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Energie.
Lors du cinquième Congrès scientifique au Maroc, les
chercheurs arabes ont plaidé pour l’exploitation des
ressources renouvelables dans le monde arabe. Compte rendu.
Les Arabes se penchent
sur leurs ressources
La
nature n’a pas été clémente pour le Maroc qui a connu des
inondations faisant des dizaines de morts et ravageant
plusieurs villages. Mais cette nature peut être bénéfique si
l’on sait exploiter les richesses. Les chercheurs et savants
arabes, réunis à Fès (nord-est du Maroc) du 25 au 30
octobre, ont appelé les pays arabes à exploiter les
ressources renouvelables de l’énergie au lieu d’utiliser le
pétrole et le gaz naturel. Il s’agit en fait du 5e Congrès
scientifique intitulé « Horizons de la recherche
scientifique et le développement technologique dans les pays
arabes » dont la 5e session a été tenue à Fès, la capitale
spirituelle, culturelle et scientifique marocaine, qui fête
ses 1 200 ans de sa fondation. Il est question d’une
coopération entre la Fondation Arabe de Sciences et de
Technologie (FAST, organisation indépendante non
gouvernementale) et le ministère de l’Education nationale et
de l’Enseignement supérieur. 16 conférences différentes
spécialisées dans diverses branches des sciences, telles que
la conférence des sciences médicales et pharmaceutiques,
celle de la technologie d’informations et de communications,
celle des économies de la recherche scientifique, et celle
portant sur l’environnement et les sciences maritimes, ont
eu lieu. Plus de 1 500 savants, chercheurs et investisseurs
arabes ont participé à ce congrès pour promouvoir le
développement durable dans les pays arabes. « Les pays
arabes font face à de nombreux défis afin de rejoindre les
sociétés industrielles. Malgré la richesse des ressources
naturelles, la recherche scientifique souffre quant à la
faisabilité économique et sociale et l’absence de la
coopération interarabe qui ne dépasse pas 3 % ! La FAST
œuvre pour renforcer le développement scientifique dans ces
pays », explique Abdel-Aziz Al-Naggar, président du Congrès
et de la FAST. La plus importante conférence avait trait aux
sources d’énergie et l’énergie renouvelable dans les pays
arabes. De nombreuses recherches ont été présentées ainsi
que des exposés abordant les ressources énergétiques arabes.
« La réalité de l’énergie arabe est vraiment inquiétante.
L’avenir n’est plus pour les ressources conventionnelles,
mais plutôt pour l’énergie renouvelable. Les pays arabes
sont riches de ressources solaire et éolienne non exploitées
jusqu’aujourd’hui. Il est impératif de commencer à les
exploiter à des fins industrielles et d’investissement,
notamment dans les domaines de l’agriculture et le
dessalement de l’eau. Sans oublier de mettre en place une
stratégie visant à faire face à l’épuisement du pétrole et
du gaz naturel », assure Mouafaq Al-Djassem, président de la
Conférence sur les ressources de l’énergie et de l’énergie
renouvelable. Les chercheurs participant à cette conférence
ont exhorté les pays arabes à générer l’électricité en
utilisant l’énergie solaire.
Energie solaire pour l’avenir des pays arabes
La flambée des prix du pétrole a poussé certains à la
recherche d’autres sources d’énergie telles que le
développement des biocarburants à partir de quelques denrées
alimentaires. Pour les pays arabes, le pétrole fait partie
des ressources naturelles appelées à s’épuiser dans l’avenir
proche. « Le marché instable du pétrole incite les pays
occidentaux et arabes à s’intéresser aux ressources
renouvelables, y compris les pays producteurs du pétrole.
L’énergie solaire s’avère une solution à plusieurs problèmes
écologiques. L’utilisation des générateurs amis de
l’environnement, basés sur des lentilles de verre, pour
engendrer l’électricité et pour dessaler l’eau, nous protège
de 950 000 tonnes de polluants par an. L’énergie solaire
pourrait être utilisée pour produire de l’énergie éolienne à
une vitesse de 180 kilomètres par heure. Cette dernière
alimente les tourbillons qui engendrent l’électricité. En
fait, un pays comme le Koweït utilise 20 % de sa production
pétrolière pour engendrer l’énergie électrique et dessaler
l’eau. Les générateurs pourraient économiser des milliards
de dollars », indique Lamiaa Hayat, professeure de biochimie
à l’Université du Koweït.
Quant au directeur du Centre de l’énergie au sein de
l’Académie arabe pour les sciences, la technologie et le
transport maritime, Fouad Aboul-Foutouh, il a présenté un
exposé dans lequel il a exhorté les pays arabes à recycler
les cellules photovoltaïques pour les utiliser notamment
dans les pays en développement. « Les pays arabes ne se sont
pas encore lancés dans la production de ces cellules. Ils
les importent. Le fait de recycler les cellules déjà
utilisées pour les exploiter économise 60 % environ
d’énergie et de coûts », affirme-t-il.
