Al-Ahram Hebdo, Evénement | Retour en Afrique
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 Semaine du 2 au 8 juillet 2008, numéro 721

 

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Evénement

Afrique. En accueillant le sommet de l’UA, l’Egypte confirme son engagement dans le continent avec convergence tant des idées que des intérêts.  

Retour en Afrique 

Depuis que l’Union Africaine (UA) a été lancée en 2002, en Afrique du Sud, avec pour ambition de devenir un outil d’intégration, de stabilité et de développement plus efficace pour le continent africain, c’est le premier sommet qu’elle tient en Egypte. Le pays a abrité à trois reprises le sommet de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). L’Union africaine a succédé à l’OUA, fondée en 1963. S’il y a souvent, au Caire, réminiscence de la première organisation panafricaine, née suite à la lutte anticoloniale, à laquelle l’Egypte a fortement contribué, c’est que de nombreux analystes et observateurs estiment que le temps où « l’africanité » était un pilier de la politique égyptienne, est bien passé. S’agit-il d’une réflexion nostalgique qui se réfère à un esprit révolu un peu partout, et remplacé de plus en plus par le pragmatisme économique et commercial ? On est à l’heure de la mondialisation, et les intérêts politiques passent par ceux de l’économie et du commerce. D’autres soulignent un choix plus accentué sur l’arabisme, ou même sur une égyptiannité qui prône une plus grande fermeture sur soi, suite à la discorde régionale.

 

La géopolitique a ses raisons

Pourtant, l’Egypte est bien un pays d’Afrique et le géopolitique a ses impératifs. « Malgré le caractère sensible du dossier du Nil, à suivre la pensée politique égyptienne, on se rend compte que les Egyptiens n’accordent pas l’intérêt qu’il faut au continent d’où sort le fleuve » relève Sayed Feleifal, ancien doyen du centre d’études africaines. Il met en exergue, dans une recherche, les aspects historiques et identitaires et un balancement entre nationalisme égyptien, panarabisme et croyance musulmane, qui seraient devenus prioritaires dans la pensée égyptienne. L’Afrique, selon lui, n’est présente que chez les spécialistes. Au-delà de ce langage intellectuel, il souligne que si « L’Egypte veut préserver ses intérêts (...) selon ses besoins grandissant en eau, elle devrait relancer son action africaine en confirmant son identité africaine ». C’est donc une question d’esprit autant qu’une question politique et institutionnelle. L’Egypte s’est perdue dans les « oubliettes du Proche-Orient, avec des dizaines d’accords conclus » ajoute Feleifal.

Ce recul du rôle du Caire s’explique par l’importance donnée à d’autres zones qui lui sont géographiquement proches, et qui  semblent concerner ses intérêts de manière plus directe. « Le conflit israélo-arabe avait tellement attiré l’intérêt égyptien qu’il a influencé négativement le sentiment de l’appartenance africaine » relève Feleifal.

Pourtant, les intérêts égyptiens sont liés directement avec ceux du continent, notamment la Corne de l’Afrique et la région des lacs où le Nil prend sa naissance.

Cette absence a-t-elle été ressentie le plus au Soudan, un pays voisin voire frère, partageant la même eau du Nil ? Voire une certaine hostilité semble avoir régné entre les deux pays. La crise avait éclaté avec le régime d’Al-Bachir, depuis la tentative d’attentat contre le président Moubarak à Addis-Abeba, commanditée et menée par des islamistes sous la férule de l’ex-allié d’Al-Bachir, Omar Al-Tourabi.

Aujourd’hui, une sorte d’entente règne entre les deux pays. L’Egypte craint pour sa propre sécurité toutes les idées de division du Soudan suite au problème du Darfour et des perspectives peu claires de la région du sud. 

En plus, Le Caire s’est rendu compte de ses bévues, au moment des discussions sur un éventuel siège de l’Afrique au Conseil de sécurité. Là, il s’est trouvé complètement isolé et traité comme une sorte d’intrus. Une sorte de zéro, comme celui du Mondial 2010, acquis par l’Afrique du Sud.

On serait au bout de cette traversée du désert et ce sommet le confirmerait avec des engagements égyptiens très clairs.   

Dans ce contexte où le Caire tient à présent à rappeler l’engagement égyptien au sein du continent, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmad Aboul-Gheit vient d’exprimer la volonté égyptienne  de promouvoir la paix et la sécurité sur le continent africain.

Le chef de la diplomatie égyptienne a fait remarquer que son pays avait participé à tous les événements et activités en matière de paix et de sécurité, tels que les réunions et les rencontres en vue de mettre fin à des conflits dans la région. A cette occasion, le diplomate égyptien a rappelé que son pays était l’un des membres du Conseil de paix et de sécurité de l’UA pendant trois années, dont le mandat a pris fin plus tôt cette année.

Ce qu’il faudrait en définitive, c’est ce que recommande Feleifal : « Mettre fin à la rivalité stratégique dans les priorités de l’action extérieure de l’Egypte basée sur l’illusion, que se concentrer sur l’Afrique compromettrait les intérêts égyptiens au Proche-Orient ».

Ahmed Loutfi

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