A(H1N1).
Le gouvernement a décidé de vacciner les écoliers et les
étudiants contre le virus. Mais de nombreux parents,
inquiets, refusent que le vaccin soit administré à leurs
enfants.
La
méfiance des parents
400 000
doses de vaccin contre la grippe A(H1N1) ont été importées
cette semaine. Il s'agit d'une première livraison qui sera
suivie d'autres. Au total, 4 millions de doses sont prévues
pour la vaccination des écoliers et des étudiants. La
décision a été prise la semaine dernière par le premier
ministre, Ahmad Nazif. « La priorité ira aux gouvernorats
les plus touchés par le virus comme Le Caire, Guiza, Hélouan
et Alexandrie. Et en ce qui concerne les écoles, la priorité
sera accordée aux établissements à forte densité d'élèves »,
précise une source du ministère de la Santé.
La
décision de vacciner les écoliers intervient au moment où le
virus connaît une forte progression. Dimanche, le ministère
de la Santé annonçait 10 056 cas de contamination par la
grippe A, dont 3 400 dans les écoles et les universités.
D’autre part, le taux de décès a franchi pour la première
fois le stade de 1 % du nombre total des contaminations,
soit 112 décès dont 3 élèves. La vaccination, qui commencera
dès samedi prochain dans les écoles, ne sera pas obligatoire
(seuls les parents qui le souhaitent feront vacciner leurs
enfants), mais le ministère de la Santé a appelé les
familles à ne pas hésiter, tout en indiquant que le virus
sera plus virulent durant les deux prochains mois. Pourtant,
très peu de parents ont pris la décision de faire vacciner
leurs enfants. « Je ne sais pas ce que je dois faire. J'ai
entendu dire que le vaccin n'est pas sûr à 100 %. Si je ne
fais pas vacciner mon enfant, il pourra être exposé à ce
virus et si je le fais, je vivrai dans l'angoisse de le voir
un jour atteint d'une séquelle due à cette vaccination »,
explique Réhab Hussein, mère d’un élève en préparatoire. En
effet, beaucoup de parents préfèrent ne pas vacciner leurs
enfants contre le virus A, en se basant sur l'idée qu'il est
possible d'en guérir et qu'il serait préférable d'éviter
d'éventuels effets secondaires. « Si par malheur mes enfants
sont atteints de ce virus, je sais que je pourrai les
traiter. Mais si je leur donne ce vaccin et qu'ils en
subissent les effets secondaires, il n'y aura pas de retour
en arrière », lance Névine, mère de famille. Le ministère de
la Santé a demandé aux parents qui refusent de faire
vacciner leurs enfants de signer une attestation écrite
indiquant leur responsabilité par rapport à cette décision.
Mais cela ne fait pas peur aux familles. « Je ne vais pas
faire vacciner mon fils et je porterai la responsabilité de
cette décision. Je ne suis pas prête à exposer mes enfants à
un vaccin qui n’a pas été à 100 % expérimenté », lance pour
sa part Hoda Mohamad, mère de trois jeunes filles.
Le
vaccin contre la grippe saisonnière pendant les années 1970
avait donné lieu à des cas de paralysie. Et c'est ce fait
qui contribue à l'état actuel de panique. Pour sa part, le
ministère de la Santé a pris la défense du vaccin en
confirmant qu’il est sûr. « Il n’existe aucun indice ou
preuve que ce vaccin comporte des risques. Il est absolument
sûr », indique Abdel-Rahmane Chahine, porte-parole du
ministère de la Santé. L’Organisation Mondiale de la Santé
(OMS) a aussi défendu le vaccin. Ahmad Abdel-Latif,
représentant de l’OMS en Egypte, se veut rassurant. « Nous
faisons un suivi dans les pays où le vaccin a été distribué.
85 millions de doses ont été utilisées dans le monde et
jusqu'à maintenant aucun symptôme anormal n'a été remarqué
chez les personnes vaccinées », assure Abdel-Latif. Le
véritable danger n'est pas le vaccin, mais une possible
évolution du virus en des formes plus virulentes. « C'est
cette hypothèse qui inquiète à présent les chercheurs »,
prévient Sadeq Abdel-Aal, ex-conseiller de la médecine
infantile au ministère de la Santé.
Sabah
Sabet