Selon Aboul-Foutouh, les pays arabes se lancent dans la
construction des réacteurs de l’énergie atomique pour
engendrer l’électricité, ce qui est très coûteux et qui est
l’apanage des pays développés qui ont déjà parcouru un long
chemin dans ce genre d’énergie. Quant aux pays arabes, ils y
seront à leur merci. Ainsi, devraient-ils plutôt investir
dans l’énergie solaire disponible déjà chez eux,
indépendamment des autres pour son exploitation.
Racha
Hanafi
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En bref
Energies
renouvelables
Investir
massivement dans les énergies renouvelables serait une «
révolution », non seulement utile pour la lutte contre le
réchauffement climatique, mais aussi économiquement rentable
au moment où la récession menace, selon une étude présentée
la semaine dernière par Greenpeace. « Cette crise financière
va passer, la crise climatique non », et « elle touchera le
monde avec une gravité incomparable ». Selon l’étude
présentée par Greenpeace International, d’ici 2030,
l’industrie des énergies vertes aurait multiplié son chiffre
d’affaires par cinq de 70 à 360 milliards d’euros, et d’ici
2050, elle aurait la taille de l’industrie fossile
d’aujourd’hui, selon ce rapport intitulé « Révolution
énergétique : une vision d’une énergie mondiale durable ».
Changement climatique
La crise
écologique et le changement climatique inquiètent autant les
Français (60,5 %) que la crise financière, voire davantage
pour 22 % d’entre eux, contre respectivement 15,7 % (hommes)
et 13,4 % (femmes), selon un sondage. Par catégorie
socioprofessionnelle, les cadres et « professions
intellectuelles supérieures » citent volontiers (36,5 %) la
crise écologique comme souci principal, contre 15,4 % chez
les ouvriers et 12,8 % chez les agriculteurs.
Ivoire
La
Convention sur le commerce international des espèces de
faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES),
organisation affiliée à l’Onu chargée de la protection des
espèces en danger, le Botswana a vendu la semaine dernière
aux enchères plus de 43 tonnes d’ivoire à la Chine et au
Japon pour un montant de 7,1 millions de dollars. Cette
vente internationale, la 2e sur un total de 4 en Afrique
australe, a été approuvée par la CITES qui a autorisé, pour
la première fois depuis près de dix ans, la vente de 108
tonnes d’ivoire. Les prochaines ventes auront lieu lundi au
Zimbabwe (4 tonnes) et le 6 novembre en Afrique du Sud (51
tonnes). Le Fonds international pour la protection des
animaux (IFAW) a vivement critiqué ces ventes légales,
estimant qu’elles encourageaient les braconniers à blanchir
leurs stocks illégaux.
Conférence
Le
Brésil a convoqué une Conférence internationale sur les
biocarburants qui se tiendra du 17 au 21 novembre à Sao
Paulo, pour promouvoir l’éthanol dont le géant sud-américain
est un grand producteur mais qui est souvent jugé comme un
des responsables de la hausse des prix alimentaires. Le
Brésil est le 2e producteur mondial d’éthanol, qu’il produit
à partir de la canne à sucre, et 1er exportateur mondial. De
trente à quarante pays seront représentés, le plus souvent
au niveau ministériel, à cette conférence qui sera ouverte
par le président Luiz Inacio Lula da Silva. Pendant trois
jours, des experts discuteront notamment de la sécurité
énergétique ou du changement climatique, puis les ministres
débattront de leurs conclusions, mais sans adopter de
résolution.
Extinction
Les
experts finlandais ont averti que la fonte des glaces et les
filets de pêcheurs menaçaient la survie du phoque annelé de
Saimaa, espèce de 260 mammifères établis dans le plus grand
lac éponyme situé dans l’Est de la Finlande. Ce phoque
appartient à la famille des phoques annelés, dont l’ancêtre,
piégé par la fonte des glaces il y 9 500 années, est devenu
un mammifère d’eau douce. Victime de la pollution dans les
années 1960 et 70, il subit aujourd’hui le réchauffement
climatique et surtout l’activité des pêcheurs. Car lors de
la période des naissances entre fin février et début mars,
les femelles construisent un abri sur la glace avec de la
neige afin de protéger leur progéniture. Ainsi, beaucoup de
nouveau-nés sont morts peu après leur naissance et le nombre
de phoques de Saimaa a diminué. Les filets de pêcheurs
amateurs constituent l’autre piège mortel pour les jeunes
phoques, lorsqu’ils apprennent à aller chercher seuls leur
nourriture. Des statistiques de l’agence finlandaise
Metsaehallitus montrent que le nombre de phoques de Saimaa
était en augmentation de 1990 à 2005, passant de 189 à 280,
avant de retomber à 260 ces dernières années.
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