Al-Ahram Hebdo,Invité | Hassan Saqr, « Notre mission ne sera pas facile à Pékin »
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 11 au 17 juin 2008, numéro 718

 

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Invité

Hassan Saqr, président du Haut Conseil national du sport, ancien joueur de handball, analyse les chances de l’Egypte aux JO de Pékin, et fait état de ses réalisations et projets à venir. 

« Notre mission ne sera pas facile à Pékin » 

Al-Ahram Hebdo : Beaucoup croient que vous n’êtes pas gâté, car vous venez juste après un ministre de la Jeunesse sous lequel le sport égyptien a remporté 5 médailles olympiques à Athènes 2004, après une absence des podiums olympiques qui a duré 20 ans ...

Hassan Saqr : (Il sourit) ... Vous avez raison. Je ne suis pas chanceux car la barre a été placée très haut. En plus, à Athènes nous avons remporté une médaille d’or, ce qui n’était pas arrivé depuis 54 ans. De plus, les préparations des athlètes pour Pékin 2008 ne sont pas comme celles d’Athènes 2004. Elles ne sont pas les mêmes, surtout que, comme vous le savez, le projet du champion olympique qui avait un grand rôle dans la préparation des médaillés olympiques a été suspendu pour un an et demi après Athènes 2004 ou plus précisément après le départ de l’ancien ministre Alieddine Hilal (ndlr : le projet a été stoppé en 2004, après l’arrivée d’Anass Al-Fiqi comme ministre de la Jeunesse). Cela a perturbé les préparations des athlètes égyptiens qui avaient le plus de chances de gagner des médailles, surtout dans les jeux individuels comme la boxe, la lutte, l’athlétisme et le taekwondo. Je crois que  nous avions exagéré dans la manifestation de notre joie après Athènes 2004, d’une manière qui ne nous a pas permis de bien nous préparer pour Pékin 2008. Mais pour moi, le problème majeur reste la suspension de ce projet, à un moment où nous devrions bien nous préparer pour remporter plus de médailles à Pékin.

— A moins de deux mois des JO de Pékin, comment évaluez-vous concrètement les chances de l’Egypte ?

— Notre mission ne sera pas facile à Pékin 2008. Pourtant, nous ne pouvons pas dire qu’il n’y aura pas de médailles. Je ne vais pas faire de promesses et dire que nous allons remporter un tel nombre de médailles. Tout ce que je peux dire, c’est que nous ferons de notre mieux. Nous avons le potentiel humain capable de monter sur un podium olympique à Pékin comme le lutteur Karam Gabr, le nageur Al-Zanati, la pentathlonienne Aya Medani, en plus de plusieurs boxeurs et haltérophiles. Il y a aussi le handball et à un degré moindre le volley-ball, même si la compétition sera rude.

— Le projet du champion olympique a été créé par l’ancien ministre de la Jeunesse, le Dr Alieddine Hilal, et comme vous venez de le dire, ce projet a donné ses fruits à Athènes 2004 et aux Championnats du monde dans plusieurs disciplines. Pourquoi n’avez-vous pas pensé à un autre projet du genre ?

— Le plus grand défaut que nous voulons éviter à tout prix est qu’un nouveau projet dépende d’un ministre ou d’un responsable quelconque et qu’il s’arrête après son départ comme ce fut le cas avec le projet du champion olympique.

Nous avons bien étudié un nouveau projet, semblable à celui du champion olympique, qui vise les Jeux olympiques 2016. Il commence cette année et durera 8 ans en passant par les Jeux olympiques de Londres 2012.

Ce projet a déjà été présenté au Conseil des ministres et nous attendons son approbation.

En préparant ce projet, nous avons pris la tâche d’éviter les problèmes et les défaillances du projet du champion olympique.

— Le grand projet de l’Ecole des talents sportifs qui devait assurer la formation des futurs athlètes est gangrené par la bureaucratie. Où en est-on aujourd’hui ?

— Vous avez tout à fait raison, mais maintenant tout a changé. Je vous assure que l’Ecole des talents sportifs du Caire a beaucoup évolué. Elle a changé de peau depuis début 2008 pour éviter la bureaucratie. Et il y aura aussi une nouvelle école de très haut niveau qui sera inaugurée à Ismaïliya début 2009.

— Vous étiez sévèrement critiqué pour avoir payé une grosse somme évaluée à un million de L.E. pour soutenir le lutteur Mohamad Abdel-Fattah (Bougui), suite à son problème de dopage, et qui a échoué à se qualifier pour les JO. On vous a accusé de gaspillage ?

