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 Semaine du 3 au 9 septembre 2008, numéro 730

 

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Fouilles . Aussi bien que la Méditerranée, le Nil cache de nombreuses pièces submergées datant du temps des pharaons. Le CSA a pu dégager un certain nombre au large d’Assouan, dont une colonne de 27 mètres de longueur.

Trésors sous les flots

L’équipe de plongeurs sous-marins du Conseil Suprême des Antiquités (CSA) a entamé pour la première fois des travaux de fouilles sous les eaux du Nil à la recherche et au sauvetage des pièces coulées depuis le temps des pharaons. Le Nil, ce fleuve sacré représenté par le dieu Hapy, était au centre de la vie des Egyptiens d’où la possibilité, voire la certitude qu’il recèle des trésors. Ces travaux, qui ont été annoncés au début de l’année dernière, avaient fait un grand écho au sein des archéologues, affirmant la présence d’un trésor archéologique englouti sous les eaux du Nil. « Il est vrai que les Egyptiens de l’Antiquité étaient très habiles dans le taillage des pierres et ils étaient aussi habiles dans le transport, mais des naufrages et des échecs auraient pu se produire. On attend donc la mise au jour d’un nombre estimable d’objets et d’antiquités de grande valeur. Au fil du temps, beaucoup d’objets et de bateaux ont été engloutis dans les eaux du Nil. Quelques objets ont été sauvés, mais pour d’autres, il semble que la tâche était difficile », estime Alaa Mahrous, directeur de l’administration des antiquités sous-marines à Alexandrie.

Les fouilles ont commencé au début de l’année 2008, après de longues études pour pouvoir sélectionner les meilleurs sites de travaux. La mission a alors décidé de commencer les fouilles par Assouan. De toute façon, la première saison de fouilles a servi de test. Les vraies recherches ont commencé à 40 mètres de profondeur, sous le Nil, dans la zone située entre le temple de Khnoum à l’île Eléphantine, au nord d’Assouan et le Old Cataract Hotel. « L’équipe du CSA a choisi Assouan comme point de départ puisque cette ville était le principal pourvoyeur des pierres résistantes destinées à la construction des monuments pharaoniques. Elle renferme les quatre plus grandes et plus importantes carrières de granit de l’Egypte. C’est ainsi qu’à partir d’Assouan qu’avait lieu le transport des pierres depuis les carrières à destination des sites des temples et des pyramides ... », ajoute Mahrous.

La moisson mise au jour jusqu’à présent paraît impressionnante : des reliefs taillés sur pierre concernant le temple de Khnoum de l’île Eléphantine (devant lequel les fouilles sont effectuées), des inscriptions colorées remontant à la XXIVe dynastie (664–525 av. J.-C.), des amphores, les vestiges de l’époque copte, des poteries, ainsi que d’autres inscriptions pharaoniques, gréco-romaine et copte. L’équipe du CSA a découvert également deux colonnes en granit : le premier long de 27 mètres tandis que l’autre est de 7 mètres. « La plupart des pièces découvertes ont été sauvées. Les colonnes, quant à elles, on étudie ces jours-ci la façon par laquelle elles seront dégagées. Les objets récupérés des eaux du Nil sont actuellement en cours de restauration dans les entrepôts des antiquités de la ville d’Assouan », indique Alaa Mahrous.

Zahi Hawas, secrétaire général du CSA, affirme que les pièces mises au jour ne sont qu’une partie minime d’un trésor englouti dans les eaux du Nil. On prévoit ainsi la découverte de plusieurs obélisques, grandes statues, sphinx, pièces de monnaie, objets en poterie, pots et même des bijoux, ainsi que les vestiges de quelques bateaux de commerce ou de transport. « Le fond du Nil renferme, en fait, beaucoup de secrets. A mon avis, c’est le seul lieu archéologique de l’Egypte qui n’a pas encore été fouillé ».

 

Hawas euphorique

« On prévoit de très importantes découvertes. Des objets insolites que l’on trouve rarement lors des fouilles terrestres », ajoute de son côté Hawas. Ce dernier est en fait très enthousiaste au point qu’il s’est chargé lui-même de la direction de cette mission archéologique sans précédent. La mission archéologique qui exécute les fouilles fluviales est formée en fait d’une équipe de spécialistes en différents domaines qui sont tous très qualifiés et ont déjà participé à des travaux de fouilles dans la mer Rouge et la Méditerranée.

Des appareils très modernes sont utilisés pour sonder le fond du Nil et détecter les objets naufragés dont un sonar – accordés par le service des antiquités sous-marines à Alexandrie. Mais les appareils ne peuvent pas, par exemple, localiser les pièces enterrées dans le limon. « Les travaux de fouilles exécutés dans le Nil sont plus coûteux et plus difficiles que ceux faits dans la mer. Les cataractes et le courant rendent le travail beaucoup plus compliqués, voire très dangereux. Ainsi, a-t-il été décidé de ceinturer les plongeurs et les archéologues à l’aide de cordes pour qu’ils ne soient pas entraînés par le courant », explique Alaa Mahrous.

