L’impossible accalmie
Salama A. Salama
En
parlant du conflit arabo-israélien, il convient de dénoncer
la violence et le terrorisme que subissent les civils et les
innocents des deux côtés. Cependant, les politiques
israéliennes destructrices de la paix ont conféré à la
violence et au terrorisme une légitimité qui
ont rendu inutile la dénonciation
de l’holocauste pratiqué par Israël dans les territoires
palestiniens. C’est comme si nous regardions un film qui se
répète tous les jours sans aucun changement.
L’attaque perpétrée contre une école religieuse à
Jérusalem-Ouest qui forme des extrémistes religieux
partisans du parti Shass considérant que toute la Palestine
appartient aux Israéliens était une réaction naturelle ou
une autodéfense. C’est d’ailleurs le terme utilisé par les
Etats-Unis pour justifier les attaques israéliennes
quotidiennes contre les enfants, les innocents et les civils
à Gaza et en Cisjordanie ainsi que les crimes de génocide.
Les pertes engendrées par ces attaques israéliennes
dépassent de loin tout ce que fait la résistance
palestinienne aujourd’hui et ce qu’elle fera dans l’avenir.
L’attaque perpétrée contre l’école religieuse à Jérusalem
était tout à fait prévisible malgré l’état de satisfaction
sécuritaire dans lequel vit Israël. En effet, Israël est
pleinement conscient de sa suprématie militaire. De plus, il
est convaincu qu’il sait tout ce qui se passe dans les
territoires palestiniens et qu’il connaît parfaitement tous
les cadres palestiniens des diverses factions. Cependant,
Israël ne connaîtra jamais la paix tant qu’il refuse une
cohabitation basée sur la justice et la reconnaissance des
droits légitimes des Palestiniens.
Il est vrai que le Conseil de sécurité n’est plus qu’un
outil américain pour promulguer des résolutions inefficaces.
Cependant, son incapacité de promulguer une résolution à
l’unanimité pour dénoncer l’attaque de Jérusalem due à la
position de la Libye de dénoncer la violence des deux côtés
est une preuve que cette organisation internationale a perdu
son rôle dans l’instauration de la sécurité et de la paix
internationales. Ceci se reflète clairement sur la position
et les déclarations du secrétaire général de l’Onu qui tire
ses informations des journaux et des sources israéliennes
sans se donner la peine de prendre une position quant au
holocauste israélien à Gaza.
La violence, le terrorisme et l’utilisation de la force
aveugle dominent actuellement la situation au Moyen-Orient.
Rice est venue dans la région et est partie en sachant que
parler des négociations de paix ne conduira à aucun résultat
à la lumière de la monstruosité israélienne, de la
fragmentation palestinienne et de la faiblesse arabe. En
effet, les politiques américaines absurdes aboutissent à une
impasse. Bush ne peut que préserver les conjonctures
actuelles avec le minimum de pertes possibles jusqu’à ce que
son mandat prenne fin dans quelques mois.
Cependant, ceci n’empêchera pas Israël de gagner du terrain
en utilisant la force militaire pour réoccuper Gaza ou en
effectuant une attaque préventive contre le Hezbollah au
Liban. Et ce, à la lumière des rapports israéliens indiquant
que l’attaque de Jérusalem est une vengeance à l’assassinat
du leader chiite Emad Moughnehia à Damas.
Partant,
parler
d’une accalmie
maintenant
ne sert
à
rien !