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 Semaine du 5 au 11 novembre 2008, numéro 739

 

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Sports

Embarcations Rapides. La course 1re catégorie vient d’être lancée en Egypte. Coup de projecteur sur ce sport, les gros moyens qu’il requiert et la possibilité de former une équipe et un public égyptiens.

Formula sur la Côte-Nord

 

Tout a commencé l’année dernière, lorsque l’Egypte a accueilli la course des Speedboats ou embarcations rapides « Grand Prix des embarcations rapides », qui constituait une des 8 étapes des Championnats du monde. La compétition a fait un boom médiatique, mais en coulisses, on s’est contenté de dire que ce n’est qu’une sorte d’exhibition ou de festival de sport aquatique. Cette année et pour la deuxième fois consécutive, l’événement a eu lieu sur la Côte-Nord et a également attiré bon nombre de spectateurs et d’hommes de médias. Et cette fois-ci une question a surgi : S’agit-il d’un sport qui peut être pratiqué en Egypte et avoir des amateurs ? Et où en est ce sport dans les pays arabes ? « Après la fin de la course de l’année dernière, on a promis de former une équipe égyptienne qui pourrait faire ses premiers pas lors de cette actuelle édition. Mais ce n’est pas si facile », note Mansour Amer, sponsor de ce grand événement. En effet, si des courses de rapidité sur mer existaient en Egypte, ce n’est pas le cas de la 1re catégorie qui nécessite des financements assez élevés. « Il existe déjà une fédération de ce sport qui existe en Egypte. Toutefois, on a besoin de sponsors pour promouvoir la catégorie 1, la plus intéressante de la compétition », souligne Magued Makram, membre du comité égyptien des courses des embarcations rapides.

En fait, dans les pays arabes, il existe seulement 2 pays, à savoir Qatar et les Emirats qui pratiquent ce sport. Seuls les pays du Golfe sont capables de pratiquer ce sport et de posséder plus d’une embarcation, qui coûte des millions de dollars. Ils sont actuellement les meilleurs même s’il n’existe pas de décalage de niveau entre eux et les autres pays qui ont créé ce sport depuis 30 ans, à l’instar de l’Italie, la France, l’Angleterre, la Grèce et l’Espagne. « Au début des années 1990, les Emiratis ont formé une équipe d’embarcations rapides, qui portait le nom de Victory Team. Ensuite, Qatar a formé sa propre équipe. Cette dernière était la première équipe arabe à figurer dans une course des embarcations en 2003 et elle l’a remportée à la surprise de tout le monde », explique Mohamad Al-Merri, membre de l’équipe émiratie. Une équipe pareille a besoin au moins d’un million de dollars annuellement pour les travaux de maintenance des embarcations et les entraînements, la formation d’une équipe et l’achat d’une embarcation coûtent 5 millions de dollars au moins. « Des montants qui sont impossibles à fournir en Egypte, qui possède des fédérations dont les budgets n’atteignent même pas ces chiffres », se moque un responsable égyptien qui a requis l’anonymat.

Un sport de passion

En fait, ce sport n’est pas seulement un sport d’aventure, qui suscite les passions chez ses pratiquants mais aussi chez les spectateurs qui suivent de près ce genre de compétition.

Une embarcation regroupe 2 pilotes. Le premier s’occupe de la vitesse et de toutes les informations concernant les moteurs, ses yeux sont fixés sur les compteurs pour que le moteur reste dans sa meilleure condition. Tandis que l’autre est responsable de diriger l’embarcation, de contacter l’équipe de maintenance et les arbitres. Bien que les pilotes se côtoient, le grand bruit causé par le moteur les empêche de s’entendre et l’Intercom est le moyen de communication entre eux. « Raison pour laquelle ils doivent avoir une grande harmonie entre eux. Cette harmonie mènera soit à la victoire soit à une catastrophe. Par exemple, l’année dernière, un malentendu a eu lieu entre les deux pilotes car le premier a fait signe de diminuer la vitesse alors que l’autre l’a mal interprété et a augmenté la vitesse. Résultat : Un accident ! », souligne l’Anglais Steve Curtis, champion du monde en titre 8 fois. Ce dernier ajoute que ce sport n’exige pas une excellente condition physique mais seulement que le pilote soit fort physiquement, capable de supporter ce genre d’accidents et d’absorber les chocs causés par la grande vitesse. « Les pilotes doivent avoir des muscles forts et des poumons sains car la température en cabine est supérieure de 15 degrés à la température extérieure », ajoute le champion du monde.

