Pollution Industrielle.
Un financement allemand d’une valeur de 7,26 millions
d’euros vise à aider les usines égyptiennes dans le Delta et
la Haute-Egypte à se mettre au vert. Il s’inscrit dans un
programme plus vaste lancé en 1997 et qui doit se terminer
en 2012.
Pour
une Industrie propre
A
l’usine Misr Aluminium à Nagea Hammadi, les travaux vont bon
train. Les ouvriers en bleu travaillent d’arrache-pied pour
installer et faire fonctionner les équipements modernes et
travailler désormais avec les matières amies de
l’environnement. « Le projet de la Banque allemande nous a
octroyé un don de 20 % du total du projet et un prêt de 80 %
de la valeur du projet présenté par la Banque nationale
égyptienne ; ajoutons à cela 15 millions de dollars alloués
aux équipements écologiques », lance un des responsables de
l’usine.
En fait, ce chamboulement à l’usine Misr Aluminium entre
dans le cadre d’un vaste projet de lutte contre la pollution
industrielle car les chiffres sont très alarmants. « Au
total, 26 635 usines sont répandues en Egypte provoquant 3,5
millions de tonnes de déchets solides par an, 79 370 tonnes
de déchets dangereux par an et de 30 000 à 300 000 tonnes de
déchets industriels par an », explique Hanane Al-Hadari,
directrice du centre de la production plus propre au
ministère de l’Industrie.
Ces
projets antipollution ont commencé à être implantés en
Egypte en 1997 et doivent se terminer en 2012, financés par
quelques bailleurs de fonds et dirigés du point de vue
technique par l’Agence Egyptienne pour les Affaires de
l’Environnement (AEAE), et ce, pour limiter la pollution
industrielle. Le gouvernement égyptien, en coopération avec
la Banque mondiale, la Banque japonaise pour la coopération
internationale, la Banque européenne d’investissement,
l’Agence française de développement et le gouvernement
finlandais, s’était alors mis d’accord sur une enveloppe
financière de 165 millions de dollars pour un programme
destiné à réduire la pollution industrielle au niveau de
différents « points chauds » identifiés sur le territoire
égyptien. « D’ici la fin du projet 2012, la Banque a prévu
d’arriver à un résultat d’au moins 7 millions de tonnes de
réductions d’émissions », a déclaré le directeur technique
de l’unité industrielle au ministère de l’Environnement,
Yasser Askar.
Quant au dernier apport financier à cet effet, il est
présenté par le gouvernement allemand. Il a commencé au
début de l’année 2008, mais va durer lui aussi jusqu’à 2012.
Ce volet est financé par un don de 7,26 millions d’euros,
présenté par la Banque allemande pour la reconstruction. Le
projet prévoit aussi un apport d’assistance technique pour
l’Agence égyptienne des affaires environnementales (EEAA),
s’élevant à 6 millions de L.E. Ce projet est destiné
seulement aux gouvernorats du Delta et de la Haute-Egypte.
Les Allemands n’en sont pas à leur première participation.
Leur premier projet se chiffrait à 35 millions de dollars,
25 projets antipollution ont été financés au niveau de 21
entreprises entre 1997 et 2005, dans une première phase, et
de 2006 jusqu’à 2012, c’est la seconde phase. Ce projet a
été connu en Egypte sous le nom du contrôle de la pollution
industrielle.
Pour n’importe quel projet mondial ou allemand, chaque
usine, société ou établissement égyptiens a le droit de se
présenter à l’EEAA pour remplir un certificat présentant le
nom, le genre de la production et le moyen par lequel il
pourrait modifier sa ligne de production en production «
verte ». « Jusqu’à maintenant, 8 usines et établissements de
la Haute-Egypte et 12 autres du gouvernorat du Delta se sont
présentés aux responsables du ministère de l’Environnement
pour bénéficier du projet allemand », affirme le général
Ahmad Hégazi, responsable du secteur de l’unité industrielle
au ministère de l’Environnement.
Comme beaucoup d’autres, l’usine Misr Aluminium à Nagea
Hammadi est considérée comme l’un des points chauds qui ont
tiré profit de ce don. Cette entreprise est en train de se
développer. « On a acheté cette usine en 2004. Avant cette
date, la négligence et le manque de respect pour
l’environnement étaient visibles. Mais, petit à petit, on a
commencé à moderniser nos méthodes de production de manière
à ce que l’utilisation des filtres ne diminue pas la
production », assure le directeur de l’usine. Pour lutter
contre la pollution industrielle, l’on devait utiliser des
équipements modernes et des matières vertes. Le total du
coût de ce projet s’est élevé à 25 millions de L.E. «
Avant l’inauguration du projet, on étouffait de la fumée
grisâtre et du soleil gris : le taux de poussière émanant
des cheminées atteignait 4 200 milligrammes par mètre cube,
mais après l’exécution du projet, le taux de poussière ne
doit pas dépasser 80 mlg/mc. », avoue avec fierté le
responsable de l’entreprise.
Manar
Attiya