Al-Ahram Hebdo, Afrique | La menace ravivée
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 Semaine du 18 au 24 juin 2008, numéro 719

 

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Afrique

Tchad. Cinq mois après la tentative de renverser le régime d’Idriss Déby, la rébellion relance l’offensive et se déclare décidée à prendre N’Djamena.

La menace ravivée

La tension est montée d’un cran cette semaine au Tchad, où des combats ont à nouveau éclaté et où la rébellion se dit décidée à prendre N’Djamena. Une ambition que la rébellion a maintes fois tenté de concrétiser et qu’elle ne semble pas près de laisser tomber. Cependant, sur le terrain la situation reste confuse. Samedi, les rebelles ont brièvement occupé Goz Beida, ville dans l’Est du pays entourée de camps de réfugiés et située à 75 km de la frontière soudanaise. « Nous avons pris Goz Beida après 40 minutes de combats. Les rescapés de l’armée tchadienne ont pris la fuite », a affirmé samedi Abdelwawid Aboud Makaye, un chef rebelle membre de l’Alliance nationale qui avait atteint N’Djamena en février et failli renverser le président Idriss Déby Itno. Selon lui, la rébellion n’a subi aucune perte et s’est emparée de 20 véhicules des forces gouvernementales. Les rebelles affirment également qu’ils contrôlent toujours le secteur de cette ville et qu’ils poursuivent leurs combats.

En revanche, le gouvernement affirme avoir chassé les rebelles et assure que ses forces contrôlent la ville. « L’objectif des rebelles était de faire du désordre et de la publicité. Cette guerre n’est pas une guerre de position mais une guerre de mouvement », a commenté le ministre tchadien de la Communication, Mahamat Hissène. « Le calme est revenu, l’armée est en train de sécuriser la ville. Quant aux éléments de l’Eufor, ils sécurisent les humanitaires et les réfugiés », a conclu le ministre, en ajoutant que l’armée tchadienne est à la poursuite des rebelles. « Une colonne de mercenaires a opéré un coup de main sur Goz Beida avant de s’enfuir vers l’est où ils sont poursuivis par les forces de défense et de sécurité », a affirmé le ministre, également porte-parole du gouvernement en commentant le départ rapide des rebelles. En effet, cette offensive a commencé par la chute d’un hélicoptère jeudi dernier par les rebelles et depuis ce temps les rebelles bombent du torse affirmant rouler vers N’Djamena. Leurs affirmations sont contredites par des observateurs. Mais ils insistent. « Notre objectif est N’Djamena. Nous voulons la prendre avant la fin du week-end », clame désormais M. Aboud Makaye.

Une crise qui dépasse les frontières

Goz Beida, dans un secteur de collines, est un pôle important dans le sud-Est. Pas moins de 80 000 déplacés tchadiens sont concentrés sur une dizaine de sites autour de la ville, alors que 36 000 réfugiés du Darfour, province du Soudan voisin, vivent dans deux camps proches. Mais, lors des derniers combats, des soldats de l’Eufor — la force européenne déployée au Tchad et en Centrafrique pour protéger les populations civiles — ont été pris à partie par des éléments armés non identifiés. Une action qui a préoccupé la communauté internationale surtout la France. Paris, qui a soutenu M. Déby en février, a mis en garde les rebelles : « Toute action armée visant le Tchad et ses institutions ne peut qu’être condamnée par la France et la communauté internationale ». Paris a demandé aux protagonistes de « trouver une solution politique ». Les rebelles avaient demandé à la France, qui entretient depuis 1986 un dispositif militaire au Tchad, de cesser ses missions d’observation aérienne au profit de l’armée tchadienne, la menaçant de tirer sur elle.

Mais, un porte-parole des rebelles a déclaré que la guérilla était prête à renoncer à son offensive si la France et l’Union européenne contraignaient Déby à accepter la tenue d’une table ronde de négociations sur l’avenir politique du Tchad. Tandis que les autorités tchadiennes refusent ces négociations en accusant le Soudan d’être derrière l’offensive rebelle. Le Tchad et le Soudan s’accusent régulièrement de soutenir les rébellions en lutte contre leur régime respectif. Entretenant depuis cinq ans des relations très tendues et tumultueuses, les deux pays ont signé en mars 2008 un énième accord à Dakar prévoyant notamment que chaque pays cesse de soutenir les groupes hostiles à son voisin. Malgré la signature de cet accord, ils ont rompu à la mi-mai leurs relations diplomatiques après une attaque menée près de Khartoum par un groupe rebelle soudanais du Darfour.

Maha Salem

 




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