Procès.
Neuf
employés du
gouvernorat de
Qalioubiya et de la
compagnie des Entrepreneurs
arabes ont
été déférés
cette
semaine devant la justice
pour leur
responsabilité dans la
pollution du
réseau
d’eau potable d’Al-Baradea
et l’apparition
d’une
épidémie de typhoïde.
Des
boucs
émissaires
L’affaire
remonte à
cinq mois
environ, lorsque
une
épidémie de typhoïde
frappe le village d’Al-Baradea
dans le
gouvernorat de Qalioubiya.
Plusieurs
centaines
d’habitants en sont
atteints.
L’enquête a
montré alors
que
l’épidémie
est due à
une pollution de
l’eau et à
de nombreuses
négligences.
Un projet
était en
cours pour doter le village d’un
réseau d’eau
pota
ble
construit par la
compagnie des Entrepreneurs
arabes afin
de remplacer un
ancien
réseau datant des
années 1980 et
dont les
travaux n’avaient
jamais été
menés à
terme. Or,
c’est ce dernier
réseau
défaillant et dont les
conduites
d’eau comprenaient de
nombreuses fissures qui a
été mis
en service !
Résultat
: les eaux
usées se
sont infiltrées
dans le
réseau d’eau potable et
l’ont
pollué, provoquant
cette
épidémie de typhoïde.
Cette
semaine,
cinq mois après les
faits, le Parquet
a annoncé
que « neuf
personnes
ont été
déférées
devant la justice pour leur
responsabilité
dans la contamination
du réseau
d’eau potable
d’Al-Baradea ».
Il s’agit
d’employés de la
municipalité
d’Al-Baradea, de la
compagnie des Entrepreneurs
arabes et de
l’Organisme
d’eau potable relevant du
ministère
du Logement.
Selon le rapport final
du Parquet
du sud de
Banha,
ils
sont accusés de «
négligence
dans l’accomplissement de
leur tâche
». Les accusés
encourent des
peines
allant de trois
à
dix
ans de prison.
Leurs
avocats
affirment qu’ils
sont des
boucs émissaires.
« La plupart des
personnes
accusées
sont des
employés qui exécutent
les ordres de
leurs chefs. On a
clairement
voulu un bouc
émissaire
dans cette affaire,
alors que
les hauts
responsables ont
été
épargnés », affirme Adel
Al-Sayed, un
des avocats.
Gamal
Zahran,
député indépendant de la
région,
partage la même opinion.
Il s’attaque
au gouverneur
Adly Hussein,
à qui il
demande de
présenter sa
démission. Le
gouverneur
avait affirmé
lors d’une
réunion
conjointe des commissions de la Santé, de
l’Education et
du Logement,
à
l’Assemblée du
peuple au
mois d’août dernier,
qu’il était
prêt à
démissionner si la
responsabilité
du
gouvernorat est
mise en cause. Or,
il
n’en fut
rien. Adly
Hussein a pris la
décision de muter
Ibrahim
Abdel-Moëmen, chef de la
municipalité d’Al-Baradea
vers un
autre village
jusqu’à la fin
du procès.
« C’est
une
mascarade. Ces
employés ne
sont pas
responsables de
ce qui
s’est passé.
Le vrai
responsable c’est la
corruption et le laisser-aller
que les
responsables laissent
sévir dans
nos institutions »,
affirme
Zahran. La compagnie
des Entrepreneurs arabes
et le
gouvernorat de Qalioubiya
se sont
renvoyé la responsabilité
de la contamination des eaux
d’Al-Baradea. « Le rapport
du Parquet a
prouvé que
le problème
fondamental était la
mise en
fonction de l’ancien
réseau
défaillant par le gouvernorat
de Qalioubiya,
ce
qui exonère
totalement notre
compagnie de la
responsabilité de
négligence et de
mise en
œuvre de réseaux et de
tuyaux
défaillants », indique
une source de la
compagnie qui a
requis
l’anonymat.
Adly Hussein, quant
à lui,
avait
accusé la compagnie
d’utiliser des
tuyaux
désuets.
Dans
le gouvernorat de
Qalioubiya, on refuse tout
commentaire
sur la décision
du
procureur général, car
l’affaire
est
devant la justice.
Ola
Hamdi