Méthodes différentes ... mêmes
objectifs
Morsi Attalla
Il est
clair qu’il n’y a rien de prometteur dans les plans et les manœuvres effectués
par Israël. Surtout si les Israéliens continuent à penser qu’ils peuvent
obtenir la paix à laquelle ils aspirent, bien qu’ils insistent à fermer toutes
les portes face au dialogue concernant deux questions essentielles. Premièrement
: le retour de Jérusalem arabe en tant que l’un des droits essentiels fixés par
la légitimité internationale. Deuxièmement : le droit des réfugiés au retour ou
aux indemnités conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, dont la
plus importante est la résolution n°194.
Qu’y
a-t-il de nouveau ? N’est-ce pas c’est cette même politique que les
gouvernements israéliens consécutifs ont toujours suivie ? La réponse est oui. Il est vrai qu’il n’y a
rien de nouveau en ce qui concerne les procédures. Mais le nouveau est
qu’Israël veut aujourd’hui pratiquer l’agression et la colonisation sous de
nouveaux étendards. C’est-à-dire tout en parlant de négociations, de trêve et
de cessez -le-feu avec les Palestiniens. Or, ceci est difficile à assimiler,
puisqu’auparavant l’agression était pratiquée sous les tirs des canons et dans
un climat dominé par les tambours de guerre. Il est également inquiétant de
voir que les procédures de confiscation des territoires palestiniens, en
particulier à Jérusalem, sont effectuées parallèlement avec la construction du
mur de sécurité en Cisjordanie.
Il
était compréhensible que les Etats-Unis ferment les yeux face aux comportements
israéliens qui provoquent les sentiments arabes et la légitimité
internationale. Et ce, avant d’assumer le rôle du parrain du processus de paix.
Or, il
est clair que les actions américaines n’ont jamais eu pour objectif d’atteindre
une paix réelle et sérieuse, comme le prouvent les données et les résultats de
la dernière tournée effectuée par Rice. Donc, il n’y a rien de réconfortant
dans les comportements israéliens et américains.
Les
procédures illégitimes et les manœuvres malignes d’Israël prouvent clairement
qu’il veut instaurer sa propre paix et non pas celle de la légitimité
internationale. Il n’est donc pas question de parler de négociations et
d’accords, mais d’imposer à tous un fait accompli.
Tout
prouve qu’Israël n’a aucune intention de changer les politiques suivies depuis
1967.
Il est
maintenant clair que l’objectif d’Israël a toujours été celui de provoquer un
changement radical dans la structure démographique de Jérusalem de façon à ce
que les habitants juifs soient majoritaires, surtout à Jérusalem-Est. Et pour
réaliser cet objectif, Israël a eu recours à des procédures et des décisions
intransigeantes octroyant des facilités sans limites aux habitants juifs et
imposant des restrictions étouffantes aux habitants arabes.
De
plus, Israël a toujours voulu effectué le plus rapidement possible des
changements géographiques radicaux de façon à changer complètement les
caractéristiques de la Cisjordanie. Et ce, par la concentration des colonies et
la construction du mur de sécurité. De façon à ce qu’il soit impossible de
réunifier la Cisjordanie. C’est ainsi qu’Israël pourra imposer une nouvelle
réalité selon de nouvelles données géographiques et démographiques.
L’objectif
d’Israël a également toujours été de terroriser les habitants de Jérusalem et
de pratiquer des pressions autant légitimes qu’illégitimes contre eux pour les
pousser à quitter la ville ou à vendre leurs propriétés et leurs terres. Et
quand les Palestiniens ont affronté cette politique avec énormément de
résistance et d’insistance à ne pas quitter leurs terres, Israël a eu recours à
la confiscation des propriétés et des territoires et à entraver le travail et
le commerce dans la partie Est de la ville. C’est ainsi que l’écart est devenu
flagrant entre les niveaux de vie et les taux de croissance dans les 2 parties
de la ville. Prospérité chez les juifs et misère totale chez les Arabes ! Il est clair qu’Israël pense qu’il lui est
possible d’investir pour son seul intérêt, la crise que vit toute la région.
Or, il
n’est pas vrai que seuls les Palestiniens assumeront les répercussions de la
crise de la paix. Israël est le côté qui a le plus besoin de cette paix,
puisqu’il obtiendra des bénéfices sans rien donner en contrepartie. Tout le
monde sait que la formule de « la terre contre la paix » signifie qu’Israël
obtiendra la paix sans sacrifier une seule parcelle de ses territoires qui lui
ont été octroyés conformément à une volonté internationale qui a abouti à la
résolution n°181 des Nations-Unies promulguée en 1947. Selon cette résolution,
une partie des territoires de la Palestine avait été consacrée à l’instauration
de l’Etat hébreu.
De
plus, tout le monde sait que l’Etat hébreu, dans le cadre des frontières
existant jusqu’au 4 juin 1967, comprenait des territoires arabes qui avaient
été usurpés par agression militaire. Et Israël avait connu une expansion
dépassant le double de ce qui avait été fixé par la résolution de 1947
stipulant la division de la Palestine en 2 Etats, un Etat hébreu et un Etat
arabe.
Or,
aujourd’hui les Israéliens doivent savoir que la résolution finale sous
n’importe quelle forme ne doit pas exclure le retour de Jérusalem, le droit des
réfugiés au rapatriement, la destruction des colonies, l’instauration de l’Etat
hébreu selon les frontières du 4 juin 1967. Sinon la paix n’aura aucun sens. Au
contraire, la situation dans les deux Etats deviendra de plus en plus
dangereuse. Effectivement, les expansions coloniales qui coïncident avec la
course à la judaïsation de Jérusalem prouvent que la pensée politique d’Israël
est tout à fait loin de l’esprit de la paix réelle et globale. Cela dévoile
également une incapacité, en particulier chez les Israéliens, à faire la
différence entre le vrai et le faux, entre ce qui est permis et ce qui est
interdit, entre ce qui est possible et ce qui est impossible .