Bougui est un champion du monde et un des espoirs du sport égyptien. Dans les jeux individuels comme la lutte et la boxe, ce n’est pas facile de remporter un championnat du monde. Alors, même s’il n’a pas réussi à se qualifier pour les Jeux olympiques, il est déjà champion du monde. Ce champion égyptien était dans une mauvaise situation. Il était confronté à une grande injustice. Nous avions senti que c’était une manipulation orchestrée contre lui à travers des agences étrangères. Toute l’histoire est que Bougui a demandé à celui qui lui a demandé l’échantillon pour l’analyse sur le dopage aux Etats-Unis : « Qui êtes-vous ? ». Et il a refusé de lui donner l’échantillon sans savoir qui il était. C’était normal de le soutenir dans sa crise. N’importe quel autre pays aurait agi de la sorte. Moi, j’étais sportif et je sais bien à quel point un sportif est déçu lorsqu’il fait l’objet d’une injustice.

Puis, je veux expliquer que le fait de payer une grande somme pour protéger un champion ne peut pas être considéré comme gaspillage de l’argent de l’Etat. Prenons comme exemple les footballeurs, lorsqu’ils se blessent, on les envoie se faire opérer et se soigner en Europe avec des milliers de L.E. et parfois ces footballeurs-là ne peuvent plus jouer de nouveau et personne ne qualifie cela de gaspillage d’argent.

— Votre dernière décision de privatiser l’enceinte du Stade international du Caire pour une durée de 30 ans a créé un tollé de critique …

— Je veux profiter de cet entretien pour expliquer que ce n’est pas une « privatisation » du Stade international du Caire. Les médias répètent et utilisent toujours le mot « privatisation » bien que je ne l’aie jamais utilisé. C’est seulement un droit d’exploitation que nous allons donner à des sociétés pour gérer financièrement les lieux en question. C’est comme une sorte de partenariat dans la gestion et le marketing pour 30 ans et la propriété restera à 100 % égyptienne. Nous n’allons ni vendre, ni abandonner nos droits. Et je répète : je refuse en bloc les mots « privatisation » et « vente » utilisés par les médias.

Signer avec des grandes sociétés spécialisées en marketing est un grand avantage, pour acquérir le « savoir-faire ». En plus de cela, ce sera une bonne occasion de fournir des emplois. D’après les études faites, ce projet de gérer certains sites du stade en BOT fournira près de six à sept mille emplois aux Egyptiens, soit 10 fois plus que le nombre d’employés aujourd’hui au stade. Ajoutons à cela que nous n’avons pas exigé que cette société soit forcément européenne ou américaine, elle peut être égyptienne ou arabe. C’est un appel d’offres que nous avons lancé et nous allons choisir la meilleure offre présentée.

— La presse a annoncé que la somme de l’offre est fixée à 50 millions de dollars. N’est-ce pas très peu pour une enceinte qui renferme plus de 10 stades sur une superficie de 226 000 m2 ?

— Je ne sais pas vraiment d’où on a sorti ce chiffre. Nous n’avons pas donné de chiffres à la presse, car jusqu’à l’heure actuelle, nous ne savons pas à combien se chiffre la meilleure offre.

— L’autre sujet qui a, ces derniers temps, alimenté les débats est celui des modifications des règlements qui gèrent les fédérations sportives. Ne voyez-vous pas que ce n’était pas le bon moment, surtout que nous sommes à quelques semaines des Jeux olympiques ?

— Ces modifications sont dans l’intérêt du sport égyptien. Je devais faire ces modifications avant les élections des fédérations qui ont lieu tous les 4 ans. Vous savez que selon la loi égyptienne, les élections des fédérations sportives se déroulent la même année que les Jeux olympiques. Le problème est que si j’avais procédé à ces modifications après les Jeux olympiques, il y aurait toujours un débat et les gens auraient dit que nous faisons ces modifications pour chercher des prétextes contre les fédérations qui auraient échoué à Pékin 2008. Je veux clarifier quelque chose à ce sujet : ces modifications n’ont été faites qu’après huit réunions tenues avec toutes les fédérations sportives égyptiennes. De longues discussions ont eu lieu et la décision a été prise à une majorité supérieure à 90 % des membres des conseils d’administration des fédérations. Vous ne pouvez jamais prendre une décision qui plaise à 100 % des concernés. C’est normal.

— Après les 3 années que vous avez passées à la tête du sport égyptien, êtes-vous satisfait de ce que vous avez réalisé jusque-là ?

— Sur le plan personnel, je suis satisfait de ce que j’ai fait jusqu’à maintenant. J’ai fait de mon mieux pour améliorer le sport et pour faire mon travail comme il faut. Comme vous le savez, je ne suis pas un fonctionnaire du gouvernement qui essaye de garder sa place, je suis un homme d’affaires et j’ai mon propre business, la fin de mon mandat à la tête du Conseil national du sport ne sera pas la fin du chemin pour moi, car je vais retrouver mon business.

— Quel est votre rêve avant votre départ ?

— Mon grand rêve est en train de se réaliser, c’est la nouvelle loi du sport que le Conseil des ministres est en train d’étudier. Une fois que cette loi est appliquée, elle améliorera beaucoup l’état du sport et des sportifs en Egypte.

Propos recueillis par Amr Moheb

 




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