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 Semaine du 24 au 30 décembre 2008, numéro 746

 

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Afrique

Zimbabwe. Réagissant aux appels lancés par la communauté internationale pour qu’il démissionne, Robert Mugabe a affirmé qu’il ne renoncerait pas au pouvoir. Ce qui éloigne de plus en plus la possibilité d’un compromis avec l’opposition.

Jusqu’à ce que la mort nous sépare …

« Le Zimbabwe m’appartient ». Cette déclaration lourde de sens, lancée par le président zimbabwéen, vient compliquer la situation politique dans ce pays en crise depuis mars 2008. Les négociations entre Robert Mugabe et son premier ministre, Morgan Tsvangirai, qui portent sur la formation d’un gouvernement d’union nationale, sont bloquées depuis plusieurs semaines. Les deux hommes ne parviennent pas à s’accorder sur la répartition des ministres-clès et d’autres questions. Et, les appels internationaux à la démission du président Mugabe se sont multipliés face à la crise politique, économique et sanitaire qu’affronte ce pays. Mais quitter le pouvoir est inacceptable et inenvisageable pour Mugabe, le plus vieux président du continent africain. En effet, le président Mugabe considère que son départ du pouvoir est un départ de la vie. « Ils veulent maintenant renverser le gouvernement de Mugabe. Mugabe doit partir parce que Bush part. Les Zimbabwéens refusent que l’un de leurs fils doive accompagner Bush vers sa mort politique », a-t-il lancé.

Face aux pressions internationales, des milliers de délégués de l’Union nationale africaine du Zimbabwe — Front patriotique — (Zanu-PF, parti au pouvoir) étaient réunis pour la première fois depuis la défaite aux élections en mars, la première de la Zanu-PF depuis son arrivée au pouvoir en 1980. A cet égard, Mugabe a appelé samedi ses partisans à « l’unité » et à resserrer les rangs pour ne plus perdre les nouvelles élections et pour protéger son parti.

D’après lui, le parti avait perdu les élections en raison des divisions internes et d’une impopularité croissante, liée au marasme économique. « Si vous êtes unis, toutes les autres formations deviendront inutiles. Ce sera facile de remporter les élections quand elles seront fixées », a-t-il déclaré. « Le message de ce meeting est que nous devons être unis contre toutes les forces de désunion, toutes les forces qui à l’intérieur et à l’extérieur du pays cherchent à détruire notre unité », a aussi dit M. Mugabe. Et de confirmer une nouvelle fois qu’il ne quittera pas le pouvoir malgré les appels à la démission de nombreux pays comme la Grande-Bretagne, la France ou les Etats-Unis. En réaction, Washington a aussitôt répliqué que Mugabe se trompait : « La dernière fois que j’ai vérifié, le Zimbabwe appartenait aux Zimbabwéens », a ainsi déclaré le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack.

Ce dixième congrès intervient alors que le pays est plongé dans la paralysie politique depuis la réélection en juin du président Mugabe, lors d’un scrutin où il était seul en lice. Le chef de l’opposition, Morgan Tsvangirai, était arrivé largement en tête au premier tour de la présidentielle en mars, mais il avait boycotté le second tour pour protester contre la violence déchaînée dans l’entre-deux-tours. Son parti, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), lui avait remporté les législatives. Le chef de l’Etat et son rival ont tenté de sortir de la crise en signant mi-septembre un accord de partage du pouvoir, resté lettre morte depuis. Tsvangirai a posé comme première condition à la poursuite des négociations l’arrêt des enlèvements et la libération de plus de 40 militants de son parti et défenseurs des droits de l’homme.

Une autre question qui s’ajoute à la liste de leurs divergences : la redistribution des terres. Le président Mugabe a exclu la possibilité pour un gouvernement d’unité nationale de revenir sur sa politique de redistribution aux noirs des terres des propriétaires blancs. « Nous ne voulons pas d’une union qui soit régressive. La grande question, c’est celle de la terre. La terre a déjà été donnée au peuple, elle ne sera pas restituée aux blancs », a-t-il affirmé. La politique de saisie des terres des propriétaires blancs, entamée lors de l’accession de l’ancienne Rhodésie britannique à l’indépendance en 1980, est considérée par les adversaires de Mugabe comme l’une des causes de la faillite économique du pays.

Autant de questions qui dressent un tableau peu reluisant de l’avenir politique du pays. M. Tsvangirai a déclaré qu’un gouvernement d’union nationale avec Mugabe ne pourrait être formé qu’au plus tôt début 2009, réaffirmant que tous les différends en suspens devraient être réglés avant. A cette impasse politique s’ajoute une crise humanitaire sans précédent, qui traduit tant la paralysie politique que l’effondrement de l’économie. Une épidémie de choléra a déjà fait depuis août plus de 1 100 morts et continue de se propager, selon l’Onu. Des millions de personnes sont menacées de famine, la production est au point mort et l’inflation dépasse l’entendement avec un taux annuel de 231 millions pour cent.

Maha Salem

 




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