Al-Ahram Hebdo, Enquête | Menaces sur le Delta
  Président Abdel-Moneim Saïd
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 2 au 8 décembre 2009, numéro 795

 

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Enquête

Changements Climatiques. Le dernier Sommet mondial sur la sécurité alimentaire a mis l’accent sur ce phénomène qui menacerait la productivité agricole, notamment dans les deltas des fleuves. L’Egypte met les coudées franches afin d’y faire face.

Menaces sur le Delta

Que les scientifiques en Egypte s’accordent ou non sur le phénomène des changements climatiques et leurs répercussions sur le Delta égyptien, le niveau de ce dernier est menacé de diminuer à cause du manque du limon qui venait avec l’eau du Nil avant la construction du Haut-Barrage d’Assouan. Autrement dit, la submersion du Delta égyptien est confirmée par les études des instances égyptiennes agricoles qui insistent sur le fait que la productivité des terrains arables situés dans cette superficie est menacée. La question se pose alors sur les préparatifs pour faire face à cette catastrophe naturelle, notamment après l’avertissement du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire tenu à Rome au siège de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui s’est clôturé le 18 novembre courant. Il a exhorté les pays développés à aider les pays moins avancés et en développement afin de lutter contre les répercussions négatives de ce phénomène sur la productivité agricole dans les deltas des fleuves. Le rapport du sommet prévoit une diminution de la productivité de 20 à 40 % en Afrique. Pour ce qui est de l’Egypte, toutes les instances dans les ministères concernés œuvrent depuis des années afin de trouver une solution à cette catastrophe. Et ce, en sachant que la superficie des terrains agricoles dans le Delta s’élève à 3 millions de feddans sur un total de 8 millions en Egypte, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture. La production s’élève à environ un tiers de l’ensemble de la production agricole. « En 1994, le laboratoire central pour le climat, relevant du Centre de Recherches Agricoles (CRA) a été créé pour se charger de surveiller tout ce qui concerne le climat, les changements climatiques et leurs impacts sur plusieurs aspects de la vie en Egypte. La stratégie du ministère de l’Agriculture et de la Bonification des terres consiste à adopter un processus d’adaptation avec les changements climatiques. Il s’agit de bonifier de nouveaux terrains loin de toute probabilité d’augmentation du niveau de la mer, d’avoir de nouvelles variétés supportant les nouvelles conditions climatiques, notamment l’augmentation de la température et du niveau de salinité ainsi que la diminution des pluies », explique Aymane Abou-Hadid, président du CRA. Et de préciser : « Le ministère de l’Agriculture en Egypte est conscient de toutes les menaces des changements climatiques sur la production agricole. Si nous parlons de trois millions de feddans dans le Delta, il s’agit d’un million qui sont menacés de submersion. Nous faisons de notre mieux dans les limites de notre capacité dans la question de la production agricole. Parallèlement, les instances relevant du ministère de l’Agriculture œuvrent pour bonifier de nouvelles zones dans le désert, et les responsables concernés discutent actuellement de plusieurs projets pour protéger les côtes du Delta contre l’augmentation du niveau de l’eau de la Méditerranée ». 

Tentatives de protection

le Centre de Recherches sur le Désert (CRD), qui relève du ministère de l’Agriculture, constitue l’un des acteurs importants dans la lutte contre les impacts des changements climatiques. Sa mission principale consiste à développer les zones désertiques en Egypte et de lutter essentiellement contre la désertification. Alors que le CRA se charge des terrains agricoles nommés anciens qui se situent dans le Delta, le CRD est responsable de nouvelles zones comme Tochka, au sud du pays. « Notre travail consiste à s’étendre verticalement. Ce qui veut dire cultiver des variétés supportant la température, la moindre quantité d’eau et la sécheresse. Nous avons déjà réussi à planter une variété de blé et de canne à sucre au Sud-Sinaï en se servant des eaux souterraines. Ce qui nous intéresse c’est la productivité. Nous avons réussi jusque-là. Notre principe est de cultiver selon les ressources disponibles », indique Mohamad Abbass, vice-président du CRD. 

L’association Hamza à la rescousse

Sur le plan de la protection des côtes du Delta, un des projets proposé est celui de l’association Hamza qui l’a soumis aux scientifiques écologiques depuis 2007. Le projet a fait l’objet de maints colloques et programmes télévisés. « Il s’agit de construire, selon une certaine technique, un mur de 300 kilomètres de long sur la côte du Delta, de 60-80 cm de hauteur et de 20-25 mètres de profondeur. Afin de faire face à la salinité des sols donnant sur la Méditerranée, il est question également d’un mur érigé d’une matière empêchant l’infiltration de l’eau salée. En parallèle, des constructions sont à bâtir sur les entrées des ports de Damiette et de Rosette ainsi que sur les lacs du nord. Le coût de ce projet s’élève à 20 milliards de L.E. qui pourraient être octroyées par les pays développés ayant causé les changements climatiques par leurs émissions », explique Mamdouh Hamza, auteur du projet et président de l’association Hamza qui a réalisé beaucoup de projets en Egypte et dans d’autres pays dans plusieurs domaines. Selon lui, toutes les instances concernées devraient se concorder pour faire face à cet ennemi du futur, à savoir la nature, en se servant des expertises locales.

L’impact négatif des changements climatiques sur le Delta exige la coordination et la coopération de tous les ministères concernés de l’Etat et non pas un travail unilatéral. « Un plan officiel qui englobe tous les secteurs affectés par les changements climatiques n’existe pas encore. Le ministère de l’Irrigation et des Ressources hydrauliques, le plus concerné par cette question, possède toutes les capacités pour surveiller le Nil et les ressources de l’eau en Egypte. Juste une action unie et sérieuse de toutes les instances pourrait être efficace pour l’intérêt public », assure Bayoumi Attiya, conseiller du ministre de l’Irrigation.

La situation est tellement critique qu’elle exige une action d’urgence au niveau de l’Etat pour faire face à cette catastrophe naturelle.

Racha Hanafi

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