Développement Durable.
ONG et donateurs se sont rencontrés, sous les auspices du
ministère d’Etat pour les Affaires de l’environnement et de
l’Union européenne, pour sélectionner et financer des
projets de développement dans différents quartiers du
Caire.
La société civile en action
Le
ministre d’Etat pour les Affaires de l’environnement, Magued
Georges, et l’ambassadeur de la délégation de la Commission
européenne en Egypte, Klaus Ebermann, ont inauguré la
semaine dernière, à Maadi, une conférence qui rassemblait
près de 30 Organisations Non Gouvernementales (ONG)
travaillant dans le domaine de l’environnement en Egypte. Il
s’agit d’une rencontre entre ces ONG et les agences
donatrices qui financent les projets visant le développement
durable dans certains quartiers d’Egypte. Parmi les
donateurs présents, on peut citer les représentants de la
Banque mondiale, de l’Agence canadienne pour le
développement international (Cida) et de l’Agence danoise
pour le développement international (Danida).
Durant cette rencontre, douze projets ont été sélectionnés
par l’Union européenne et l’Agence Egyptienne pour les
Affaires de l’Environnement (AEAE). Ils sont consacrés aux
quartiers de Hélouan, Maassara, la ferme Khaïrallah à Dar
Al-Salam, Manchiyet Nasser et Khossous à Qalioubiya. Ce sont
des quartiers situés au sud du Caire et dans lesquels il
existe plusieurs bidonvilles. « (…) C’est parce qu’on a
estimé importante la création d’une base sociale qui
participe à la réalisation du développement durable en
Egypte, qu’un programme de formation a été mis en œuvre
visant à promouvoir les potentialités du personnel de 30
organisations de la société civile environ. Il est question
de les former pour qu’elles soient formatrices d’autres ONG
à leur tour dans le domaine du développement environnemental
», a expliqué Magued Georges dans son discours
d’inauguration.
Les projets sélectionnés sont présentés par des ONG, et
portent sur les déchets solides, l’infrastructure relative
au drainage sanitaire et la sensibilisation des habitants
des quartiers concernés. Ces domaines ont fait l’objet de
recherche dans des études faites par les ONG afin de
préciser les besoins de ces quartiers populaires. « L’ONG
Khaïrallah qui travaille à Dar Al-Salam fait un travail
fascinant. Cette organisation a commencé il y a deux ans à
faire un recensement des habitants qui vivent dans la ferme
Khaïrallah. Elle a mené également une enquête dans cette
ferme afin de préciser les besoins des habitants. Ces
besoins n’étaient autres que la rénovation du drainage
sanitaire et les projets concernant les déchets solides de
la ferme. Le projet que les responsables de cette
organisation ont soumis durant cet atelier consiste à
financer une deuxième phase du drainage sanitaire », indique
Zeinab Hafez, organisatrice de la conférence. Elle a
également participé à l’organisation des ateliers de
formation consacrés aux ONG du 15 novembre dernier au 16
février 2008.
Cette rencontre était justement l’occasion de clore cette
série d’ateliers organisés en faveur des ONG dans le cadre
d’un programme de formation intitulé « Soutien technique aux
ONG pour renforcer leur rôle et leur contribution au plan
national du développement durable en Egypte (SMAP III) ». Il
s’agit d’un programme qui vise à préparer de nouveaux
formateurs qui seront à leur tour susceptibles de former
d’autres ONG dans le domaine de l’environnement. Ce
programme est le fruit d’une coopération entre l’Union
européenne, l’AEAE et l’ONG Integrated Care Society. Il
consiste à expliquer aux organisations de la société civile
les concepts du développement durable et du partenariat avec
le gouvernement dans le domaine de l’environnement, la
gestion des déchets solides, les changements climatiques et
la rationalisation de l’énergie. « Même si j’ai une
expérience de plusieurs années dans le domaine de la
préservation de l’environnement, j’ai beaucoup profité de
ces ateliers. Je n’en ai raté aucun. Je sais aujourd’hui
comment élaborer une idée dans un projet qui traite un
problème écologique. J’ai appris beaucoup de choses sur le
développement durable et la protection de l’environnement.
Le projet que notre ONG a soumis concerne la gestion des
déchets solides dont souffre la ferme Khaïrallah. Nous
allons les collecter des maisons et les déposer dans un
endroit qui serait convenu avec l’AEAE », explique Samia
Sayed Ahmad, 39 ans, qui travaille déjà dans
l’alphabétisation des habitants de la ferme. Elle y a vécu
presque 16 ans depuis son mariage, après avoir passé son
enfance à Béni-Souef. A travers l’ONG à laquelle elle a
adhéré, elle a déjà réalisé quelques projets écologiques et
aspire à participer au développement de sa société. « En
fait, après cette formation, notre ONG invitera des femmes,
habitant la ferme, pour qu’elles soient formées. Il s’agit
pour nous de sensibiliser le plus grand nombre possible pour
réaliser un développement durable dans notre ferme »,
ajoute-t-elle, tout en précisant que leur travail est
surveillé par une autre ONG plus spécialisée dans le domaine
du développement durable.
Samer Al-Moufti, directeur de l’Association générale de la
migration intérieure et du développement et spécialiste de
l’action de la société civile, insiste sur la formation des
ONG afin d’assurer une durabilité des projets qu’elles
mènent. « A mon avis, on a vraiment besoin en Egypte de ce
genre de formation consacrée aux ONG pour qu’elles soient
elles-mêmes formatrices d’autres ONG. Pour ce qui est des
projets qu’elles se chargent de réaliser, il faut en
préciser les mécanismes d’application. Le plus important est
le suivi. Il s’agit pour moi de réaliser un développement
durable. Il est donc question d’une coordination entre les
différents appareils de l’Etat pour surveiller et assurer
une durabilité de tous les projets ».
Racha
Hanafi