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 Semaine du 3 au 9 septembre 2008, numéro 730

 

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Afrique

Angola . Le parti au pouvoir, le MPLA, est archi-favori des législatives des 5 et 6 septembre, les premières que connaît le pays depuis la fin de la guerre civile en 2002.

Le test

Le parti au pouvoir en Angola, le Mouvement Populaire pour la Libération de l’Angola (MPLA), est plus que jamais le grand favori des législatives des 5 et 6 septembre, les premières depuis la fin de 27 ans de guerre civile en 2002. Le parti domine la campagne électorale de bout en bout et est omniprésent dans les médias, alors que les partis d’opposition sont de plus en plus marginalisés.

Ainsi, les médias détenus par le gouvernement annoncent-ils à longueur de journée les promesses électorales du gouvernement à l’approche du scrutin. « Le gouvernement va construire 2 000 nouveaux logements par an », lit-on dernièrement en première page du Jornal de Angola appartenant à l’Etat, avec une photo du président José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 1979. Le MPLA a aussi les faveurs de la presse privée. Le journal Semanario Angolense a par exemple publié un éditorial avec le titre : « 10 raisons pour voter le parti au pouvoir, le MPLA ». La radio d’Etat, TPA, consacre cinq minutes de temps d’antenne par jour pour chacun des 14 partis en lice. Mais elle diffuse également une heure par jour sur « les réalisations » du gouvernement.

Cette domination des médias par le MPLA a attiré les foudres de l’opposition et de certains observateurs. « C’est choquant », s’est insurgé Isaias Samakuva, le leader du principal parti d’opposition, l’Union pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita). « Mais le peuple angolais est assez intelligent pour lire entre les lignes. Il sait que la vie n’est pas aussi rose que ce que le gouvernement dépeint à la télévision ». « Le MPLA utilise tous les moyens dont dispose le gouvernement, y compris des avions militaires, des hélicoptères, des bateaux et des camions pour servir sa propagande », s’est écrié de son côté Analia de Victoria Pereira, président du Parti libéral-démocrate. « C’est une violation flagrante de la législation nationale qui interdit au gouvernement de faire sa propagande à travers les médias d’Etat », a pour sa part dit Fernando Macedo, un professeur de droit à l’Université de Lusiada à Luanda, la capitale. « A la fin, le MPLA aura beaucoup plus de temps d’antenne que tous les autres partis réunis, ce qui influence évidemment le résultat final de l’élection », a-t-il ajouté.

Le MPLA espère que les législatives renforceront sa légitimité démocratique dans ce pays de près de 17 millions d’habitants qui connaît aujourd’hui l’une des plus fortes croissances du continent. Le MPLA pourrait ainsi accroître la simple majorité qu’il détient dans l’Assemblée nationale sortante (129 sur 220 sièges) pour atteindre les deux tiers des sièges dont il a besoin pour être en mesure de changer la Constitution. « Il me semble évident que le MPLA va maintenir ou accroître sa majorité au Parlement », a estimé Alex Vines, chef du programme Afrique au centre de recherches Chatham House, à Londres.

Alors que le MPLA semble dominer dans les grandes villes, notamment la capitale, l’Unita, issue du mouvement qui a perdu la guerre civile en 2002, cherche, elle, à attirer les électeurs dans les zones rurales. Les 12 autres petits partis politiques en lice ont dû limiter leurs campagnes électorales à des petits rassemblements autour de Luanda, en offrant de la musique, de la bière et des promesses d’un avenir meilleur.

Si elles sont menées à terme, ces élections constitueront le premier processus électoral intégral depuis l’indépendance de cette ancienne colonie portugaise en 1975. En 1992, les Angolais s’étaient rendus aux urnes pour des élections générales. M. Dos Santos et son parti, le MPLA, avaient remporté le premier tour devant l’Unita. Le second tour n’a jamais eu lieu, le leader de l’Unita, Jonas Savimbi, ayant refusé de reconnaître le résultat du premier. La guerre civile — qui a fait au total un demi-million de morts — avait repris pour dix ans supplémentaires.

Le scrutin de septembre constitue également un test pour les élections présidentielles de 2009. L’actuel président devrait y briguer un nouveau mandat, qui coïncidera avec le 30e anniversaire de son accession au pouvoir.

Boom économique

Le MPLA, qui dirige le pays depuis l’indépendance, semble surtout miser sur sa domination politique — il contrôle les rouages de la vie politique — mais aussi sur les bons résultats économiques pour conforter sa position et capter le vote de la majorité des 8,3 millions d’électeurs. Deuxième producteur de pétrole d’Afrique sub-saharienne après le Nigeria, l’Angola, qui se reconstruit à un rythme soutenu depuis la fin de la guerre civile en 2002, affiche depuis 2004, grâce aux exportations pétrolières, un taux de croissance annuel dépassant les 15 % et dispose de plus de 11 milliards de dollars de réserves nettes de change.

L’Angola, qui a rejoint l’Organisation des Pays Exportateurs du Pétrole (OPEP) au début de 2007, attire les convoitises de la Chine, avide de sources d’énergie pour soutenir la croissance de son économie. Ainsi, Pékin offre-t-elle depuis plusieurs années des crédits à taux d’intérêts préférentiels à Luanda pour la reconstruction des infrastructures dévastées par la guerre civile : routes, ponts, télécommunications ...

Malgré ce boom économique, les Angolais, par de nombreux indicateurs, restent aussi pauvres que jamais. Près de 70 % de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de 2 dollars par jour et nombreux n’ont toujours pas accès à l’eau potable ou l’électricité. L’opposition et les organisations de la société civile n’ont de cesse d’accuser le gouvernement de mal répartir la manne pétrolière, qui remplit les poches d’une minorité et les caisses de l’Etat. Ainsi, ce dernier a entrepris récemment d’investir une partie de sa rente pétrolière en Europe, à commencer par le Portugal, son ancienne puissance coloniale .

Hicham Mourad

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