En remportant 6 médailles d’or aux Championnats d’Afrique de
lutte qui se sont achevés le 9 mars à Tunis, l’Egypte a
décroché 6 tickets pour les Jeux Olympiques (JO) de Pékin
2008. En lutte gréco-romaine, 3 Egyptiens ont assuré leur
qualification pour les JO, Moustapha Nemr (55 kg), Achraf
Al-Gharabli (60 kg) et Yasser Abdel-Rahmane (120 kg). En
lutte libre, les 2 lutteurs qualifiés sont Hassan Médani (60
kg) et Saleh Emara (96 kg). Tandis qu’en lutte féminine,
c’est la jeune Hayat Farag (63 kg) qui a décroché son ticket
olympique. A Tunis, les Egyptiens n’ont pas rencontré de
difficultés pour remporter l’or et les précieux tickets
olympiques. Il ne faut pas oublier que l’Egypte est le
meilleur pays africain dans la discipline, notamment en
lutte gréco-romaine.
Mais la grande surprise de ces championnats réside dans la
médaille d’or remportée par la jeune Egyptienne Hayat Farag
en catégorie 63 kg. Agée de 21 ans, Hayat a fait la preuve
d’un talent extraordinaire avec une technique très élevée et
un style très particulier. C’est en effet la première fois
qu’une Egyptienne pratique un sport de combat qui dépend sur
la technique et le talent et pas seulement sur la force du
corps. Autant dire que la jeune femme, qui pèse seulement 60
kg, a attiré l’attention de tous les spectateurs de la
compétition. Dans sa route vers la finale, elle a écrasé ses
adversaires avec des scores sans appel. Elle a décroché non
seulement le titre africain et le ticket olympique, mais
aussi le titre de meilleure lutteuse de la compétition. Avec
cette performance, Hayat devient la première lutteuse
égyptienne à participer aux JO.
« Nous sommes très satisfaits de cette performance, d’autant
plus que la qualification cette fois dépendait d’un système
différent », a déclaré Ahmad Al-Sentréssi, président de la
Fédération égyptienne de lutte. Selon le système de la
Fédération internationale, seuls les athlètes qui ont
participé aux derniers Championnats du monde qui ont eu lieu
en Azerbaïdjan en 2007, pourront se qualifier pour les JO à
travers les Championnats d’Afrique. Raison pour laquelle, l’Egypte
qui possède des champions d’Afrique dans la plupart des
catégories de lutte gréco-romaine et libre ne s’est
qualifiée qu’avec ce nombre de lutteurs. Pire, ce système a
privé le champion olympique, Karam Gaber (96 kg), de
participer à ces championnats. « Karam Gaber, qui a retrouvé
son niveau en remportant la médaille d’argent lors du Super
Grand Prix de Hongrie le mois dernier, aura 2 chances pour
se qualifier pour les JO à travers les 2 tournois
qualificatifs qui auront lieu en Italie et en Serbie en mai
prochain », confie Ahmad Al-Sentréssi.
La star égyptienne, éloignée des tatamis depuis des mois,
semble être prête et capable de se qualifier à travers les
compétitions internationales. Du moins s’il parvient à se
dépêtrer de ses nombreux problèmes, notamment avec la
Fédération égyptienne, mais aussi avec la justice et un
verdict de 3 ans de prison à cause d’une dispute dans la rue
avec un chauffeur de taxi. « L’avocat de Karam a fait appel
et le procès est encore en cours », a déclaré Chérif Ali,
responsable des médias à la Fédération égyptienne.
L’autre coqueluche égyptienne, champion du monde 2007,
Mohamad Abdel-Fattah (84 kg), dit Bougui, a quant à lui été
suspendu pour 6 mois par la Fédération internationale après
avoir refusé d’effectuer un test antidopage lors de son
stage de préparation aux Etats-Unis. Cette suspension a pris
fin le 24 janvier dernier. Mais pour Bougui, les problèmes
ne sont pas encore finis. Envoyé par la Fédération
égyptienne pour disputer les Championnats d’Afrique et
décrocher son ticket olympique, Bougui a été à nouveau
suspendu par la Fédération internationale de lutte, à cause
de la décision de l’Agence mondiale antidopage d’intenter un
procès contre le lutteur et demandant une suspension de 2
ans. « On va étudier la décision de la Fédération
internationale qui est injuste et Bougui aura une chance de
se qualifier pour les JO à travers les tournois
internationaux qualificatifs », avait déclaré Al-Sentréssi.
En fait, les 2 champions n’ont commencé leur préparation
qu’au mois de janvier avec un stage de préparation au Centre
olympique de Maadi puis un autre stage en Hongrie avant de
disputer le Super Grand Prix de Hongrie. Il leur reste peu
de temps avant les JO, mais ces deux athlètes, expérimentés,
sont capables de retrouver leur niveau, de se qualifier pour
les JO et pourquoi pas de décrocher des médailles à Pékin.
Doaa
Badr