Al-Ahram Hebdo, Dossier | Ciel couvert côté Frères
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 30 décembre 2009 au 5 janvier 2010 2009, numéro 799

 

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Dossier

Perspectives 2010. Les Frères musulmans, un des principaux acteurs sur la scène politique, font face à des différends internes. Le maintien éventuel de leur cohésion ne sera confirmé qu’en 2010.

Ciel couvert côté Frères

Fondée en 1928, interdite par le gouvernement depuis 1954, la Confrérie des Frères musulmans, qui représente à la fois le plus puissant et le mieux organisé des mouvements d’opposition d’Egypte, est plus que jamais divisée. C’est suite à l’annonce du retrait de la scène politique de leur guide suprême, Mohamad Mehdi Akef, que le déchirement interne de la confrérie a surgi sur scène. Akef ne veut plus se présenter comme candidat au poste du guide. Sa succession a soudainement révélé au grand jour la division entre « conservateurs » et « réformateurs ». Ils ne promettent donc pas monts et merveilles pour l’an 2010.

La confrérie a élu, lundi 21 décembre, les 16 membres de son bureau d’orientation. Les conservateurs, qui prônent un repli de l’organisation sur les aspects religieux fondamentaux, attribuent à ce conservatisme leur succès et le retour à la religion y occupe désormais une position dominante. Quant aux réformateurs, suite à ces déconvenues, ils ont déclaré leurs mécontentement face aux résultats, élargissant ainsi de plus en plus le déchirement entre les rangs de ses membres.

Comme l’expliquent les spécialistes, les Frères musulmans ont été dernièrement affaiblis par leurs divisions internes, ce qui affectera leur participation dans la vie politique. Ainsi, en raison de leurs désaccords, ils pourraient accuser un net recul aux prochaines législatives. C’est d’ailleurs ce qu’a affirmé Amr Al-Choubaki, analyste au Centre des Etudes Politiques et Stratégique (CEPS) d’Al-Ahram, qui assure que « les actuels désaccords au sein du mouvement des Frères musulmans sont très sérieux » et d’ajouter que « la plupart des membres du groupe sont des conservateurs ayant peu d’expérience politique en dehors de celle de leurs pairs et qui s’appuient sur des documents religieux pour dicter la ligne politique. Les autres, dont Mohamad Habib et Abdel-Moneim Aboul-Foutouh, ont appelé à plus de participation dans la vie politique, ce qui a notamment contribué à leur mise à l’écart », explique l’analyste.

Cela dit, ce groupe est surtout divisé entre les partisans d’un mouvement plus actif dans la vie politique et ceux qui préfèrent le statu quo. Donc, sur le plan de la participation politique en 2010, la situation ne s’annonce guère meilleure. « La confrérie demeurera en tant que mouvement réformateur et rien de plus. Mais en tant que mouvement politique, son rôle a complètement pris fin », explique Al-Chobaki.

Il ne faut peut-être donc pas s’attendre à ce que le guide soit un réformiste. Et c’est sans aucun doute ce que veut le gouvernement qui préfère avoir face à lui une organisation conservatrice et si possible repliée sur elle-même, plutôt qu’une confrérie réformiste et dynamique. Il a donc obtenu, grâce à la répression, exactement ce qu’il voulait. C’est d’ailleurs ce qu’a fait remarquer Joshua Stacher, politologue américain de la Kent State University (Ohio), pour lequel « l’Etat égyptien a en quelque sorte dicté le genre de confrérie que nous voyons aujourd’hui ». Ces divisions risquent d’affaiblir ce groupe pour les prochaines élections législatives, prévues en novembre 2010. Les Frères musulmans avaient fait une percée historique aux législatives de 2005, remportant un cinquième des sièges au Parlement avec des députés « indépendants ». Depuis, les autorités mènent régulièrement des opérations contre la confrérie, visant notamment ses dirigeants et en priorité les réformateurs. Ainsi, deux des principaux cadres de cette tendance, Abdel-Moneim Aboul-Foutouh et Khaïrat Al-Chater, ont récemment été jugés pour « blanchiment de fonds » et « appartenance à une organisation internationale » et condamnés à sept ans de prison. Une manière habile de les mettre hors jeu, cela d’autant plus qu’Al-Chater, un important industriel, semblait, avant son arrestation, le mieux placé pour accéder au poste suprême de la confrérie.

Perte de crédibilité

Ce qui est sûr donc, c’est que la confrérie accueille sa nouvelle année avec beaucoup de faiblesse. Puisque même sur le plan politique, elle a perdu une grande partie de sa crédibilité au yeux de son public. En plein déchirement, certains conservateurs, et à leur tête le guide Mehdi Akef, nient la moindre présence de crise interne dans le mouvement. « Ceux qui prétendent qu’il existe deux courants antagonistes au sein de la confrérie ne connaissent rien, ni de la structure ni de l’histoire des Frères musulmans », a-t-il annoncé.

Ce n’est pas tout. Mais aussi ces divisions vont probablement affaiblir le poids politique des Frères musulmans et réduire leur participation aux élections parlementaires de 2010.

Chaïmaa Abdel-Hamid

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