Al-Ahram Hebdo, Dossier | Traduire n’est pas trahir
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 Semaine du 6 au 12 février 2008, numéro 700

 

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Dossier

Foire du livre. Des représentants de trois maisons d’édition espagnoles ont discuté le rôle de la traduction comme mode de rapprochement des cultures, mais aussi les difficultés pratiques qui l’entravent.

Traduire n’est pas trahir

Comment la traduction peut-elle servir à rapprocher les civilisations ? C’est le thème que sont venus discuter trois représentants de trois maisons d’édition espagnoles dans le cadre de la Foire du livre dimanche 27 janvier. Manuel Pimentel, président de la maison d’édition Almuzara et ex-ministre espagnol du travail donne la réponse. « La traduction, surtout la littéraire, nous permet de mieux connaître l’autre et de savoir qu’il s’agit d’êtres humains qui vivent avec tout ce qui signifie le mot vivre ».

Dans leur discours, les éditeurs espagnols ont mis le livre comme source d’infos en opposition avec les nouvelles et les médias. Pour eux, ces derniers donnent le plus souvent une image faussée de la société contrairement aux livres qui donnent une image plus profonde des cultures des autres sociétés. « En regardant les nouvelles à la télé, on ne voit que des Arabes et des Occidentaux en confrontation. En voyant ces images, beaucoup de téléspectateurs des deux côtés croient qu’il faut se défendre contre cet autre qui veut lui prendre son identité. Alors que la réalité est plus compliquée que cela, dans une même société, il existe des gens très différents avec des idées très variées. C’est quelque chose que la littérature peut transmettre », argumente Pimentel. « Les médias jouent peut-être un rôle pour limiter notre connaissance de l’autre », renchérit Sami Khachaba, journaliste et écrivain également présent au colloque.

De ces propos, on pourra donc tirer une simple conclusion : choisir les livres les plus honnêtes et bien écrits du monde arabe et les traduire en espagnol et vice versa pour améliorer l’image de chaque société dans les yeux de l’autre. Or, la vie n’est pas aussi simple. Une maison d’édition reste après tout un business. Pour s’endosser les coûts de traduction et de l’édition d’un livre, il faut être sûr qu’il sera vendu. Son auteur doit donc être célèbre. Les lecteurs ne vont pas acheter les livres d’auteurs inconnus, surtout s’ils sont originaires de pays dont la culture leur est inconnue. « C’est pourquoi les éditeurs espagnols ont l’habitude de publier des traductions de livres américains même s’ils ne les aiment pas », se lamente Pimentel. Ainsi, les traductions espagnoles d’auteurs égyptiens se limitent aux auteurs les plus célèbres comme Naguib Mahfouz, dont le mérite n’a été vraiment reconnu en Occident qu’après le prix Nobel 1987. Ou encore Alaa Al-Aswani, l’auteur du fameux Immeuble Yaacoubian. Mais lui non plus n’a été reconnu en Espagne qu’après avoir réalisé un succès en France et en Allemagne. En fait, comme l’ont révélé nos trois éditeurs, beaucoup de traductions d’œuvres arabes vers l’espagnol ne sont pas des traductions directes de l’original arabe mais d’autres langues, notamment le français. « Les éditeurs espagnols ne connaissent pas le monde arabe. Il n’existe pas d’agences arabes qui bougent en Espagne et vice versa, alors que les Français sont plus présents dans le monde arabe et présentent plus d’auteurs », explique Dario Marimon, coordinateur général de la Maison d’édition des trois cultures, créée par le gouvernement de l’Andalousie et celui du Maroc en 1999.

Dario Marimon, à titre d’exemple, a révélé qu’il prépare la traduction de quelques œuvres égyptiennes directement de l’arabe vers l’espagnol. Quant à Pimentel, bien qu’il voie l’importance de traduire des auteurs arabes et égyptiens contemporains, il s’intéresse particulièrement à la traduction des classiques andalous écrits en arabe vers l’espagnol. « Beaucoup d’œuvres d’Ibn Al-Khatib ou d’Ibn Arabi ou encore de livres sur l’histoire de Grenade n’ont pas été traduits vers l’espagnol. Il faut accorder de l’intérêt à ce patrimoine espagnol écrit en arabe. C’est un travail énorme et il reste beaucoup à faire », affirme Pimentel.

Marwa Hussein

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