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Embarcations Rapides.
La course 1re catégorie vient d’être lancée en Egypte. Coup de
projecteur sur ce sport, les gros moyens qu’il requiert et la
possibilité de former une équipe et un public égyptiens.
Formula sur la Côte-Nord
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Tout a commencé l’année dernière, lorsque l’Egypte a
accueilli la course des Speedboats ou embarcations rapides «
Grand Prix des embarcations rapides », qui constituait une
des 8 étapes des Championnats du monde. La compétition a
fait un boom médiatique, mais en coulisses, on s’est
contenté de dire que ce n’est qu’une sorte d’exhibition ou
de festival de sport aquatique. Cette année et pour la
deuxième fois consécutive, l’événement a eu lieu sur la
Côte-Nord et a également attiré bon nombre de spectateurs et
d’hommes de médias. Et cette fois-ci une question a surgi :
S’agit-il d’un sport qui peut être pratiqué en Egypte et
avoir des amateurs ? Et où en est ce sport dans les pays
arabes ? « Après la fin de la course de l’année dernière, on
a promis de former une équipe égyptienne qui pourrait faire
ses premiers pas lors de cette actuelle édition. Mais ce
n’est pas si facile », note Mansour Amer, sponsor de ce
grand événement. En effet, si des courses de rapidité sur
mer existaient en Egypte, ce n’est pas le cas de la 1re
catégorie qui nécessite des financements assez élevés. « Il
existe déjà une fédération de ce sport qui existe en Egypte.
Toutefois, on a besoin de sponsors pour promouvoir la
catégorie 1, la plus intéressante de la compétition »,
souligne Magued Makram, membre du comité égyptien des
courses des embarcations rapides.
En fait, dans les pays arabes, il existe seulement 2 pays, à
savoir Qatar et les Emirats qui pratiquent ce sport. Seuls
les pays du Golfe sont capables de pratiquer ce sport et de
posséder plus d’une embarcation, qui coûte des millions de
dollars. Ils sont actuellement les meilleurs même s’il
n’existe pas de décalage de niveau entre eux et les autres
pays qui ont créé ce sport depuis 30 ans, à l’instar de
l’Italie, la France, l’Angleterre, la Grèce et l’Espagne. «
Au début des années 1990, les Emiratis ont formé une équipe
d’embarcations rapides, qui portait le nom de Victory Team.
Ensuite, Qatar a formé sa propre équipe. Cette dernière
était la première équipe arabe à figurer dans une course des
embarcations en 2003 et elle l’a remportée à la surprise de
tout le monde », explique Mohamad Al-Merri, membre de
l’équipe émiratie. Une équipe pareille a besoin au moins
d’un million de dollars annuellement pour les travaux de
maintenance des embarcations et les entraînements, la
formation d’une équipe et l’achat d’une embarcation coûtent
5 millions de dollars au moins. « Des montants qui sont
impossibles à fournir en Egypte, qui possède des fédérations
dont les budgets n’atteignent même pas ces chiffres », se
moque un responsable égyptien qui a requis l’anonymat.
Un sport de passion
En fait, ce sport n’est pas seulement un sport d’aventure,
qui suscite les passions chez ses pratiquants mais aussi
chez les spectateurs qui suivent de près ce genre de
compétition.
Une embarcation regroupe 2 pilotes. Le premier s’occupe de
la vitesse et de toutes les informations concernant les
moteurs, ses yeux sont fixés sur les compteurs pour que le
moteur reste dans sa meilleure condition. Tandis que l’autre
est responsable de diriger l’embarcation, de contacter
l’équipe de maintenance et les arbitres. Bien que les
pilotes se côtoient, le grand bruit causé par le moteur les
empêche de s’entendre et l’Intercom est le moyen de
communication entre eux. « Raison pour laquelle ils doivent
avoir une grande harmonie entre eux. Cette harmonie mènera
soit à la victoire soit à une catastrophe. Par exemple,
l’année dernière, un malentendu a eu lieu entre les deux
pilotes car le premier a fait signe de diminuer la vitesse
alors que l’autre l’a mal interprété et a augmenté la
vitesse. Résultat : Un accident ! », souligne l’Anglais
Steve Curtis, champion du monde en titre 8 fois. Ce dernier
ajoute que ce sport n’exige pas une excellente condition
physique mais seulement que le pilote soit fort
physiquement, capable de supporter ce genre d’accidents et
d’absorber les chocs causés par la grande vitesse. « Les
pilotes doivent avoir des muscles forts et des poumons sains
car la température en cabine est supérieure de 15 degrés à
la température extérieure », ajoute le champion du monde.
