Al-Ahram Hebdo, Egypte | Un maalech source de problèmes
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 5 au 11 novembre 2008, numéro 739

 

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Egypte

Education. Les élèves de 4e primaire et de 1re préparatoire des écoles francophones souffrent, dès le début de l’année scolaire, du retard mis à leur livrer les manuels scolaires. De quoi ajouter aux difficultés dont ils souffrent.

Un maalech source de problèmes

4e primaire et 1re préparatoire, deux années charnières en matière d’enseignement. Et voilà que dans toutes les écoles la tension s’exacerbe. La remise des différents manuels dans la plupart des matières a subi un long retard. Comme d’habitude le ministère suit un certain ordre dans la distribution de ces ouvrages. Tout d’abord les écoles gouvernementales, puis celles expérimentales, ensuite les établissements anglophones. Les écoles francophones sont, elles, en bas de liste. Elles n’ont pas reçu les livres de sciences pour ces deux classes que le 30 octobre. Ceux de maths n’étaient pas encore arrivés jusqu’à la publication de cet article. C’est-à-dire 40 jours après le début de l’année scolaire, les élèves travaillent donc sans livres et selon l’effort personnel de chaque professeur. Quelques professeurs ont cherché les programmes en arabe et se sont mis à les traduire afin de pouvoir travailler, surtout que le premier semestre est très court et ils sont obligés d’organiser un nombre précis d’examens et d’exercices notés. « Même quand on a voulu faire un effort, on a affronté des problèmes car il existe des mots et des termes que chacun peut traduire à sa façon. Et chez nous à l’école, où il y a 4 classes pour chaque année, j’ai remarqué que chaque professeur a traduit d’une façon différente. C’est vrai que cela donne finalement le même sens, mais les parents ont trouvé que c’est injuste, car il y en a qui ont utilisé des expressions faciles et d’autres non », regrette Magdi Boutros, inspecteur de sciences au Collège de la Salle Al-Daher et chef du cycle préparatoire.

La situation se complique davantage puisque le ministère de l’Education a imposé aussi de nouveaux programmes pour ces deux années. Pourquoi alors les responsables n’ont-ils pas travaillé un peu plus tôt pour préparer les nouveaux manuels ? On dirait qu’ils ont été surpris par l’avènement de l’année scolaire.

« C’est la première fois que la distribution des livres tarde à ce point », explique Magdi Qozmane, directeur du Collège de la Salle Al-Daher. Il ajoute que d’habitude la marge de retard ne dépasse pas une semaine ou 10 jours au maximum. Mais cette fois-ci, c’est un record. Mais d’après une inspectrice auprès du ministère de l’Education qui a requis l’anonymat, la corruption serait à l’origine de cette crise. On a découvert que les exemplaires des nouveaux manuels correspondant aux nouveaux programmes ont été donnés en premier aux propriétaires des imprimeries privées. Ainsi les parents ont-ils été obligés d’acheter des manuels privés. C’est le seul moyen de connaître le programme. « Mais la situation est un peu différente dans les écoles anglophones qui ont déjà reçu les livres il y a trois semaines avant leurs homologues francophones », explique Mme Magda, directrice de l’école Tiba de Madinet Nasr. Mais le plus comique dans cette affaire est que le ministère envoie des inspecteurs dans les écoles pour ces deux années, comme s’il ne savait pas qu’on n’a pas les programmes et qu’on travaille d’après les efforts personnels des professeurs. C’est la preuve que chaque département dans ce ministère travaille à sa guise et pas selon un programme précis, se plaint Farid Ismaïl, député qui a présenté des plaintes qui vont être discutées lors de l’inauguration de la session parlementaire. Mais Ismaïl a relevé un autre problème qui porte toujours sur la 4e primaire et la 1re préparatoire : c’est la difficulté des nouveaux programmes. D’après Dalia, professeure de maths de 4e primaire, il existe un chapitre de géométrie qui a été retiré du programme de la 1re préparatoire et ajouté à celui de 4e primaire. « Je ne sais pas comment ces pauvres enfants de 9 ans peuvent comprendre de telles études. J’ai vraiment pitié de ces élèves car on doit avancer vite. Le programme est difficile et les élèves sont petits ». La difficulté et l’ampleur du programme ne sont pas seulement en sciences et maths, mais dans toutes les matières de ces deux années.

Le responsable de l’imprimerie, le Dr Hassan Sweilam, lui, s’est défendu : « Ce n’est pas de notre faute. Dès qu’on reçoit les programmes et manuels, on les imprime tout de suite et il ne faudrait pas plus que deux ou trois jours pour que les élèves reçoivent les livres qui manquent ». Il a même expliqué que les manuels en langue française ne prenaient pas du temps, car il s’agit seulement de quelques 3 000 livres, c’est un chiffre très faible par rapport aux livres anglais qui représentent 480 000 volumes. Alors on s’est adressé au Dr Yousri Afifi, responsable des programmes. Celui-ci a, au début, démenti qu’il y ait des livres en retard, mais en lui affirmant que les livres de maths ne sont pas encore arrivés, alors il a consulté son assistante qui lui a dit que ce sont seulement ceux des maths. Et, lui, de répondre alors : « Maalech, n’élargissez pas le problème, car cela est dû au changement des programmes qui doivent être révisés plusieurs fois ». Il a essayé de minimiser le problème, disant : « On sait très bien que les professeurs qui travaillent dans les écoles francophones sont compétents et qu’ils ont déjà traduit les programmes ».

Si le développement a pour base l’enseignement, chez nous en Egypte on n’en tient pas compte. Cela prouve que les dilatations des responsables lors de la conférence du PND, la semaine dernière, en ce qui concerne le progrès de l’enseigement, sont tout à fait en dehors de la réalité.

Chérine Abdel-Azim

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