Archéologie.
La visite du président italien, Giorgio Napolitano, en
Egypte a permis de mettre en valeur la multiplicité et la
diversité des formes de collaboration entre les deux pays.
Du Tibre au Nil,
coopération tous azimuts
La
semaine dernière, le président italien, Giorgio Napolitano,
s’est rendu au Musée du Caire
pour célébrer l’inauguration officielle du laboratoire
égypto-italien, installé dans cette vénérable institution.
Cette cérémonie a de même témoigné de la signature d’un
mémorandum de compréhension entre l’Egypte et l’Italie, qui
vise à consolider les liens d’amitié et de collaboration
culturelle, scientifique et archéologique dans le domaine de
la protection du patrimoine culturel, et ce sans oublier la
signature d’un second mémorandum de compréhension entre une
université égyptienne et une autre italienne sur
l’enseignement à distance. Dans le cadre de cette
célébration, le président a aussi inauguré une exposition
organisée dans la salle 45 par le Musée égyptien, en
coopération avec l’Institut supérieur italien pour la
conservation et la restauration. L’exposition explique les
étapes de restauration, entamées par le nouveau laboratoire
égypto-italien et reflète les étapes de coopération
égypto-italienne à travers la présentation de l’historique
du Musée égyptien. Une action qui se déroule en coopération
avec l’Université de Milan.
Il s’agit d’une explication détaillée et concise des étapes
du traitement de quelques pièces pharaoniques restaurées.
Plusieurs photos représentent l’état de chacun des
chef-d’œuvres traités lors de leur découverte, avant et
après leur restauration et sont accompagnées de textes
explicatifs en langue anglaise. Citons, à titre d’exemple,
la tête de Toutankhamon, sortant d’un lotus et dont le crâne
comprend une fissure, une autre tête de la reine Hatchepsout,
découverte à Deir Al-Bahari, ainsi que des portraits du
Fayoum. La visite est simplifiée grâce aux écrans qui
projettent des films représentant les pièces antiques en
trois dimensions. D’autres photos reflètent les stages
d’entraînement que suivent les jeunes restaurateurs
égyptiens au sein du nouveau laboratoire et l’utilisation de
nouvelles technologies. Selon Wafaa Seddiq, directrice du
Musée égyptien, le laboratoire égypto-italien fait partie
d’un projet majeur de développement du Musée égyptien. D’un
coût global de 1 319 000 euros, apportés par le ministère
italien des Affaires étrangères, ce projet se compose de
plusieurs phases. La première et la deuxième avaient déjà
commencé avec le laboratoire de restauration et le programme
d’entraînement. « Préservation, conservation et restauration
; documentation et photographie ; la muséologie moderne et
la publication de catalogues ainsi que le développement de
la librairie du musée sont les objectifs primordiaux de ces
deux premières phases », explique la directrice. Pour elle,
les stages d’entraînement sont d’une importance majeure pour
le Musée égyptien. « Les Italiens excellent dans le domaine
de la restauration des fresques ainsi que l’art
muséologique. Il faut alors profiter d’une telle expérience
afin d’évoluer les états de nos musées égyptiens », reprend
Seddiq.
Réaménagement à long terme
Quant à la troisième phase du projet égypto-italien, c’est
le réaménagement du Musée égyptien pour qu’il garde son
attraction. Actuellement, la climatisation des salles, leur
illumination ainsi que le réseau de sécurité sont en cours
de rénovation. Les températures des vitrines sont aussi
renouvelées. D’ailleurs, le projet réaménage le jardin
muséologique en y dressant une boutique de vente de cadeaux,
des copies de pièces archéologiques ainsi qu’un musée pour
les enfants.
Mais le plus important, c’est le grand réaménagement du
musée, qui vise à garder un petit nombre de pièces exposées
actuellement ; les autres iront au grand musée de la
civilisation en construction. « Raison pour laquelle nous
sommes en train d’étudier actuellement les moyens d’exposer
les pièces restantes. A priori, le musée de la place Tahrir
sera consacré uniquement à l’historique de l’art égyptien et
son évolution au fil des siècles. D’ailleurs, nous aurons
l’occasion d’exposer encore l’histoire de l’archéologie,
voire l’histoire du musée lui-même », reprend Wafaa Seddiq.
L’historique du musée sera de même mis en évidence dans le
nouveau projet italien. « Nous avons retracé l’historique de
la fondation de l’actuel bâtiment du Musée égyptien et son
développement dans la salle 44 ». L’exposition est enrichie
de panneaux comprenant les photos des premiers égyptologues
dans les différents sites archéologiques, accompagnées de
textes bilingues en arabe et en anglais qui expliquent leur
empreinte sur le musée. Cette représentation reflète un
autre aspect de la collaboration égypto-italienne. Le
département archéologique de l’Université de Milan avait
coopéré avec les inspecteurs du musée pour donner naissance
à un chef-d’œuvre inédit : l’historique du Musée égyptien.
Doaa
Elhami