Ramadan.
La Banque alimentaire d’Egypte est une association
caritative qui distribue de la nourriture aux pauvres toute
l’année. Le Ramadan reste le mois où son action gagne le
plus en intensité.
Du bénévolatbien organise
Des
dizaines de jeunes filles et garçons s’alignent autour de
longues tables. Chacun connaît bien sa tâche. Il l’accomplit
avec grand zèle. La chaleur du soleil ne les décourage pas.
Ni même la fatigue. Ce travail qui commence du 10h du matin
dure jusqu’à 10h du soir. Ils remplissent avec vitesse et
d’une façon automatique des centaines de cartons avec des
denrées alimentaires : des sachets de riz, de lentilles, de
macaronis et des bocaux de sauces, des dattes et des pâtes
d’abricots et autres. On est dans une véritable ruche. Des
camions sont là pour emporter les cartons et les transporter
à leur destination. On est à la Banque alimentaire d’Egypte,
une grande association caritative, située à Madinet Nasr. Et
ces jeunes ne sont que des bénévoles qui ont pour objectif
de distribuer aux pauvres un quart de million de boîtes au
cours du mois de Ramadan.
Mais distribuer des boîtes de denrées alimentaires aux
pauvres n’est pas limité au seul mois de Ramadan. C’est une
mission qui a lieu par l’intermédiaire de cette institution
de manière permanente tous les jours de l’année. La banque
affirme qu’elle a un but beaucoup plus large. « Notre
objectif est de combattre le phénomène de la faim en Egypte
et non pas seulement de distribuer des aliments aux pauvres
», dit Réda Sokkar, directeur exécutif de la banque. Son
slogan est clair, on le trouve partout. Dans les rues, les
banques, les grands clubs. « Vers une société exempte de
famine ». Et quand sera réalisé cet objectif ? Les membres
de l’association estiment dans leur plan qu’il le sera avant
2025.
En fait, cette banque n’est pas comme les autres. C’est une
grande association caritative, qui a commencé ses activités
durant le mois de Ramadan 2005. Son conseil d’administration
est formé d’un grand nombre d’hommes d’affaires, quelque
150. Et le président n’est que Niyazi Sallam, le fameux
financier et propriétaire d’une grande société
d’électroménager, Olympique. Cette association est dirigée
d’une façon systématique. Elle a des politiques déterminées.
Elle a même une structure bien hiérarchisée : Un conseil
administratif, un conseil exécutif et des directions comme
celles des entrepôts, des finances, des transports, des
donations et autres.
Un million de bénéficiaires
Un
travail bien organisé qui a assuré sa réussite et sa
continuité. Puisque cette banque qui a commencé ses
activités en apportant une assistance à 500 familles
s’occupe aujourd’hui de 20 000, ce qui équivaut à un million
de citoyens qui profitent régulièrement de ses services. Et
il y a 20 000 autres familles qui sont placées sur la liste
d’attente. Leurs cas sont bien examinés afin de savoir s’ils
méritent ou non. Mais comment la procédure de choix est-elle
exécutée ?
La banque ne travaille pas de manière individuelle. Elle
laisse cette tâche aux associations civiles avec lesquelles
elle travaille et à travers lesquelles elle présente ses
services au public. La banque travaille en coopération avec
160 associations au niveau de tous les gouvernorats. Mais
ces associations doivent avant tout répondre à un certain
nombre de critères : avoir une bonne réputation, dépendre du
ministère des Affaires sociales et couvrir une région
déterminée.
En fait, la banque distribue des aliments dont l’emballage
et la qualité sont du plus haut niveau. Elle les met dans
des cartons et non pas dans des sacs, ce qui est considéré
comme une méthode plus humanitaire. Elle a recours aussi au
surplus des aliments des grands restaurants et hôtels. Cette
initiative qui a accueilli l’approbation de beaucoup de gens
a suscité fortement les critiques des autres. Au
commencement, certains écrivains se sont mobilisés contre le
fait que la banque distribue « les restes des aliments des
riches aux pauvres et qu’au lieu de les jeter dans les
poubelles, elle les verse dans les ventres des démunis »,
considérant ce fait comme un acte d’humiliation envers
ceux-ci. Mais les membres opérant dans cette banque se sont
défendus en disant que ce sont les surplus et non pas les
déchets des aliments qui sont présentés aux pauvres. Et ils
s’engagent à respecter les sentiments de ces derniers. En
fait, la banque avait signé des protocoles de coopération
avec 70 grands hôtels au niveau des gouvernorats de
l’Egypte, pour transporter le surplus des buffets ouverts,
des noces et des festivals, à condition qu’il s’agisse
d’aliments intacts.
La banque prend alors ces surplus, les soumet à un examen
sanitaire et les place dans des plats d’aluminium et les
délivre le plus rapidement possible et même chauds aux
maisons des pauvres.
Plus de 3 millions et demi de fast-food sont délivrés par
mois. « L’essentiel est de propager la culture de profiter
des restes des aliments ». Et d’ajouter : « On est la seule
association qui a obtenu le certificat de qualité ISO, et
aucune plainte d’intoxication alimentaire ne nous a été
adressée ».
En fait, l’idée d’une banque alimentaire n’est pas nouvelle.
Elle est pratiquée dans plusieurs pays au monde. Comme En
Inde, aux Etats-Unis et en Allemagne. Mais c’est précisément
les Pays-Bas qui ont lancé la première fois cette idée, il y
a 10 ans. Ce pays est connu par ses banderoles où est
inscrit : « Vous êtes en Hollande, alors vous ne pouvez pas
dormir l’estomac vide ». Mais l’Egypte, avec cette Banque
alimentaire, est considérée comme le premier pays arabe à
prendre cette initiative. « L’Arabie saoudite, le Yémen et
la Jordanie ont commencé après nous de former de pareilles
associations. Des stagiaires viennent de ces pays chez nous
pour connaître la nature du travail et comment développer
cette idée. On coopère avec la Tekkiat Oum Ali en Jordanie,
Hefz Al-Naama en Syrie », dit Réda Sokkar.
Le financement est le point le plus important dans cette
affaire. Il est basé en premier lieu sur les donations
monétaires et matérielles. Jusqu’à présent, la banque a reçu
5 millions de L.E. Un numéro de compte 88 87 77 est ouvert
aussi dans trois banques principales pour recevoir ces
donations. Aussi, un hotline 16 60 fonctionne toutes les 24
heures. Et les donations sont aussi possibles par portable
sur 2080 et par téléphone 09 00 96 00.
N’oublions pas le projet du sacrifice considéré comme le
plus grand dans la région du Proche-Orient après celui de
l’Arabie saoudite qui distribue une grande quantité de
viandes durant le grand Baïram. Mais la banque a innové un
peu dans l’idée. Elle distribue une partie durant cette
occasion. Et le reste le distribue tout le long de l’année
sous forme de viande cuite ou en conserve. Un million de
boîtes de conserves de viande sont fabriquées par an. « Il y
a des pauvres qui ne possèdent pas des réfrigérateurs. On
leur donne de la viande en conserve et de cette façon ils
peuvent manger la viande durant toute l’année ». Pour le
Ramadan, il y a plus de volontaires, plus de donations et
aussi en surplus dattes et autres aliments répondant à
l’esprit de ce mois .
Aliaa
Al-Korachi