Un
Noël triste pour les chrétiens de Gaza
Noël, cette année, n’a pas été festif pour la petite
communauté chrétienne de Gaza où, un an après, le
souvenir de l’offensive dévastatrice de l’armée
israélienne hante toujours les esprits. Les reportages
de la presse, même occidentale, viennent démontrer que
les Gazaouis, toutes confessions confondues, souffrent
toujours des conséquences de ce massacre et de l’état
des lieux ambiant.
«
L’ambiance n’est pas à la fête pour célébrer Noël, parce
que cela coïncide avec l’anniversaire de la guerre, qui
a été douloureuse », témoignage d’un pharmacien de 39
ans interrogé par l’AFP. Il ajoute : « Nous allons nous
en tenir aux célébrations religieuses et aux prières à
l’église, mais aussi à quelques visites aux parents et
aux amis ».
A
l’instar du reste de la population, les 2 500 chrétiens
du territoire, principalement orthodoxes, ont souffert
de l’offensive contre Gaza qui a commencé le 27 décembre
dernier ... au lendemain de Noël donc ; c’est ainsi
qu’Israël a présenté ses vœux qui ont duré jusqu’au 18
janvier. L’offensive, rappelle-t-on, a fait plus de 1
400 morts palestiniens. Les chrétiens de Gaza,
dont le nombre se réduit comme la peau de chagrin pour
cause d’exode vers l’étranger, sont aussi très éprouvés
par le strict blocus imposé par Israël depuis juin 2007,
qui accentue les difficultés dans ce territoire exigu et
pauvre où vivent 1,5 million de personnes.
En
plus, les autorités israéliennes ont accordé cette année
juste 300 permis aux chrétiens de Gaza pour assister à
la messe de minuit à Bethléem, alors que 750 personnes
du territoire en ont fait la demande. Les conditions
israéliennes sont difficiles. Par exemple, un
Palestinien n’a pas reçu d’autorisation parce que sa
femme a moins de 35 ans.
« La
vraie fête aura lieu lorsque (nous) briserons le blocus
», clame un autre Palestinien qui a refusé de fêter Noël
cette année alors que des centaines de personnes vivent
encore dans des tentes, leurs maisons ayant été
détruites pendant la guerre. « Pour moi et ma famille,
il n’y aura rien, ni douceur, ni arbre de Noël, ni même
visites à la famille. Comment pouvons-nous faire la fête
alors que des gens vivent sous des tentes ? ». Un
argument important. Il est impératif que le blocus soit
levé ? D’ailleurs, l’expert de l’Onu sur les territoires
palestiniens a appelé les alliés occidentaux d’Israël à
faire pression sur l’Etat hébreu pour obtenir la levée
du blocus de la bande de Gaza, qui met au « supplice »
ses 1,5 million d’habitants.
«
Les alliés européens et nord-américains d’Israël doivent
insister sur le fait qu’Israël mette fin immédiatement à
son blocus sur la bande de Gaza, en s’appuyant sur des
menaces crédibles de sanctions économiques », estime le
rapporteur spécial de l’Onu, Richard Falk, dans un
communiqué.
L’esprit de fête est fait de partage et de sacrifice. Il
doit aller au-delà de l’aspect rituel pour le sens même
dont il est porteur. Israël gâche Noël comme il le fait
pour tout ce qui est humain.