Patrimoine.
Ce précurseur du modernisme a fait de la Poste une
institution nationale.
L’action bénéfique du khédive Ismaïl
Lorsqu’on
parle de la poste égyptienne à l’époque moderne, il faut
rappeler le rôle de Mohamad Ali, fondateur de l’Egypte
moderne, le premier qui a pensé à organiser et à assurer le
transport rapide des lettres officielles dans les quatre
coins de l’Egypte ainsi que dans le monde arabe. Il faut
encore mettre le point sur le rôle de son successeur par
excellence, le khédive Ismaïl, qui avait délivré la poste
égyptienne du monopole étranger. Avant la souveraineté
nationale imposée par le khédive Ismaïl, la Société de la
poste européenne tenait en main le transport de tous les
messages et les lettres égyptiens officiels ou publics. Un
tel monopole a trouvé sa fin lorsque le khédive Ismaïl a
acheté la Société de la poste du jeune Italien Mucci,
successeur du délégué de la Société de la poste européenne,
qui avait l’intention de vendre la poste à une banque
étrangère. L’achat avait coûté à l’époque 46 000 L.E. En
1865, la vente des bureaux de poste au gouvernement égyptien
avait été inscrite dans un contrat officiel signé par le
khédive lui-même. Cette opération a été suivie d’une
décision royale qui consistait à ce que les revenus de la
poste soient versés au trésor public de l’Etat. Ainsi, le
noyau de la poste égyptienne avait trouvé sa naissance.
Il faudrait attendre un an de plus pour voir la naissance du
premier timbre, en réponse aux ordres royaux qui avaient
placé Mucci à la supervision d’une telle opération, et ceci
était dû au manque d’expérience et d’équipements égyptiens.
Ainsi, le premier groupe de timbres a été imprimé à Gênes en
Italie, le deuxième l’a été à l’imprimerie hongroise
Bernason installée à Alexandrie. Quant au troisième groupe,
il a été produit enfin par les instruments de l’imprimerie
de Boulaq installée par Mohamad Ali.
Les succursales de la poste égyptienne avaient augmenté pour
atteindre les 210 bureaux, comprenant 830 employés qui
couvraient tout le territoire égyptien sous la direction de
l’Anglais Keliar pacha. Ces jours ont témoigné des
itinéraires « quotidiens qui sortaient du Caire pour
Alexandrie aller retour », retracent les documents de
l’époque. Le mouvement du transport des messages s’est
développé avec l’installation de la société du transport
maritime Aziziya en 1863 qui transportait la poste
égyptienne pour Istanbul en se servant des navires
autrichiens. 10 ans plus tard, le khédive Ismaïl l’avait
achetée pour qu’elle devienne Wabourat al-bosta al-khédawiya
(navires de la poste khédiviale). Cette société était
constituée de 26 grands navires qui transportaient à la fois
passagers et postes. Jusque-là, la poste égyptienne était
indépendante de la poste mondiale. Mais en 1874, la Société
égyptienne a rejoint l’Union générale de la poste, la future
Union internationale de la poste. Cette année a témoigné du
premier Congrès international de la poste à Berne qui a
regroupé les délégués des pays fondateurs de l’union, dont
l’Egypte, sous la tutelle du khédive Ismaïl.
Dossier réalisé par Doaa Elhami