Ce sport était divisé en trois niveaux : catégories 1, 2 et 3. La seule chose qui diffère chaque niveau de l’autre c’est la capacité du moteur ainsi que la longueur de l’embarcation. Mais, catégorie 2 fut annulée car peu de sportifs la pratiquent. « A mon avis, suivre les compétitions des catégories 1 et 3 est aussi intéressant que les fameuses compétitions des voitures Formula. Cette dernière attire beaucoup de spectateurs et de pratiquants bien qu’elle coûte énormément d’argent. Les compétitions des embarcations rapides ont toujours besoin d’être médiatisées pour atteindre le même niveau que Formula dans les pays arabes spécialement et en étranger généralement », conclut Merri. Espérons donc que le succès de ce sport se propagera à la même vitesse des embarcations.

Chérine Abdel-Azim
Chourouq Chimy

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3 questions à Cheikh Hassan bin Khalifa Al Thani, président de la Fédération internationale des embarcations rapides, fait le point sur la situation de ce sport dans les pays arabes.

« La crise économique nous influence »

Al-Ahram Hebdo : Les pays arabes étaient les derniers à adhérer à ce sport, comment un Qatari, comme vous, arrive-t-il à occuper le poste de président de la Fédération internationale des embarcations rapides ?

Cheikh Hassan bin Khalifa Al Thani : Au début, j’ai été président des Fédérations aquatiques à Qatar. En 2002, Qatar a accueilli un tour des Championnats du monde. Une occasion que j’ai saisie pour faire de très bonnes relations avec les pilotes étrangers. Cela s’ajoute au fait que je suis moi-même pilote avec Qatar 96. Un fait qui m’a aidé à comprendre la nature de ce sport. C’est pourquoi, ils m’ont élu à la tête de la Fédération internationale.

— Comment, selon vous, l’Egypte peut-elle former une équipe ?

— Je suis venu l’année dernière pour participer à la course des embarcations rapides et cette année aussi. Une grande différence a eu lieu. Premièrement, on avait des problèmes techniques, qui ont été résolus cette année. Ce qui prouve que le pays est capable de bien agir avec ce sport. Mais la chose qui a vraiment attiré mon attention est le taux d’assiduité du public et l’intérêt qu’il porte quant au budget de ce sport et au système de jeu. Généralement et selon les statistiques, le marché des sports aquatiques est en pleine progression en Egypte. Il existe des exhibitions et on a toujours une recette raisonnable. C’est un bon indice. Mais pour soutenir ce sport, il faut avoir un grand sponsor ou le soutien du ministère de Sport. Pour l’instant, je crois que l’Egypte peut avoir au moins un pilote égyptien. Il suffit de sponsoriser par exemple une embarcation avec 500 000 dollars à condition qu’un Egyptien fasse partie de la compétition. Et avec le temps, ça va progresser.

— Est-ce que vous croyez que ce sport qui coûte cher peut se propager facilement ?

— La crise économique nous influence négativement comme tout autre domaine. Mais généralement, ce sport reste un sport qui possède beaucoup de fans mais dont la pratique n’est pas facile. Comme Fédération internationale, on travaille énormément à le promouvoir par différents exhibitions et tournois. Mais il faut dire que ce n’est pas une chose aisée.

Propos recueillis par :

Ch. A.
Ch. Ch.

 




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