En bref
Energie propre
De l’électricité à base de charbon, sans pollution : le
géant suédois de l’énergie Vattenfall a inauguré la semaine
dernière en Allemagne ce qui semble être sa réponse à ce
casse-tête, une centrale dont les émissions de dioxyde de
carbone seront enfouies. Le groupe suédois, qui a racheté
plusieurs compagnies énergétiques allemandes au début de la
décennie, dont la « Pompe noire », aimerait bien la
débarrasser de cette image avec sa nouvelle centrale «
propre ». « Aujourd’hui s’écrit un chapitre de l’histoire
industrielle », s’est emballé Tuomo Hatakka, patron de
Vattenfall pour l’Europe centrale. La centrale-test,
installée à côté de la « vraie », marche toujours à la
lignite, mais grâce à un procédé de combustion innovateur,
baptisé « oxyfuel », seul du CO2 s’en dégage. Celui-ci est
ainsi facilement capté, liquéfié, et profondément enfoui
dans des caves à gaz naturel ou des formations géologiques
hermétiques remplies d’eau, et ce « pour toujours », selon
Vattenfall, et sans danger de réchauffement de la
température souterraine. Dans le cas de la « Pompe noire »,
c’est à 350 kilomètres de là, dans des caves au nord du
pays, que le CO2 disparaîtra. « Le charbon a un avenir, mais
pas ses émissions de CO2 », a commenté M. Hatakka. En
Allemagne, première zone de production du groupe, l’abandon
prévu en 2020 de l’énergie nucléaire promet un bel avenir au
charbon : la construction d’une vingtaine de nouvelles
centrales est déjà prévue. Greenpeace n’est pas plus tendre
avec le projet. La technologie « oxyfuel » nécessite de
brûler plus de charbon pour une même quantité d’électricité
produite, ce qui va faire grimper les coûts et est un
obstacle sérieux à la viabilité des centrales, explique
l’association.
Recyclage des portables
Le fabricant finlandais de téléphones portables Nokia a
annoncé, la semaine dernière, le lancement en France, en
octobre, d’un programme visant à favoriser le recyclage des
mobiles, en partenariat avec l’organisation de protection de
l’environnement WWF (Fonds mondial pour la nature).
Selon
une étude publiée début juillet par Nokia, seuls 3 % des
consommateurs dans le monde recyclent leurs appareils usagés.
« Si chaque utilisateur Nokia ne recyclait qu’un seul
téléphone mobile, nous économiserions tous ensemble près de
80 000 tonnes de matières premières », a expliqué le groupe
dans un communiqué. « Pour tout portable recyclé, retourné à
(son) centre logistique, Nokia France versera au WWF 5 euros
et ce jusqu’à la fin du 1er trimestre 2009 », a-t-il indiqué,
en précisant que ces sommes « permettront d’accompagner la
sauvegarde de la Loire ». « 5 euros, c’est 5 m2 de riches
vasières de l’estuaire de la Loire réhabilitées » ou « 15 m2
de forêts alluviales des bords de Loire (...) sauvegardées
», a détaillé Nokia, selon lequel 80 % de ses portables sont
recyclables.
Energie
solaire
Des scientifiques ont lancé un appel pour accélérer le
développement de l’énergie solaire dont la technologie est
en passe de devenir compétitive, lors d’une conférence
internationale à Valence (est).
Le
secteur de l’énergie photovoltaïque affiche un rythme de
développement important de l’ordre de 40 % par an, mais la
part de l’énergie solaire dans l’électricité produite
demeure anecdotique, a souligné le Français Daniel Lincot,
chercheur au CNRS, durant cette conférence. « La production
mondiale de modules photovoltaïques en 2007 a représenté une
surface de 40 kilomètres carrés, alors que pour couvrir la
consommation électrique de pays comme la France ou
l’Allemagne, il faudrait environ 5 000 km2 », a souligné ce
chimiste, spécialiste de l’énergie photovoltaïque, lors
d’une intervention. « Les ressources en énergie solaire sont
énormes et distribuées partout dans le monde, dans tous les
pays et aussi sur les océans », a souligné M. Lincot qui
présidait cette 23e Conférence européenne de l’énergie
solaire photovoltaïque. Selon les scénarios actuels,
l’énergie solaire représentera, en 2020, 3 % de la
production d’électricité en Europe, ce qui couvrira une
surface de 1 000 km2, tandis que le véritable démarrage du
photovoltaïque est attendu pour 2030/2050. Des scientifiques
et industriels du secteur ont lancé, lors de cette
conférence, un appel international pour « accélérer le
développement mondial » de l’énergie solaire, signé par «
plus de 200 personnalités », selon M. Lincot.