Al-Ahram Hebdo, Arts | Les jeux du paradoxe
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 Semaine du 3 au 9 septembre 2008, numéro 730

 

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Arts

Théâtre . A travers une sélection de pièces de notoriété de Youssef Idriss, le jeune metteur en scène Amr Qabil nous propose une plongée dans son univers singulier, cette semaine au théâtre Al-Ghad.

Les jeux du paradoxe

Les pièces Al-Eib (le vice), Al-Haram (le péché), Gomhouriyet Farahat (la république de Farahat), Al-Setara (le rideau) et Akher al-dounia (au bout du monde) sont reconduites  en guise d’hommage au dramaturge et de redécouverte de la quintessence des années 1960. « Dès lors que je suis nostalgique de l’écriture pertinente des années 1960, j’ai décidé de présenter au public chaque année un de ses écrivains à travers une série de spectacles théâtraux consacrés à leurs œuvres. Ma première expérience fut dédiée aux œuvres de Tewfiq Al-Hakim que j’ai produites au palais de culture d’Al-Charqiya », explique le metteur en scène Amr Qabil. Et d’ajouter : « L’univers d’Idriss est riche et nécessite une étude détaillée. Après la réussite de cette première expérience, l’occasion était donc favorable à une plongée dans sa propre œuvre ». Son pari est de ressortir les divers aspects et qualités intrinsèques de ses pièces avec la contribution d’acteurs chevronnés. Il varie sa mise en scène entre le tragique et le comique, le réel et le fantaisiste, etc. De l’univers romanesque, Qabil a choisi de faire une adaptation et un amalgame entre deux pièces Al-Eib et Al-Haram. Dans la première, Sanaa, employée modeste, est contrainte de suivre le même chemin de corruption que ses collègues. Dans la deuxième œuvre, Aziza, paysanne de souche pauvre, souffre de ses moments de faiblesse et de sa grossesse illégitime. « Les deux personnages ne sont que les deux faces d’une même médaille », évoque le metteur en scène. Une raison pour laquelle il a érigé un parallèle entre les deux pièces. Pour ce faire, il a divisé la scène en deux. Le devant de la scène sert à présenter les bureaux des fonctionnaires de la ville. L’arrière-fond montre l’aspect rural. Les fonctionnaires dans Al-Eib changent sur scène quelques accessoires et habits pour ensuite entrer dans la peau des villageois. Seules Sanaa et Aziza maintiennent leurs personnalités. Les deux, victimes de leur entourage, apparaissent ensemble sous un éclairage rougeâtre. Elles s’affrontent, se dévoilent chacune à l’autre dans une scène-clé qui résume toute l’idée du spectacle.

Dans Gomhouriyet Farahat, Qabil est fidèle à la simplicité du texte d’Idriss. Farahat est un commissaire de police qui rêve d’un endroit utopique. Un homme dans le commissariat dont il ignore l’identité l’encourage dans cette perspective. L’inconnu envers qui il éprouve un grand respect s’avère être un coupable en détention. Jouant sur l’humour noir, le metteur en scène a autorisé les comédiens à improviser leurs effets hilares. Certains défauts physiques sont représentés en extravagance comme dans le cas d’une dame gigantesque, âgée et laide, qui se plaigne des flirts d’un jeune adolescent.

Quant aux deux pièces présentées séparément, Al-Setara et Akher al-dounia, on y relève les minutieux détails descriptifs d’Idriss dans les discours des personnages.

Al-Setara retrace l’histoire d’un mari jaloux de son voisin célibataire. Il dresse un rideau sur le balcon pour instaurer une barrière entre ce voisin et sa femme sans jamais dévoiler ses motifs à celle-ci. Le metteur en scène a recours à la commedia dell’arte. Le personnage principal incarne un triptyque : le mari qui aime sa femme, le soupçonneux et le naïf. Le soupçonneux empreinte l’intonation typique du vilain, caractéristique de l’acteur Zaki Rostom, dans le cinéma égyptien d’antan.

Dans Akher al-dounia, l’idée est plutôt centrée sur un rêve avorté d’un jeune enfant qui a perdu une pièce de monnaie fétiche. Il perd la vie quand il la retrouve sur un chemin de fer. Qabil se sert d’un écran cinématographique afin d’articuler les séquences narrées par les personnages sur scène au récit fictif de l’enfant. Ainsi le paradoxe de la vie et la mort, du rêve et la réalité qui jalonne l’œuvre de Youssef Idriss est mis en exergue par la virtuosité de l’adaptation de Amr Qabil, dans un souci de faire découvrir au public l’essence du travail du grand dramaturge.

May Sélim

 

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A partir du 9 septembre, Wogouh Al-Saher, tous les soirs à 22h, relâche le lundi, au théâtre Al-Ghad, Agouza. Tél. : 33 04 31 87

Al-Eib et Al-Haram, tous les samedis et dimanches.

Gomhouriyet Farahat, tous les mardis et mercredis.

Al-Setara et Akher al-dounia, tous les jeudis et vendredis.

 

 




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