Bush et le règlement de paix de dernière heure
Abdallah Al-Achaal
Les
pourparlers entre Abou-Mazen et Olmert ont commencé le
premier septembre à Jérusalem-Est, et doivent se prolonger
encore pendant deux semaines. Il s’agit de parvenir au cadre
d’un règlement final de la cause palestinienne. Il est clair
que l’Administration Bush est à l’origine de cette hâte.
En effet, Bush veut prouver à l’électeur américain qu’il a
réussi à réaliser ce que les autres administrations n’ont
pas pu accomplir. L’Administration Bush veut montrer qu’elle
a réussi à placer la cause palestinienne sur la voie d’un
règlement final de sorte que les négociations à venir
portent seulement sur les détails après la détermination du
cadre de la résolution. Ce sera là une grande réalisation,
surtout si les Etats-Unis parviennent aussi à appliquer la
convention de sécurité à long terme en Iraq qui détermine un
calendrier pour le retrait des forces américaines.
Les Etats-Unis auraient ainsi réussi à transformer leur
échec dans les deux plus grands dossiers du Moyen-Orient en
victoires. Celles-ci profiteront aux Républicains dans les
prochaines élections de novembre 2008.
De plus, selon l’Administration américaine, ces deux
victoires justifieraient, chez les Arabes, le soutien de
l’Administration américaine de tout éventuel mouvement
israélien contre l’Iran afin de régler militairement son
dossier nucléaire.
Il semble aussi que ce cadre du règlement final est
important pour Olmert et Abou-Mazen, alors qu’ils sont tous
les deux sur le point de quitter le pouvoir. Le premier à
cause d’un scandale financier et l’échec de l’attaque de
2006 contre le Liban et le second en raison de son long
conflit avec le Hamas et des éventualités de son abandon de
la vie politique au cours des prochaines élections
présidentielles.
Abou-Mazen, Olmert et Bush savent très bien que le cadre du
règlement final ne répondra qu’à une partie des droits et
des ambitions du peuple palestinien. Il se fondera sur le
projet israélien publié dans la presse durant la troisième
semaine d’août 2008 et qui sert le projet sioniste. Il
reflète l’équilibre de force entre Israël et l’Autorité.
Cependant, ce cadre ne peut être accepté ni par le Hamas ni
par le peuple palestinien.
Le monde arabe se devra de soutenir les négociations ainsi
que le cadre proposé afin que toutes les parties respectent
par la suite les petits détails.
Un tel règlement cède Jérusalem à Israël, renonce aux
frontières de 1967, en reconnaît de nouvelles temporaires
pour Israël et permet la poursuite de la colonisation et la
construction du mur de séparation. Il abolit également le
droit de retour du peuple palestinien. Ce qui provoquera un
grand choc entre le Hamas et le Fatah. Car les plus
importantes clauses de ce règlement, c’est le soutien
qu’apportera Israël à Abou-Mazen pour imposer son contrôle
sur Gaza, chasser le Hamas et imposer ce dit règlement au
peuple palestinien.
La plus grande erreur de l’Autorité palestinienne est de
négocier avec Israël sans aucune carte. Ce règlement sera
l’illustration d’un moment de désespoir dans l’évolution de
la cause palestinienne. Il vaut mieux que les responsables
de l’Autorité palestinienne laissent l’affaire aux
prochaines générations et aux prochaines évolutions.
En effet, la nouvelle Administration américaine n’apportera
jamais le même soutien à Israël. Ce qui pousse Israël à
faire d’une pierre deux coups. D’abord, gagner quelque chose
dans le cadre de l’évolution du projet sioniste. Ensuite,
exploiter au maximum le soutien de l’Administration Bush et
sa volonté de réaliser un tel règlement pour son intérêt et
pour l’intérêt d’Israël.
Les
trois parties
jouent en
quelque sorte les
prolongations.