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 Semaine du 6 au 12 février 2008, numéro 700

 

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Serbie. Boris Tadic a remporté le second tour des présidentielles dimanche dernier. Les électeurs ont ainsi retenu la voie européenne.

Le choix de l’Ouest

Exprimant leur volonté de voir leur pays rejoindre l’Europe des 27, les Serbes ont fait leur choix en donnant, dimanche dernier, la victoire au président sortant, Boris Tadic, favorable à l’Union Européenne (UE), au second tour d’une présidentielle serrée qui l’opposait à un euro-sceptique pro-russe, Tomislav Nikolic. « Les élections sont finies et je peux vous annoncer que nous les avons gagnées tous ensemble. Nous sommes une démocratie européenne », a déclaré, lundi matin, Tadic réélu à la tête du pays avec 51 % des voix contre son adversaire (48 %) bien que ce dernier ait remporté le premier tour il y a deux semaines. Même scénario des présidentielles de 2004, où Tadic a remporté le second tour après avoir été battu par Nikolic lors du premier tour. Déçu, Nikolic a reconnu, lundi, sa défaite, appelant ses partisans à garder le calme. « Tadic a gagné, je lui présente mes félicitations », a-t-il dit. La participation a été de près de 67 %, contre 61 % au premier tour, soit le taux le plus élevé depuis l’élection de 2000 qui avait chassé du pouvoir Slobodan Milosevic. Ce qui met à nu l’importance de cette élection considérée comme « la plus incertaine » de l’histoire récente de la Serbie.

Selon les analystes, ce scrutin est le plus important depuis 2000 pour deux raisons : premièrement, il prend l’allure d’un véritable référendum populaire pour ou contre l’intégration de la Serbie à l’UE. Deuxièmement, le résultat de ce scrutin va préciser la politique de Belgrade quant au statut de la province du Kosovo qui va proclamer son indépendance dans quelques jours. Le vainqueur va largement peser sur l’avenir de l’ancienne République yougoslave et aura la charge de réagir à l’indépendance de cette province.

Même si les deux candidats à la présidentielle serbe s’opposent à l’indépendance du Kosovo, la perspective de l’élection de Nikolic inquiétait davantage les Occidentaux qui craignaient que ce dernier ne fomente des troubles sans merci après l’indépendance de la province. Par contre, Tadic semble disposer à obtenir de son peuple qu’il accepte la sécession de la province albanophone afin de ne pas hypothéquer l’avenir des relations de Belgrade avec l’UE car il est persuadé que la Serbie n’a d’autre voie que l’intégration européenne. Sinon, le pays replongerait dans l’isolement qu’elle a connu sous Milosevic en raison des guerres et des sanctions internationales.

Soucieux de prouver le sérieux de leur engagement envers la Serbie, les 27 ont envoyé, jeudi dernier, à Belgrade, le vice-président de la Commission européenne, Franco Frattini, pour engager des discussions sur la libéralisation du régime des visas entre l’UE et la Serbie. Une première offre alléchante à présenter aux Serbes pour les encourager à opter pour la voie européenne, à quelques jours du second tour. « Nous savons que 70 % des jeunes de Serbie n’ont jamais voyagé à l’étranger. C’est inacceptable et nous voulons corriger cela », a déclaré M. Frattini.

Le Kosovo, enjeu majeur

En effet, le scrutin serbe intervient à un moment crucial alors que les leaders albanais du Kosovo s’apprêtent à proclamer après la présidentielle serbe, l’indépendance de leur province administrée par l’Onu depuis la fin du conflit de 1998-1999 entre les forces serbes et les séparatistes albanais. A la veille du scrutin, les dirigeants kosovars ont affirmé qu’ils attendaient seulement le résultat du vote pour fixer la date de l’indépendance. Les autorités kosovares ont dit qu’en cas de victoire de Tadic, elles attendraient quelques semaines, comme le souhaitait l’Union européenne. Mais, si Nikolic avait gagné, les Kosovars auraient entendu proclamer très vite leur indépendance pour barrer vite la route à toute tentative du régime visant à avorter le rêve de l’indépendance. « La victoire de Tadic est prometteuse pour les Kosovars car il est prêt à dialoguer, à accepter des concessions sur le Kosovo en contrepartie de l’adhésion de son pays à l’UE. Tôt ou tard, il acceptera l’indépendance. Pourtant, Nikolic, une fois réélu, ne ferait qu’enliser le pays dans un gouffre sans fond. Il pourrait même s’allier à la Russie et recourir à la force pour reprendre la province sécessionniste », analyse le Dr Hicham Ahmad, professeur à la faculté de sciences politiques et économiques, à l’Université du Caire.

Mais, il semble que les Kosovars ne sont pas disposés à céder leur rêve. Leur choix est fait, quel que soit le résultat du vote serbe. « L’indépendance pourrait arriver dans une quinzaine de jours que ce soit Tadic ou Nikolic qui gagne. Les développements en Serbie n’ont aucune influence sur le Kosovo », a affirmé le premier ministre kosovar, Hashim Thaçi, à la veille du scrutin.

Quant aux 27, ils n’ont pas caché leur joie après le choix de Tadic. Déjà, ils suivaient le vote avec d’autant plus d’attention qu’ils doivent envoyer prochainement une mission au Kosovo pour prendre la relève de celle de l’Onu. « La présidence européenne salue le fait que le peuple serbe semble avoir confirmé son soutien à la voie démocratique et européenne suivie par son pays », précise dimanche un communiqué qui redit la volonté de l’UE de voir Belgrade se rapprocher d’elle. Les Européens craignaient qu’une défaite de Tadic face à Nikolic ne vienne compromettre l’indépendance du Kosovo, soutenue par les Etats-Unis et l’UE même si plusieurs pays de l’Union européenne redoutent qu’une proclamation unilatérale d’indépendance de cette province ne déstabilise la région et crée un précédent dont pourraient s’emparer d’autres minorités séparatistes. « On a en gros trois arguments : certains pays craignent qu’une déclaration unilatérale ne menace la paix dans les Balkans, d’autres qu’elle ne provoque un précédent fâcheux sur le plan du droit international et enfin on a l’Espagne, confrontée en interne à des mouvements indépendantistes », a expliqué une source diplomatique européenne à Athènes.

Maha Al-Cherbini

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