Al-Ahram Hebdo, Opinion | Des noms arabes qui brillent de mille feux
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 Semaine du 17 au 23 Septembre 2008, numéro 732

 

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Opinion

 

Des noms arabes qui brillent de mille feux

Mohamed Salmawy

Savez-vous que l’un des plus importants noms du mondEditoen Hady Soliman, qui travaille pour la maison Christian Dior ? Savez-vous que l’un des danseurs les plus célèbres en Belgique est le chorégraphe marocain Sidi Al-Arabi Al-Charqawi ? Savez-vous que l’Egyptien Karim Rachid est l’un des noms émergents dans le domaine du design ?

Connaissez-vous l’Egyptienne Ghada Amer et la Palestinienne Mona Hattoum ? Il s’agit là de deux grands noms dans le domaine des arts plastiques de par le monde. Les tableaux de chacune d’elles sont devenus des acquisitions des grands musées en Europe et en Amérique. N’oublions pas de mentionner dans ce contexte Zaha Hadid, l’Iraqienne qui est considérée comme l’un des 5 plus grands noms du monde de l’architecture avec Norman Foster le Britannique et Jean Nouvel, le Français.

Dans le domaine de la comédie, l’un des plus importants noms aujourd’hui aux Etats-Unis n’est autre que le jeune Egyptien Ahmad Ahmad qui présente des sketchs impressionnants. Il tourne en dérision le traitement que subissent les Arabes et les musulmans aux Etats-Unis, au lendemain des événements du 11 septembre. Il réussit à travers ces sketchs à amener les Américains à se moquer d’eux-mêmes et de leur manière d’agir vis-à-vis des personnes originaires du Moyen-Orient.

Ces exemples arabes brillants reflètent une image totalement différente de l’image négative et figée qu’on a des Arabes en Occident et qu’on décrit comme des salafistes et des fidèles d’une religion de violence et de terrorisme. D’ailleurs, ces exemples ne sont pas nouveaux, d’autant que l’Occident a connu tout au long de son histoire des noms arabes éminents, que nous n’avons pas contribué à mettre en exergue ni à appuyer. A titre d’exemple, la candidature de la romancière égyptienne Ahdaf Soweif a été présentée pour le prix Booker, l’un des plus prestigieux prix britanniques pour la littérature. Alors que le Marocain Taher Bin Jelloun a effectivement été lauréat du prestigieux prix français de littérature Goncourt. D’ailleurs, l’Algérienne Assia Djabar a été proposée pour devenir lauréate du même prix l’année dernière. Et bien avant, nous avions deux grands noms égyptiens du monde du roman, à savoir André Chédid et Albert Cossery en France, et Wagih Ghali en Angleterre. Alors que les Etats-Unis, de leur côté, séduits par Gobran Khalil Gobran, viennent de redécouvrir et de mettre en lumière aujourd’hui le nom d’une photographe qui avait une large renommée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, à savoir l’Algérienne Zayda Bin Youssef. D’ailleurs, on prépare une rétrospective aujourd’hui dans le National Portrait Gallery, à Washington, l’une des importantes salles d’exposition. Zayda Bin Youssef était la propriétaire d’un studio privé situé dans l’une des plus importantes rues de New York, la Cinquième Avenue. Ce n’était pas uniquement une photographe traditionnelle, mais elle s’est forgé un style à part, lorsqu’elle a favorisé pour ses photos l’usage de la lumière d’une manière artistique qui s’approche beaucoup des peintures à l’huile des grands artistes. Elle a également changé de manière drastique les arrière-plans de ses photos. Elle y mettait des éléments de la culture orientale, tels que les tapis, les rideaux, ou bien des nappes aux broderies orientales. Elle a également intentionnellement changé la position de la personne prise en photos, de manière à ce qu’elle ne soit pas assise regardant la caméra comme c’était l’habitude dans les photos traditionnelles. Bien que la renommée de Zayda Bin Youssef ait été d’une grande ampleur à la fin du XIXe siècle et jusqu’à sa mort en 1933, il n’en demeure pas moins qu’elle est tombée dans l’oubli durant plus de 100 ans, jusqu’à sa redécouverte. On lui a dédié cette exposition qui a lieu actuellement à Washington, afin de commémorer la mémoire de cette talentueuse photographe d’origine arabe, et dont le studio privé était l’un des plus renommés de New York à l’époque. Elle a d’ailleurs pris en photo des personnalités, telles que le président américain Theodore Roosevelt et la grande romancière Edith Wharton. Zayda Bin Youssef a également travaillé comme porte-parole officiel de l’une des plus grandes compagnies de photographie américaine, à savoir Kodac.

L’un des plus importants aspects de la vie de cette femme algérienne, que nous ne connaissons pas dans notre monde arabe, est qu’elle a symbolisé l’exemple de la femme américaine progressiste et a détruit les stéréotypes des rôles traditionnels de la femme dans la vie américaine. D’autant qu’elle a conquis un domaine qui était du monopole des hommes et elle y a excellé de manière remarquable.

Pour terminer, elle contribue avec tous les noms que nous avons évoqués dans cet article et ceux que nous n’avons pas cités à présenter une image honorable du citoyen arabe. Une image qui efface celle qui prévaut aujourd’hui en Occident. A notre tour, ne devrions-nous pas de notre côté jouer un rôle plus important pour mettre en lumière ces noms ? Voire même, ne devrions-nous pas les rechercher, les mettre en relief, comme ce fut le cas récemment pour Zayda Bin Youssef, or malheureusement ce ne fut pas par notre intermédiaire ?

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