Diplomatie.
Ahmad Aboul-Gheit a effectué
dimanche une visite à Bagdad, la première d’un chef de la
diplomatie égyptienne depuis 1990. L’objectif est de
resserrer les relations entre les deux pays, en particulier
dans le domaine de l’énergie.
De nouveaux liens avec l’Iraq
«
Ma visite à Bagdad était prévue depuis longtemps. Nous
estimons que c’est le bon moment de venir en Iraq et de
relancer en profondeur les relations
iraqo-égyptiennes », a déclaré le chef de la
diplomatie Ahmad Aboul-Gheit
dimanche à Bagdad lors d’une conférence de presse avec son
homologue iraqien Hoshyar
Zeybari. « Nous aurons
prochainement une ambassade à Bagdad », a-t-il ajouté, sans
donner de date exacte. Cette visite, la première d’un chef
de la diplomatie égyptienne depuis 1990, a pour but de
restaurer et relancer les relations officielles avec l’Iraq.
Hoshyar
Zeybari a déclaré lui que « nous avons beaucoup de
bénéfices à retirer d’une bonne relation avec l’Egypte »,
citant les domaines des infrastructures, de l’électricité et
de l’agriculture. Le premier ministre iraqien
Nouri
Al-Maliki avait appelé les entreprises égyptiennes à
participer à la reconstruction du pays.
En fait, l’Iraq veut se réintégrer dans le giron arabe cinq
ans et demi après le renversement du régime de Saddam
Hussein. Si les différends entre l’Iraq et les pays arabes
se sont multipliés au cours des dernières années de Saddam,
Bagdad pense qu’il est temps de relancer les relations
diplomatiques avec le monde arabe. La violence interne et la
violence anti-américaine ont été
une des raisons de l’éloignement du monde arabe et en
particulier de l’Egypte, le gouvernement égyptien est
toutefois prudent, craignant notamment que ses diplomates
soient pris pour cibles par les activistes en Iraq. Le Caire
n’a pas de représentant diplomatique officiel en Iraq depuis
l’enlèvement et le meurtre à Bagdad du chargé d’affaires
égyptien, Ihab Al-Charif, par Al-Qaëda en juillet 2005. Au
cours de ces deux années, aucun ambassadeur arabe n’était
présent dans la capitale iraqienne en raison de
l’insécurité, mais des représentations arabes y étaient
toutefois toujours ouvertes. En mai dernier, Aboul-Gheit
avait déclaré que l’Egypte attendait le feu vert de Bagdad
pour envoyer une mission de sécurité afin d’étudier les
conditions sur le terrain pour l’ouverture d’une ambassade
en Iraq. De plus, le ministre a indiqué dimanche s’être
rendu sur le site de la future ambassade égyptienne dans la
capitale iraqienne. La secrétaire d’Etat américaine,
Condoleezza Rice, a elle-même exhorté en début d’année les
ministres des Affaires étrangères des pays arabes sunnites,
alliés de Washington, à rouvrir leurs ambassades en Iraq.
Bagdad, en effet de son côté, a fait appel aux Etats arabes
sunnites pour aider à stabiliser l’Iraq, en tenant notamment
leurs promesses d’annuler les dettes de son pays, d’effacer
les indemnités de guerre et de rouvrir des ambassades à
Bagdad.
Aboul-Gheit était accompagné du ministre du Pétrole, Sameh
Fahmi. C’est un nouveau signe du rétablissement progressif
des relations entre les l’Egypte et l’Iraq puisque les deux
pays envisagent de coopérer dans le domaine de l’énergie. «
L’Iraq a traversé une période difficile et aujourd’hui nous
espérons que cette période sera révolue. L’Egypte désire
vraiment établir une relation forte et dynamique avec l’Iraq
», a déclaré Aboul-Gheit. Pour sa part, Hoshyar Zeybari a
assuré que la présence de l’Egypte aidera l’Iraq et son
gouvernement à faire face à de nombreux défis.
Parallèlement, le diplomate égyptien Hani Khallaf, nommé en
juillet à la tête de la mission de la Ligue arabe en Iraq,
s’est rendu lundi dans la capitale iraqienne pour y prendre
ses fonctions. Khallaf était aussi le représentant permanent
de l’Egypte auprès de la Ligue arabe.
Chérif
Ahmed