Un pas en avant
Après
plusieurs semaines de blocage, le Parlement iraqien a enfin surmonté ses
divergences pour adopter une loi très attendue sur les compétences respectives
de l’Etat central et des autorités régionales. Texte qui a ouvert la voie au
vote de la loi électorale régissant les prochaines élections locales, cruciales
pour stabiliser le pays. La décision des parlementaires sur ce scrutin avait
été retardée après des différends sur la désignation de huit directeurs des
commissions électorales de circonscription. Ces responsables sont
indispensables pour contrôler le bon déroulement des élections dans les
circonscriptions.
Le
scrutin provincial devrait avoir lieu le 1er octobre et un mécanisme
transparent pour son organisation a été rendu public par l’Onu à Bagdad. Ainsi,
les directeurs des commissions électorales seront choisis selon un système de
sélection transparent de personnages « professionnels et qualifiés » dans huit
circonscriptions iraqiennes. Dans un premier temps, un appel à candidatures
devrait permettre d’établir une liste initiale de 15 personnes pour chacun des
huit postes. Puis, une sélection de cinq candidats sera faite et le titulaire
sera désigné dans un processus impliquant le Parlement et la commission
électorale indépendante iraqienne, sous supervision étroite de l’Onu.
Les
élections du 1er octobre sont considérées comme capitales pour la
réconciliation intercommunautaire du pays. Elles devraient permettre à la
communauté sunnite de peser plus dans le processus politique après avoir
boycotté les précédentes élections provinciales. Elles pourraient également
permettre au mouvement de Moqtada Sadr,
le plus populaire au sein de la communauté chiite, d’avoir une chance de
contrôler des organes politiques comme les conseils provinciaux, dont il
affirme qu’ils sont indûment monopolisés par une autre formation chiite alliée
au gouvernement, le Conseil suprême de la révolution islamique de Abdel-Aziz Al-Hakim. Ce contrôle s’avère crucial dans les
provinces du sud, très riches en pétrole.
Le
scrutin d’octobre doit désigner un conseil dans chaque province qui lui-même
élira un exécutif ayant des pouvoirs étendus dans le cadre des efforts de
décentralisation entamés en Iraq. Le scrutin devrait surtout permettre de
désigner librement leurs représentants à des Iraqiens de plus en plus critiques
de leur gouvernement et de leurs institutions politiques, accusés régulièrement
de népotisme et de privilégier les affiliations politiques plutôt que les
compétences.