Al-Ahram Hebdo,Monde | De la parole aux actes
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
Nos Archives

 Semaine du 2 au 8 juillet 2008, numéro 721

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Dossier

  Nulle part ailleurs

  Invité

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Société

  Arts

  Idées

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Monde

Corée du Nord. Pyongyang a multiplié cette semaine les gestes visant à prouver sa bonne volonté à se dénucléariser complètement. Des gestes salués par la communauté internationale, mais toujours avec « quelque méfiance ».

De la parole aux actes

Alors que la crise nucléaire iranienne semble acculée à une impasse, une autre puissance nucléaire vient soulager la communauté internationale, cette semaine, en prouvant sa volonté de se dénucléariser complètement : la Corée du Nord. Vendredi dernier, le régime stalinien a franchi une étape importante vers la normalisation de ses relations avec la communauté internationale, en procédant à la démolition d’une tour de refroidissement de son réacteur nucléaire de Yongbyon, épine dorsale de son programme nucléaire militaire au lendemain de la déclaration détaillant ses activités nucléaires, symbole supplémentaire de son engagement à se dénucléariser. Yongbyon, situé à environ 100 km au nord de la capitale nord-coréenne Pyongyang, abrite un réacteur de recherche d’une capacité de 5 mégawatts et un centre de traitement du plutonium.

Selon les experts, la destruction de la tour de refroidissement est « hautement symbolique » dans la mesure où ce réacteur a été déjà mis hors service en juillet 2007 pour afficher la bonne volonté du régime stalinien. A la veille de la démolition, la Corée du Nord a remis à la Chine une déclaration détaillant ses programmes nucléaires, un premier pas vers un abandon de ses ambitions atomiques, salué par la communauté internationale. D’emblée, la Chine a transmis la déclaration nord-coréenne aux autres pays participant aux négociations à Six sur le désarmement (les Etats-Unis, la Corée du Sud, le Japon et la Russie), précisant que le document fournissait la liste de « tous les matériaux nucléaires, les matériaux fissiles et les matériaux pour fabriquer des bombes ».

En effet, la remise de la déclaration constitue le premier signe tangible de progrès depuis que la Corée du Nord a arrêté mi-juillet 2007 son principal réacteur sur son site nucléaire de Yongbyon. Analysant l’attitude de Pyongyang, Mohamad Farahat, expert politique, souligne : « Le cas de la Corée du Nord diffère complètement de celui d’Iran. Pyongyang ne tient pas véritablement à son programme nucléaire et il ne le considère pas comme une affaire de dignité nationale comme c’est le cas de Téhéran. Pour Pyongyang, le programme nucléaire n’est pas une fin en soi mais un moyen de faire des marchandages avec la communauté internationale, d’exercer le maximum de chantages possibles pour collecter le plus de gains possibles. N’oublions pas que la RDPC est un pays économiquement ruiné. Il compte sur les aides internationales pour survivre, ce qui n’est pas le cas pour l’Iran ».

La Corée du Nord est devenue une puissance nucléaire en 2006 en testant avec succès une bombe atomique. Mais en février 2007, elle a conclu un accord avec les Etats-Unis, la Chine, la Corée du Sud, le Japon et la Russie, la Corée du Nord visant à désactiver, puis à démanteler ses installations atomiques contre une aide d’un million de tonnes équivalent pétrole, vitale pour ce pays de 23 millions d’habitants souffrant de pénuries chroniques. Pourtant, ces négociations étaient dans l’impasse depuis six mois, Pyongyang ayant laissé passer la date butoir du 31 décembre 2007 qui lui avait été fixée pour fournir la liste de ses programmes et désactiver complètement le complexe de Yongbyon.

Ces développements ont été fort salués par la communauté internationale. Se félicitant des gestes nord-coréens mais toujours avec « quelque méfiance », Washington a salué la destruction de la tour, mais a souligné que le régime communiste avait encore « beaucoup à faire ». Le président américain George W. Bush a annoncé engager le processus de levée de sanctions, tout en avertissant Pyongyang que ces gestes restaient subordonnés à la poursuite du processus de dénucléarisation. « C’est un premier pas, ce n’est pas la fin de ce processus, c’est le début du processus », a ainsi déclaré le président américain. M. Bush a aussi notifié au Congrès américain son intention de retirer, dans 45 jours, la Corée du Nord de la liste américaine des Etats soutenant le terrorisme. La présence de Pyongyang sur cette liste l’empêche de bénéficier d’aide américaine et bloque les prêts d’organisations internationales. Quant à la Corée du Sud, à la fois proche alliée de Washington et la voisine de la Corée du Nord, elle a accueilli avec intérêt les gestes positifs de Pyongyang. « La destruction de la tour de refroidissement du réacteur nucléaire est un événement symbolique politique démontrant sa détermination à démanteler ses armes et installations nucléaires », a déclaré Lee Dong-kwan, porte-parole du président sud-coréen Lee Myung-bak.

Au dernier jour de leur réunion à Kyoto (centre-ouest du Japon), les ministres des Affaires étrangères du G8 n’ont pas oublié, vendredi, d’appeler la Corée du Nord et l’Iran à renoncer à leurs programmes nucléaires. « L’important est d’arriver à notre objectif final d’abandon des armes nucléaires par Pyongyang », a déclaré le ministre japonais des Affaires étrangères, Masahiko Komura.

En effet, ce scepticisme est partagé par un bon nombre d’experts qui estiment que la démolition du programme nucléaire nord-coréen prendra « encore des années et des années et non des mois ». Moins optimistes, d’aucuns estiment que : « la RDPC ne renoncera pas si facilement à son programme nucléaire, source de marchandages et de chantages qui lui pond des œufs d’or, surtout que ce pays a toujours besoin d’aides internationales pour survivre. Il faut maintenir la pression de temps à autre, créer des crises de temps à autre pour collecter des aides internationales de temps à autre  », conclut M. Farahat.

Maha Al-Cherbini

Retour au sommaire

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah -Thérèse Joseph
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.