Ce sport était divisé en trois niveaux : catégories 1, 2 et
3. La seule chose qui diffère chaque niveau de l’autre c’est
la capacité du moteur ainsi que la longueur de
l’embarcation. Mais, catégorie 2 fut annulée car peu de
sportifs la pratiquent. « A mon avis, suivre les
compétitions des catégories 1 et 3 est aussi intéressant que
les fameuses compétitions des voitures Formula. Cette
dernière attire beaucoup de spectateurs et de pratiquants
bien qu’elle coûte énormément d’argent. Les compétitions des
embarcations rapides ont toujours besoin d’être médiatisées
pour atteindre le même niveau que Formula dans les pays
arabes spécialement et en étranger généralement », conclut
Merri. Espérons donc que le succès de ce sport se propagera
à la même vitesse des embarcations.
Chérine Abdel-Azim
Chourouq Chimy
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3 questions à
Cheikh Hassan bin Khalifa Al Thani,
président de la Fédération internationale des embarcations
rapides, fait le point sur la situation de ce sport dans les
pays arabes.
« La crise économique nous influence »
Al-Ahram Hebdo : Les pays arabes étaient les derniers à
adhérer à ce sport, comment un Qatari, comme vous,
arrive-t-il à occuper le poste de président de la Fédération
internationale des embarcations rapides ?
Cheikh Hassan bin Khalifa Al Thani :
Au début, j’ai été président des Fédérations aquatiques à
Qatar. En 2002, Qatar a accueilli un tour des Championnats
du monde. Une occasion que j’ai saisie pour faire de très
bonnes relations avec les pilotes étrangers. Cela s’ajoute
au fait que je suis moi-même pilote avec Qatar 96. Un fait
qui m’a aidé à comprendre la nature de ce sport. C’est
pourquoi, ils m’ont élu à la tête de la Fédération
internationale.
— Comment, selon vous, l’Egypte peut-elle former une équipe
?
— Je suis venu l’année dernière pour participer à la course
des embarcations rapides et cette année aussi. Une grande
différence a eu lieu. Premièrement, on avait des problèmes
techniques, qui ont été résolus cette année. Ce qui prouve
que le pays est capable de bien agir avec ce sport. Mais la
chose qui a vraiment attiré mon attention est le taux
d’assiduité du public et l’intérêt qu’il porte quant au
budget de ce sport et au système de jeu. Généralement et
selon les statistiques, le marché des sports aquatiques est
en pleine progression en Egypte. Il existe des exhibitions
et on a toujours une recette raisonnable. C’est un bon
indice. Mais pour soutenir ce sport, il faut avoir un grand
sponsor ou le soutien du ministère de Sport. Pour l’instant,
je crois que l’Egypte peut avoir au moins un pilote
égyptien. Il suffit de sponsoriser par exemple une
embarcation avec 500 000 dollars à condition qu’un Egyptien
fasse partie de la compétition. Et avec le temps, ça va
progresser.
— Est-ce que vous croyez que ce sport qui coûte cher peut se
propager facilement ?
— La crise économique nous influence négativement comme tout
autre domaine. Mais généralement, ce sport reste un sport
qui possède beaucoup de fans mais dont la pratique
n’est pas facile. Comme
Fédération internationale, on travaille énormément à le
promouvoir par différents
exhibitions et tournois. Mais il faut dire que ce n’est pas
une chose aisée.
Propos recueillis par :
Ch.
A.
Ch.
Ch.
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