Al-Ahram Hebdo, Arts | Khaled Youssef
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 Semaine du 12 au 18 mars 2008, numéro 705

 

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Arts

Cinéma. Le réalisateur Khaled Youssef, dénominateur commun des deux films Hina mayssara et Héya fawda, dissèque la conjoncture politique d’un pays souffrant de marasme.

« Ce qui se passe en Egypte actuellement n’est que l’érosion d’un métal précieux » 

Al-Ahram Hebdo : Dans Hina mayssara, vous mettez en avant plusieurs facteurs politiques, sociaux et économiques pour expliquer le phénomène des quartiers informels …

Khaled Youssef : Les quartiers informels existaient toujours dans les années 1980, ils remontent même à l’époque nassérienne lorsqu’on a voulu entourer Le Caire d’une ceinture prolétaire pour le protéger. Au fur et à mesure, vu les changements politiques, on les a laissé tomber. Pourtant, ce sont ces gens qui ont défendu l’Egypte et participé aux guerres. J’ai effectué des études de terrain là-dessus, encore à la faculté de polytechnique, et j’ai touché à leur misère. J’ai dit : un de ces jours, je ferai un film sur ces quartiers, mais le projet a tardé compte tenu des conditions du marché. Chaque phénomène social à ses dimensions économique, politique, historique et géographique, c’est une liaison organique.

— On ressent aussi les échos de la guerre d’Iraq dans ces quartiers. Est-ce un thème récurrent dans vos films ?

— Un seul monde, une seule histoire. Toutes les civilisations : pharaonique, babylonienne ou autres ont des liens mutuels. Ces liens sont devenus encore plus étroits avec la révolution des moyens de transport et de la communication. Certes, il y a un lien entre ce qui passe en Iraq et en Egypte. Non seulement parce qu’il est difficile de diviser l’histoire du monde arabe, mais aussi parce qu’un grand nombre d’Egyptiens travaillaient là-bas. A la suite de la guerre du Golfe en 1990, 5 millions d’Egyptiens sont revenus chez eux, donc 5 millions de familles devaient renoncer à leurs rêves et aspirations. Ils sont venus habiter les quartiers informels. Il en est de même avec la dernière guerre contre l’Iraq, 2 millions d’Egyptiens sont rentrés.

Vous dressez une image sombre du pays à travers votre film, de quoi avoir suscité les réserves de certaines parties.

— Le régime politique est le même depuis 25 ans. 15 millions habitent dans les quartiers informels, le nombre d’enfants de la rue varie entre 250 000 et 2 millions d’enfants. Qui en est responsable ? Le peuple aussi est associé aux défaites et aux victoires. Seules la démocratie et la passation des pouvoirs peuvent mettre fin à ses droits bafoués.

— Dans les deux films Hina mayssara et Chaos, vous misez sur le peuple. D’où vient cette confiance ?

— Je crois en la volonté du peuple. Tout au long de son histoire, il parvient à choisir le moment opportun pour la révolte, le silence ou la victoire. Nasser l’avait surnommé « le peuple éducateur », il avait raison. Actuellement, n’importe quel théoricien peut estimer que ce peuple est mort, mais moi je suis sûr qu’il ne va jamais me décevoir. Personnellement je n’ai jamais été déçu. Ce qui se passe en Egypte actuellement n’est que les facteurs d’érosion d’un métal précieux.

De toute façon, quand on vit dans un pays en voie de développement, on n’a pas le droit de faire des films futiles, visant uniquement à arracher le rire facile du public.

Propos recueillis par Mavie Maher

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