Festival de la Musique Arabe.
La 17e édition met en avant trois jeunes chanteuses qui ont
fait leur percée grâce à l’émission Super Star des Arabes.
De même, elle nous fait redécouvrir le talent d’un
contrebassiste du bon vieux temps : Abdou
Qattar.
Les jeunes font leur entrée
Puiser
dans le répertoire des plus belles chansons de
Fayrouz,
Oum Kolsoum et
Warda. C’est ce que propose la
chanteuse jordanienne Diana
Karazone, lors de ses deux
soirées de chant au Festival de la musique arabe (le 5
novembre à l’Opéra d’Alexandrie, et le 8 novembre, dans la
grande salle de l’Opéra du Caire). D’autre part, Karazone
interprétera un bon nombre de ses propres chansons dont la
fameuse Ensani ma bansak (tu m’oublies, moi pas).
Elevée à Amman, en Jordanie, Diana Karazone est d’origine
palestinienne. Enfant, elle a débuté sa carrière avec le
soutien de son père, musicien et membre de l’Association des
artistes jordaniens. Très tôt, à l’âge de 6 ans, elle a
chanté, devant le roi Hussein, sa première chanson Ya ayyoha
al maléko (ô votre Majesté). Sûre de la capacité de sa voix,
Karazone a commencé à assumer sa présence, dans de
nombreuses compétitions, dans et en dehors de la Jordanie.
Elle a été lauréate de plusieurs concours de chant,
organisés par la chaîne MBC. Puis, en 2003, du concours
international World Idol (idole du monde). Dans ce concours,
elle a été classée 9e, parmi 11 concurrents arabes qui ont
chanté tous en anglais, au lieu de leurs langues d’origine.
Ensuite, elle ne tardera pas à devenir la Super Star des
Arabes, grâce à un concours organisé par la Future TV.
Un style de chant, fondé sur une belle fusion entre la
musique traditionnelle arabe et la musique pop, d’où un
succès assuré.
Voix qui porte
La syrienne Chahd Barmada est une autre artiste arabe qui se
produit au festival pour la première fois, après avoir percé
grâce au même concours organisé par la Future TV, à savoir
Super Star des Arabes. A grande popularité dans le monde
arabe, sa voix est capable d’épouser
les différentes tonalités, de quoi lui permettre
d’interpréter toutes les chansons de l’héritage.
Son idole, c’est la diva incontestée Oum Kolsoum. Il n’est
donc pas question que Chahd n’inclut pas une chanson de
cette dernière à la soirée du 9 novembre, dans la grande
salle de l’Opéra du Caire, à savoir Alf leila wa leila
(mille et une nuits). Au programme de la même soirée, les
plus belles chansons de Warda, Fayrouz et surtout Mayada
Al-Hennawi.
Sur les pas d’Asmahane
« Ta voix est une perle qu’il faut préserver ». Ce n’est pas
uniquement le compositeur égyptien Sayed Mékkawi qui a prévu
le succès de la chanteuse syrienne Waad Al-Bahari. C’est
aussi le cas de milliers d’auditeurs arabes qui ont été émus
par la voix de Waad Al-Bahari, à travers le feuilleton
Asmahane. En fait, elle avait prêté la voix à la comédienne
syrienne ayant interprété Asmahane. Suite à ce succès, Waad
Al-Bahari devait prendre part à cette 17e édition du
festival.
Pour la soirée du 8 novembre, dans la grande salle de
l’Opéra du Caire, Waad Al-Bahari a choisi un bon nombre de
chansons d’Asmahane et d’Oum Kolsoum dont Sawret al-chak (la
rage du doute). Ce, sans omettre d’incruster sa soirée de
ses propres chansons telles Esmaa sada sotaq (entends l’écho
de ta voix), d’après un poème du cheikh Mohamad Bin Rached
Al-Maktoum.
La chanteuse est éprise de la musique khaliji, ou celle du
Golfe arabo-persique. Elle essaye toujours de l’introduire
dans son répertoire, également lors de sa participation au
programme Super star des Arabes. Ayant grandi à Abou-Dhabi,
aux Emirats arabes unis, au sein d’une famille de mélomanes,
elle a commencé à chanter à l’âge de 8 ans. Ensuite, à 14
ans, elle a tenu à représenter son pays d’adoption, dans une
soirée de chant arabe organisée aux Emirats arabes unis,
s’inspirant de ses idoles et maîtres du chant khaliji :
Hussein Al-Guasmi, Eïda Al-Menhali et Harbi Al-Amayri.
Magicien de la contrebasse
Une redécouverte. Le contrebassiste égyptien Abdou Qattar.
Il est l’un des honorés de cette 17e édition. Premier
diplômé en cet instrument, de l’Institut Fouad premier, en
1954, Qattar est capable de transformer les cordes de la
contrebasse « dite occidentale » en des cordes jouant des
rythmes orientaux. Le nom de Qattar est lié aux fameux
chanteurs et compositeurs du bon vieux temps comme Mohamad
Al-Mougui, Mohamad Al-Qassabgui, Zakariya Ahmad, Kamal
Al-Tawil, Mahmoud Al-Chérif, Baligh Hamdi et Riad Al-Sonbati.
C’est grâce à ce dernier que Qattar a fait la connaissance
d’Oum Kolsoum, avec qui il a joué dans Rabea Al-Adawiya pour
ne la point quitter.
Névine
Lameï