Al-Ahram Hebdo, Economie | Tout pour rester roi
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 3 au 9 septembre 2008, numéro 730

 

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Economie

Mobinil . Le premier septembre a marqué le lancement de la 3G chez le premier opérateur de téléphonie mobile du pays. Mais son trône reste menacé. Explications.  

Tout pour rester roi 

124 L.E. C’est, le 28 août dernier, le cours le plus bas enregistré depuis un an par l’action MobiNil. Malgré la hausse de la Bourse ce même jour. Cette action — une des 30 plus actives de la Bourse égyptienne — a perdu la moitié de sa valeur en un an. Ce qui révèle les défis énormes auxquels est affrontée la société actuellement. Le premier opérateur de téléphonie mobile du pays, créé en 1998, dispose d’une clientèle de 17,5 millions de personnes, soit la moitié du marché. Vodafone, elle, s’empare de 47 % du marché et le reste, 3 %, est chez Etisalat. Il n’a pas été facile à MobiNil de maintenir sa place l’année dernière. Pour cela, elle a sacrifié ses profits. Ainsi, ses profits nets ont déjà chuté de 4 % pour atteindre 877 millions de L.E. au premier semestre de 2008. « Cette chute est justifiée par la pénétration des couches inférieures sur le marché », souligne la société sur son site Internet (voir 4 questions). Pire, il est prévu que la baisse se poursuivra pendant le reste de l’année. Selon la société de courtage CI Capital, MobiNil devrait terminer l’année avec des profits de 1,7 milliard de L.E., contre 1,87 milliard de L.E. l’année dernière.

Cette prévision à la baisse prouve la situation difficile de MobiNil qui souffre d’une hausse de ses dépenses opérationnelles : elles sont passées à 183 millions de L.E. en juin 2008, contre 51 millions de L.E. seulement en juin 2007. Par ailleurs, ses dettes à long terme ont presque doublé pour atteindre 3,4 milliards de L.E. Amr Al-Alfi, directeur du département des recherches auprès de la société de courtage CI Capital, explique que « MobiNil s’est trouvée obligée d’introduire la 3G face à ses concurrents. Cela a impliqué la modernisation de son réseau ». Ainsi, pour payer la licence 3G au gouvernement (3,4 milliards de L.E.), la société a emprunté 2,2 milliards de L.E. auprès de 4 banques (Misr, HSBC, NSGB et CIB). « MobiNil finance d’habitude une large partie de ses plans d’expansion par l’emprunt. Cela peut désormais la mettre dans une situation difficile, vu les 5 hausses de taux d’intérêt en six mois pour limiter l’inflation », note un expert des télécommunications qui a requis l’anonymat. Et d’ajouter que les revenus de la 3G ne compenseront pas ses coûts. Car la société devra rembourser 2,4 % de ses revenus par an au gouvernement. « Tous ces facteurs font pression sur la profitabilité de la société », dit-il.

 

Effet relativement compensatoire

Au fil des années, MobiNil a élargi sa clientèle grâce à un ciblage des classes les moins riches, dénommées classes C et D. Un aspect qui s’est renforcé au cours de la dernière année. Cela a entraîné une chute du chiffre d’affaires mensuel par utilisateur (ARPU). Ce chiffre ne cesse de diminuer pour atteindre une moyenne de 47 L.E. lors du premier semestre, contre 59 L.E./mois à la même période de l’année dernière. Chez Vodafone Egypt, l’ARPU est de 62 L.E.

Cette vaste clientèle de MobiNil est donc en même temps son talon d’Achille. Car ses nouveaux abonnés sont les plus touchés par l’inflation. « Et donc ils sont susceptibles de réduire leurs dépenses sur le portable à cause de l’inflation qui a atteint 22 % en juin », explique Moustapha Al-Gabal, un expert en télécoms. Un argument réfuté par Amr Al-Alfi qui assure que jusqu’à présent « l’ARPU est resté stable, alors que l’inflation n’a cessé d’augmenter lors des deux premiers trimestres de 2008 ». Et d’ajouter que les campagnes de publicité ainsi que la réduction du prix de la minute de 35 à 20 piastres ont eu un effet relativement compensatoire, entraînant une hausse des durées des appels. D’ailleurs, il prévoit que si l’inflation continue à augmenter, cela pourrait avoir un effet sur les revenus de la société. Alors, il propose que la société révise sa stratégie, en attirant davantage les catégories sociales les plus riches en vue de compenser la chute de ses profits.

Gilane Magdi

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Alex Chalaby,
président de MobiNil,
 successeur de Naguib Sawirès.

« Le marché égyptien n’est pas encore saturé » 

Al-Ahram Hebdo : Comment justifiez-vous le recul de votre chiffre d’affaires mensuel par utilisateur (ARPU) par rapport à vos concurrents ?

Alex Chalaby : Le recul de l’ARPU se justifie de deux manières. Tout d’abord, nous accordons une plus grande priorité au nombre d’abonnés qu’à l’augmentation des profits. Et cela en attirant plus de personnes des couches sociales inférieures. Par conséquent, le revenu diminue avec chaque nouveau entrant, ce qui se répercute sur l’ARPU. Ensuite, nos concurrents, Vodafone et Etisalat, ont intégré la 3G un an et demi avant nous. L’expérience a prouvé la réussite de ces services dans les couches sociales supérieures et dans les institutions. Ce qui a entraîné la hausse de l’ARPU de ces sociétés par rapport à MobiNil.

— Mais pourquoi lancez-vous la 3G, alors que vous avez assuré dans le passé que ce service n’est pas rentable économiquement ?

— L’intégration de cette technologie nous permet d’offrir du haut débit, ce qui nous rend concurrentiels dans ce domaine et augmente nos revenus. Le taux de croissance des services 3G est plus rapide que les services ordinaires, alors que son utilisation est très restreinte en Egypte. La proportion des services non vocaux, y compris les SMS, par rapport aux vocaux ne dépasse pas 5 % en Egypte, contre 25 % et 30 % en Asie et en Europe.

— Ne craignez-vous pas que l’inflation pousse les gens à réduire leurs dépenses de portable, ce qui se répercutera négativement sur les revenus de MobiNil ?

— En matière d’abonnés, le marché égyptien n’est pas encore saturé. Le taux de pénétration du portable en Egypte, de 58 % à la fin de cette année, reste inférieur comparé à d’autres pays comme les Emirats, de 150 %, ou la Tunisie et la Jordanie, de 70 %. Cela signifie que l’on peut augmenter la base d’abonnés à travers les promotions.

MobiNil a beaucoup emprunté pour financer ses plans d’expansion. N’est-ce pas un trop gros fardeau pour vous ?

— Il est certain que la hausse des taux d’intérêts nous incite à beaucoup réfléchir avant d’emprunter. Si MobiNil estime que le coût de l’emprunt est supérieur à l’autofinancement, nous financerons par nos profits. Mais la question ne se pose pas encore.

Propos recueillis par G. M.

 




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