L’Iran est-il toujours menacé ?
Abdallah Al-Achaal
Politologue
De
nombreux rapports émis depuis 2003 et même après l’invasion
de l’Iraq affirment qu’il y a probabilité de frappe contre
les installations nucléaires et peut-être aussi non
nucléaires iraniennes. Les rumeurs sur une telle frappe se
font de plus en plus fréquentes, à tel point que certains
observateurs croient que l’opération était préétablie et
qu’il a été décidé qu’Israël l’assume sous l’égide et la
protection de Washington.
Cette éventualité a été confirmée par plusieurs indices dont
les manœuvres militaires israéliennes globales et certaines
actions militaires américaines dans le Golfe. D’autres
rumeurs circulent, selon lesquelles les dirigeants turcs qui
s’attendaient à une nouvelle position iranienne qui
conférerait à la Turquie un nouveau rôle et une nouvelle
dimension ont informé leur hôte
Ahmadinejad que Washington étudie l’éventualité de
frapper l’Iran. Cependant, que cette mise en grade émane de
la Turquie qui est l’alliée de Washington de cette manière
franche et directe suscite le doute des observateurs sur son
sérieux et sa crédibilité.
D’un autre côté, des sources russes ont beaucoup révélé sur
le rôle d’Israël en Géorgie et sur d’éventuelles frappes
aériennes russes ciblant des aéroports que la Géorgie
consacrait à Israël en vertu d’un accord secret conclu au su
et au vu de Washington. Il était décidé que ces aéroports
soient la base de lancement des avions israéliens censés
frapper l’Iran. Ceci vient prouver qu’Israël planifiait
effectivement pour accomplir cette mission et que la Géorgie
avait pris part à ces arrangements. Les frappes militaires
russes assénées à ces cibles signifient que la Géorgie est
la base à partir de laquelle est lancée l’agression sur la
Russie sur incitation américaine. Elles signifient également
que le plan d’Israël en Géorgie s’est dévoilé au grand jour
et que la complicité américano-israélienne contre l’Iran a
été avortée par la Russie. Cette évolution a été suivie par
la visite d’Al-Assad à Moscou et des discours sur une
coopération militaire étroite entre la Syrie et la Russie.
Des nouvelles courent selon lesquelles Israël et les
Etats-Unis sont terrifiés, ce qui pourrait amener Olmert
dans les jours qui viennent à Moscou pour contrecarrer tout
marché militaire. Israël et les Etats-Unis voient que la
militarisation de la Syrie lui permettrait ainsi qu’au
Hezbollah d’attaquer Israël si l’Iran, l’allié stratégique
de Damas et du Hezbollah était frappé. Une évolution
consistant à influencer les plans de frappes potentielles
contre l’Iran. Il est probable que la Syrie ait été
consciente que le plan d’Israël visait à mener une offensive
en même temps sur l’Iran, la Syrie, le Hezbollah, ou bien à
frapper d’abord la Syrie et le Hezbollah, ensuite
embarrasser et mesurer sa réaction de manière pratique
préparant le terrain à un prétexte direct pour lui asséner
une frappe. Toutes ces évolutions ont incité une partie des
observateurs à suspecter qu’Israël et les Etats-Unis mènent
une attaque contre l’Iran.
En résumé, aux yeux des observateurs il est probable
qu’Israël renonce à son plan d’attaque contre l’Iran. Mais
il semble qu’Israël est en train de choisir entre la
possibilité de mettre fin aux capacités iraniennes et le
fait d’accepter le statu quo, ce qui veut dire que la menace
sera toujours de mise. Raison pour laquelle les spéculations
israéliennes font toujours couler beaucoup d’encre. Les
trois prochains mois peuvent s’écouler en paix, comme ils
peuvent être la source de tous les maux dans la région. Et
donc à l’ombre de telles conjonctures, la question qui
demeurera sans réponse est la suivante : Vont-ils frapper ou
non ? l