Al-Ahram Hebdo, Opinion
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Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 1er au 7 avril 2009, numéro 760

 

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Opinion

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Edito

La rébellion houthie

Les rebelles chiites du nord du Yémen pourraient être tentés de marcher sur les traces du Libanais. C’est ce qui ressort des derniers épisodes de l’insurrection de ces combattants zaïdites, en lutte depuis 2004 contre le pouvoir central. S’interrogeant sur les objectifs réels de la rébellion, des analystes yéménites évoquent la perspective d’une formation politique flanquée d’une aile militaire avec un noyau d’administration locale. Sur le terrain, les rebelles dégradent en effet tous les symboles de l’Etat et tentent en même temps de créer le noyau d’une administration locale avec des juges, une collecte de l’impôt et la protection des civils zaïdites.

Du point de vue historique, le réveil des chiites au Yémen ressemble à celui des chiites du Liban, même si les Houthis ne sont pas une création de l’Iran, comme ce fut le cas avec le Hezbollah. Le zaïdisme, branche du chiisme, a commencé à se politiser lorsque le premier chef de la rébellion, Hussein Al-Houthi, a lancé une réinterprétation des textes religieux de sa communauté pour leur donner un contenu revendicatif. Ses petits fascicules, largement diffusés, ont dessiné un projet politique articulé autour de la défense de l’identité zaïdite et de l’hostilité à l’Occident. Allié du pouvoir pendant la période d’ouverture démocratique des années 1990, Al-Houthi a commencé à déranger par son activisme croissant, et c’est une opération pour arrêter cet ancien député qui a déclenché la rébellion en 2004. Cet activisme, le fait d’un groupe appelé « les jeunes croyants », une aile dure créée par Al-Houthi au sein du parti zaïdite modéré Al-Haq, s’est manifesté par un accueil houleux réservé au président Ali Abdallah Saleh lors d’une visite dans le nord en 2003. Il a culminé avec une manifestation monstre et violente dirigée contre l’ambassade américaine à Sanaa en protestation contre l’invasion de l’Iraq la même année.

La rébellion yéménite est différente du Hezbollah libanais à bien des égards. D’abord idéologiquement, les Houthis ne vénèrent que cinq imams, alors que les chiites libanais en vénèrent douze. La géostratégie ensuite n’est pas la même : les Houthis peuvent difficilement justifier leur combat par la résistance à Israël, comme le fait le Hezbollah. Enfin, plusieurs surestiment la force des Houthis là où il faut plutôt parler de la faiblesse de l’Etat, dont les projets de développement ont été freinés par les rivalités entre tribus puissantes, faisant le lit de la rébellion. Dans ce cadre, il se peut que les Houthis cherchent à contrôler une partie du territoire pour pouvoir négocier une portion du pouvoir. Le pays chiite yéménite, négligé et où l’Etat est peu présent, ressemble en ce sens à la zone chiite libanaise, mais personne ne peut prétendre que les Houthis ont les capacités du Hezbollah ou son organisation.

 

 

 




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