prouvé que le tourisme aux dépenses élevées, les hôtels et les bateaux de croisière qui procurent des services de qualité, ont enregistré le plus haut taux d’occupation au niveau du pays. Ceci pour affirmer que le tourisme de luxe n’a pas été affecté par la crise mondiale. Nous devons signaler que l’Egypte est l’un des rares pays au monde qui jouit d’une fréquentation touristique pendant les douze mois de l’année grâce à la diversité de son offre. Nous avons le tourisme archéologique, culturel et thérapeutique. Sans oublier le climat agréable qui distingue l’Egypte tout au long de l’année, ainsi que son peuple chaleureux et accueillant.

Propos recueillis par Magda Barsoum

 




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