Jeux Paralympiques.
La délégation égyptienne a de quoi être fière de ses
performances lors de la 13e édition qui a eu lieu du 6 au 17
septembre à Pékin.
Doucement mais sûrement
Deux
semaines après les Jeux Olympiques (JO), plus de 4 000
sportifs handicapés venus de 150 pays ont participé aux 13e
Jeux paralympiques qui s’achèvent ce mercredi à Pékin. 471
épreuves réparties en 20 disciplines dont chacune a un
système de classification appliqué en fonction de
l’importance du handicap et de son incidence sur la pratique
du sport. A l’image des catégories par poids en boxe chez
les valides, ce système garantit que les athlètes concourant
dans une même catégorie aient des aptitudes identiques, même
s’ils ont un handicap différent.
L’Egypte a été représentée par une délégation petite en
nombre mais de poids, qui a participé à 4 sports seulement :
14 en haltérophilie, 12 en volley-ball assis, 6 en
athlétisme et 4 en tennis de table. Toutefois, cette petite
délégation a réalisé une performance meilleure que celle des
100 valides égyptiens qui n’ont pu décrocher qu’une seule
médaille de bronze aux JO. Les handicapés n’ont donc pas
failli à leur réputation, celle de décrocher
systématiquement des médailles lors de cet événement
sportif. L’Egypte a ainsi terminé ces Jeux paralympiques en
bonne place sur le tableau final.
A
une journée de la clôture, les Egyptiens ont décroché 11
médailles, dont 4 d’or, 3 d’argent et 4 de bronze. Bien que
ce nombre de médailles soit moins que celui réalisé à
Athènes (6 en or, 8 en argent et 8 en bronze grâce aux 65
athlètes), les Egyptiens ont réalisé une belle moisson. «
Nous avons envoyé à Pékin seulement les athlètes capables de
décrocher des médailles afin de diminuer les coûts »,
souligne Nabil Salem, président du Comité égyptien
paralympique.
Cette belle performance est notamment due à l’haltérophilie.
Les haltérophiles Chérif Osmane (-56 kg), Métoualli
Mathana (-67,5 kg), Fatma Omar (-56 kg) et Héba Saïd (-82,5
kg) ont réussi à terminer en haut du podium paralympique.
Avec un total de 10 médailles (4 d’or, 3 d’argent et 3 de
bronze), les Egyptiens ont occupé la 2e place du tournoi
d’haltérophilie derrière la Chine. Depuis des années,
l’haltérophilie est la discipline phare pour l’Egypte. En
préparation à ces Jeux, les haltérophiles égyptiens ont
suivi un stage de 2 ans, durant lesquels ils ont disputé les
Championnats du monde de Corée en 2006, où ils ont terminé à
la première place. A Pékin, avec la présence du géant
chinois, plusieurs titres ont malheureusement échappé à
l’Egypte. « Il y a quelques années, la Chine ne figurait pas
sur la scène internationale. Mais avec une très bonne
organisation, les Chinois ont pu réaliser une percée dans
toutes les disciplines des Jeux qui se déroulent chez eux »,
affirme Ibrahim Ali Ibrahim, responsable au Comité
paralympique égyptien. Mais l’Egypte n’a pas encore perdu sa
place en tant que grande nation de l’haltérophilie. Ces Jeux
ont témoigné de la présence de nouvelles figures égyptiennes
tels Chérif Osmane, médaillé d’or en -56 kg, Héba Saïd,
médaillé d’or en -82 kg et Zeinab Sayed, médaillé de bronze
en -44 kg. « Je suis très heureux de cette médaille, je la
considère comme mon début. Je suis encore jeune et je
pourrais disputer plusieurs compétitions », confie Chérif
Osmane.
Quant aux pongistes, ils ont réalisé un exploit avec
deux 4e places obtenues par Fayza Ali et Mohamad Sayed.
Cette discipline, à laquelle l’Egypte a participé pour la
première fois aux Jeux paralympiques à Athènes 2004, a
nettement progressé.
Recul inattendu
Néanmoins,
les volleyeurs ont, pour leur part, raté leur médaille de
bronze après avoir perdu leur match de classement face à la
Russie (2-3) et n’ont pas pu conserver leur place réalisée
en 2004 bien qu’ils soient les mieux préparés. Le Comité
égyptien paralympique a pourtant offert aux volleyeurs une
bonne préparation avec des stages de préparation à
l’étranger et un entraîneur expert hollandais. Idem pour
l’athlétisme, qui avait récolté 8 médailles, dont une en or
à Athènes, mais qui a raté le coche cette année. Une seule
médaille de bonze décrochée par Yasser Abdel-Aziz en
javelot. Une des plus grandes déceptions égyptiennes de ces
Jeux était une 6e place obtenue par Mohamad Al-Attar,
vice-champion olympique à Athènes, champion olympique à
Sydney, et détenteur du record du monde du lancer de disque.
« Après ces Jeux, nous devrons évaluer les résultats
égyptiens pour connaître les raisons de la faiblesse »,
déclare Ibrahim Ali Ibrahim.
Bien que dans l’ombre, le handisport égyptien poursuit ainsi
sa progression doucement mais sûrement en ne cessant de
s’améliorer et en intégrant de nouvelles disciplines, comme
le tennis de table. Mais le plus important c’est l’émergence
d’une nouvelle génération capable de poursuivre dans le même
élan surtout que la plupart des athlètes paralympiques sont
âgés et commencent à réfléchir à la retraite comme la
championne olympique d’haltérophilie -56 kg, Fatma Omar qui
a déclaré qu’elle doit arrêter le jeu pour bien s’occuper de
sa petite fille de 3 ans, Chahd, qui l’accompagne dans les
stages de préparation.
Doaa
Badr