Can 2008.
Après une démonstration de puissance face à la Guinée (5-0,
dimanche), et un parcours sans faute, la Côte-d’Ivoire
confirme son statut de grand favori de cette édition.
Des Eléphants au-dessus du lot
Perçu
comme le champion légitime de cette édition, les Ivoiriens
avancent à pas ferme pour confirmer les pronostics. Ils se
sont montrés hors de portée de tous leurs adversaires qui
ont eu le malheur de les croiser. L’entrée en matière était
importante, et ils n’ont pas raté le coche, en remportant
une victoire de 1-0 face aux Super Aigles nigérians en match
d’ouverture. Mais ce n’était que l’échauffement, car les
Eléphants se sont lancés sur la voie royale en écrasant le
Bénin 4-1, le Mali de Frédéric Kanouté 3-0 avant d’étaler
tous leurs talents face à la Guinée (5-0) en quarts de
finale. « C’est une lourde défaite, mais j’ai perdu contre
l’une des meilleures équipes du monde et pas d’Afrique
seulement », a dit Robert Nouzaret, directeur technique de
la Guinée, qui était lui-même sélectionneur de la
Côte-d’Ivoire il y a cinq ans.
Les prouesses des hommes de Gérard Gilli sont éblouissantes.
Un parcours parfait avec quatre victoires, 13 buts inscrits
(meilleure attaque) et 1 seulement d’encaissé (meilleure
défense). « Gilli est vraiment chanceux d’avoir un tel
groupe. C’est une palette de joueurs à faire rêver n’importe
quel entraîneur. La seule lacune est peut-être dans le poste
du gardien de but qui n’est pas de la même classe que les
trois autres lignes. Ça risque de troubler les défenseurs et
leur faire perdre leur confiance », avait déclaré l’ancienne
légende camerounaise Patrick Mboma et actuel analyste du
football africain.
La Côte-d’Ivoire possède un effectif pléthorique avec des
joueurs qui font la une des journaux et sont devenus les
vedettes de grandes firmes européennes à l’image de Didier
Drogba, la perle de Chelsea (Angleterre), Yaya Toure, pilier
de la FC Barcelone (Espagne), le duo de l’Arsenal
(Angleterre) Emmanuel Eboue et Habib Kolo Toure, le milieu
de Tottenham (Angleterre) Didier Zokora et d’autres encore.
L’attaque est leur couronne avec un compartiment étoffé qui
comprend Drogba, Aruna Dindane, vedette de Lens, Abdel-Kader
Keita (Lille), Salomon Kalou (Chelsea), Aruna Kone (Seville,
Esp) et Boubacar Sanogo (Werder Brême, Allemagne). Gilli se
trouve souvent dans l’embarras du choix pour mettre en place
son onze de départ. « La situation est un peu difficile, car
je veux jouer. Je n’ai aucune appréhension car je me sens
bien dans le groupe. Il y a de grandes équipes et beaucoup
de joueurs talentueux. C’est magnifique », explique Sanogo.
Mais ce qui caractérise surtout les Ivoiriens, c’est la
richesse de leur banc de touche qui a souvent fait la
différence et qui est capable de compenser n’importe quelle
perte. La preuve en est le solide défenseur Kolo Toure, dont
l’absence lors des dernières rencontres de l’équipe n’a pas
laissé de séquelles avec la présence d’un Marc Zoro
imbattable en défense.
La seule remarque que l’on pourrait faire à Gilli est qu’il
n’a pas souvent fait tourner son équipe afin de faire
souffler les titulaires bien qu’il ait sous sa main
d’excellentes pièces de rechange. « Certains joueurs ont pu
se reposer face au Mali et j’essaye de les reposer lors des
matchs en leur donnant quelques minutes de jeu », explique
le technicien français. C’est la seule chose qui inquiète
les observateurs : les joueurs pourront-ils maintenir leur
cadence jusqu’au bout tandis que les joueurs craignent
l’impact négatif à leur retour en club.
Mais pour le moment, ce n’est pas leur souci principal, car
ils essaient de chasser le démon de l’arrogance du fait
qu’ils sont pressentis comme les futurs champions. « Nous
devrons rester concentrés jusqu’au dernier match tout en
évitant de nous désunir et de faire preuve d’égoïsme »,
conclut Sanogo.
Un conseil à écouter, car si les Ivoiriens gardent la tête
sur les épaules, ils seront sûrement honorés le 10 février
prochain.
Karim
Farouk