Al-Ahram Hebdo, Afrique | La victoire à l’arraché de Mugabe
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 2 au 8 juillet 2008, numéro 721

 

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Afrique

Zimbabwe. Seul en lice, le président sortant Robert Mugabe a été proclamé vainqueur d’un scrutin largement dénoncé. Alors que l’Union africaine semble pencher pour un compromis avec l’opposition, la communauté internationale, elle, prône une politique de sanctions.

La victoire à l’arraché de Mugabe

Après trois mois de violences électorales et de soubresauts, le président Robert Mugabe, qui était sur le point d’être évincé du pouvoir, a finalement été réélu suite au retrait du candidat de l’opposition. Or, le Zimbabwe n’est près de retrouver la paix et la stabilité à la suite de ces élections. En effet, le retrait à la dernière minute du seul opposant de M. Mugabe, Morgan Tsvangirai, quelques jours à peine avant le second tour, a remis en cause la légitimité de ce scrutin. Ce dernier a mis en avant l’ampleur de la répression et de la violence. Le régime avait en effet déchaîné les violences contre les partisans de l’opposition, ou supposés tels, après sa déroute aux élections générales du 29 mars, lors desquelles il avait perdu sa mainmise sur le Parlement et vu M. Mugabe s’incliner devant le chef de l’opposition, qui a raté de peu la majorité absolue. Selon M. Tsvangirai, 200 000 personnes ont été déplacées, 10 000 blessées et 90 membres du parti d’opposition tués depuis le 29 mars. Face à cet état des lieux, le second tour a attiré moins de la moitié des électeurs inscrits, avec un taux de participation de 42,37 %.

Malgré cela, M. Mugabe, 84 ans dont 28 au pouvoir, a réitéré lors de son discours d’investiture une proposition de négociations avec l’opposition. « J’ai l’espoir que, bientôt, nous mènerons des consultations entre partis politiques de différentes opinions afin d’instaurer un dialogue sérieux qui débouche sur une ère d’unité et de coopération », a-t-il affirmé.

Mais le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de M. Tsvangirai a rejeté les résultats du scrutin, évoquant « une farce complète et un acte de désespoir de la part du régime ». Sans exclure totalement des discussions, Tsvangirai a mis l’accent sur des négociations qu’il souhaite mener pour une période de transition. « Il n’est pas inconcevable qu’un arrangement puisse voir le jour », a-t-il exprimé. Partageant le même avis, le porte-parole du parti MDC, Nelson Chamisa a aussi estimé « très difficile de faire confiance » au président. A cet égard, Tsvangirai avait appelé la communauté internationale à déclarer illégitime l’issue du scrutin.

Répondant à son secours, les observateurs de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont dénoncé un résultat qui « ne reflète pas la volonté du peuple ». Auparavant, la mission d’observateurs du Parlement panafricain (PAP) avait condamné un scrutin « ni libre ni équitable », estimant « difficile de nier les allégations de violences orchestrées par l’Etat ».

 

Washington plaide pour des sanctions

Essayant de faire des pressions sur l’Afrique, le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon a annoncé dans un communiqué : « Le résultat de l’élection au Zimbabwe n’a pas reflété la réelle volonté du peuple zimbabwéen ni produit un résultat légitime ». Et Londres a pressé les pays africains de « tout faire » pour évincer M. Mugabe du pouvoir. La réaction la plus violente a été celle des Etats-Unis. Washington a appelé « la communauté internationale à agir avec fermeté à l’égard du Zimbabwe ». En visite en Chine, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a souligné lundi auprès des dirigeants chinois que la crise au Zimbabwe n’intéressait pas seulement l’Union africaine, mais relevait du Conseil de sécurité de l’Onu, en soulignant qu’elle attendait « autre chose qu’une simple déclaration » de la part de l’Onu. Washington veut en effet proposer au Conseil un nouveau projet de résolution, comprenant un embargo sur les armes et une interdiction de quitter le territoire pour les dirigeants zimbabwéens. Mais la Chine, un des cinq membres permanents du Conseil, s’est dite opposée à de telles sanctions.

Le chef de l’opposition, de son côté, a essayé de trouver une nouvelle issue à la crise de son pays en appelant lundi dernier l’Union Africaine (UA), réunie en sommet en Egypte, à nommer un envoyé permanent pour subvenir les efforts de médiation du président sud-africain Thabo Mbeki au Zimbabwe. En mars 2007, la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) avait chargé le président Mbeki, qui a toujours prôné une « diplomatie discrète » chez son voisin, d’une mission de médiation au Zimbabwe. Le MDC l’a souvent accusé de complaisance et a demandé à plusieurs reprises sa révocation.

Maha Salem

 




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