Après Eléphantine, les travaux de fouilles se poursuivront ensuite dans le site de Gabal Al-Selséla, situé à une soixantaine de kilomètres au nord d’Assouan. Puis, ce serait le tour de la ville de Louqsor où les pharaons du Moyen et du Nouvel Empire ont transféré plusieurs éléments pour les temples édifiés sur les rives est et ouest du Nil. Ils commenceront les fouilles d’abord au pied du temple de Karnak puis à Abydos, au nord de Louqsor. Des archéologues affirment qu’ils connaissent déjà l’endroit où un bateau transportant deux petits obélisques datant de la XVIIe dynastie a fait naufrage. L’histoire de ces obélisques remonte à l’an 1869, quand le célèbre archéologue français Auguste Mariette les avait découverts. Vingt ans après, il voulait les transférer à destination du Caire, mais ils ont coulé au fond du Nil, à 10 kilomètres au nord de la ville de Louqsor, non loin d’un village dit Al-Hamoula.

 

Un relevé exhaustif

Le projet de fouille du fond du Nil vise de même, comme l’indique Hawas, à faire une carte archéologique du Nil pour mieux comprendre les relations entre l’histoire du fleuve, l’infrastructure et les sites des carrières. On peut s’informer donc des ports fluviaux et des anciennes occupations donnant sur le Nil. « Le Nil était la seule grande voie de communication en Egypte Ancienne. Personnes et marchandises y ont été transportées. Le Nil était aussi et surtout la seule voie de transport des gigantesques pierres utilisées dans la construction des pyramides, des grandes statues, des stèles, des tombes et des obélisques, surtout celles taillées dans les carrières d’Assouan, au cours des différentes dynasties. La plupart des grands monuments pharaoniques étaient donc construits avec des pierres que l’on extrayait de carrières proches du fleuve, ce qui rendait possible leur acheminement sur des radeaux et des chalands », explique l’archéologue Mohamad Al-Biyali.

Amira Samir

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Joute oratoire sur Khéops

Une nouvelle théorie concernant la matière par laquelle ont été construites les Pyramides de Guiza vient d’être énergiquement refusée par le Conseil Suprême des Antiquités (CSA).

 Découvrir le secret de la construction de la grande pyramide ne cesse d’attirer hommes de sciences et amateurs. La fascination de la pyramide de Khéops, toujours croissante, pousse les spécialistes à suggérer les théories les plus variantes concernant le secret de la construction de la première merveille du monde. Le professeur français Joseph Davidovich, directeur de l’institution GeoPolimère, vient de suggérer la plus récente théorie : « Contrairement à ce que disent les archéologues et les scientifiques, les célèbres pyramides de Guiza ont été construites par de la terre crue et non par des blocs de pierre comme il est convenu de croire ». Selon cette dernière, les anciens Egyptiens ont pris la boue noire du Nil à laquelle ils ont ajouté d’autres matières, que le professeur n’a pas précisées, et ont mélangé le tout dans des équarrisseurs à une très haute température.

L’égyptologue français estime que l’interaction de toutes ces matières ensemble engendre des gros blocs ressemblant énormément aux lavas des volcans ou aux pierres formées il y a des millions d’années tout au long de l’évolution géologique de la terre. « Je suis tout à fait convaincu que les blocs utilisés pour la construction de la pyramide sont formés de kalas, de la boue noire du Nil et de l’eau. L’analyse à travers le système Nano de quelques bribes de pierres tombées du corps de la pyramide a bien démontré l’existence de quantités d’eau dans ces pierres. Il est quasi impossible qu’une telle quantité d’eau se trouve naturellement dans les pierres. De même, il est inimaginable de trouver des blocs de pierres ainsi coupés et sculptés si proportionnellement », défend ainsi Davidovich sa théorie. Il tient à ajouter que les anciens Egyptiens, lors de la construction de leur très haut bâtiment, fabriquaient comme des rails en bois qui tournent tout autour du corps du bâtiment. C’est ainsi qu’ils ont porté la boue noire, l’ont mélangée avec de la poussière et le kalas auxquels ils ont ajouté de l’eau et l’ont chauffé à un degré de température qui atteint 900°C, ce qui a rendu leurs bâtiments si fermes comme ils apparaissent.

Une seule façon est valable pour prouver la justesse ou la fausseté d’une théorie. En effet, l’institut du professeur Davidovich a demandé au CSA de permettre à son équipe de trouer à l’intérieur de la grande pyramide pour plus de recherche et d’analyse des blocs de pierre et du corps de la pyramide. Une demande qui a été formellement rejetée par l’ancien gardien du plateau de Guiza et secrétaire général du CSA, Zahi Hawas. Le refus de ce dernier s’étend à la théorie elle-même. « Les géologues ont formellement prouvé maintes fois que le plateau de Guiza fait partie du grande plateau de Moqattam avant que des facteurs géologiques les séparent », souligne Zahi Hawas en réponse à la théorie française. Le plateau de Moqattam est formé en fait de trois autres parties : la suprême, la moyenne et la basse. « Archéologues et géologues connaissent que le plateau suprême est le plus fort et que le plateau de Guiza fait partie de ce plateau suprême. Ils savent aussi que la base de la pyramide est construite en pierres. Comment se fait-il que la base soit de pierre et que le corps de la pyramide soit bâti par des pierres en boue ? », s’interroge Hawas avec indignation. Et d’ajouter que la fascination de la grande pyramide ne cesse de pousser les gens à inventer les plus invraisemblables des théories. « On ne peut pas autoriser tout le monde à trouer le corps de la pyramide essayant de prouver une théorie qui ne porte rien d’intéressant à l’archéologie. De même, tous les archéologues et géologues ont bien démontré la fausseté de cette hypothèse et ont bien prouvé que la pyramide a été fabriquée de pierres coupées d’Assouan, transportées à travers le Nil, taillées, sculptées et ont formé la première merveille du monde », conclut Zahi Hawas l

Nada Al-Hagrassy

 




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