Al-Ahram Hebdo,Invité | Hamdi Zaqzouq, « Nous voulons lutter contre l’extrémisme » 
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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Semaine du 8 au 14 octobre 2008, numéro 735

 

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Invité

Le ministre des Waqfs, Hamdi Zaqzouq, explique sa politique pour combattre le fondamentalisme. Il parle de son plan pour rallier les mosquées à l’autorité de l’Etat et de l’appel unifié à la prière. 

« Nous voulons lutter contre l’extrémisme »  

Al-Ahram Hebdo : Votre ministère a récemment fait l’objet de critiques. Il est accusé de répondre aux exigences des services de sécurité. Est-il vrai que les imams sont nommés sur recommandation de la sécurité ?

Hamdi Zaqzouq : Ce n’est pas vrai du tout. Le ministère des Waqfs exerce une supervision totale sur les mosquées. Nous ne recevons aucune instruction de la part des services de sécurité en ce qui concerne la nomination des imams. Aucun agent de la sécurité ne travaille au ministère des Waqfs.

— Mais certains affirment que votre ministère a interdit aux imams d’aborder certains sujets ...

— Ce n’est pas du tout vrai que nous interdisons aux imams d’aborder certains sujets. Nous leur laissons la liberté d’aborder les questions qui conviennent à leur milieu et aux fidèles qui fréquentent leurs mosquées. Nous ne distribuons pas de discours écrits aux imams.

— Pourquoi avez-vous interdit la collecte des dons dans les mosquées ?

— Il existe une loi réglementant la collecte des dons. Pour le faire, il est indispensable d’obtenir une autorisation du ministère de la Solidarité sociale. Cependant, nous permettons aux comités de la zakat (aumône légale) affiliés à la Banque Nasser et dont le nombre s’élève à plus de 5 000 de collecter des dons et de poser leurs caisses à l’entrée des mosquées.

— Est-il vrai que les imams des mosquées ne sont nommés qu’après un rapport témoignant de leur modération ?

— Nous nommons les imams. Puis avec la pratique, on découvre des tendances extrémistes chez certains, ceux-ci sont alors orientés vers des travaux administratifs. La loi 238 de l’année 1996 interdit à toute personne de prononcer des discours ou de donner les leçons dans les mosquées sans autorisation du ministère des Waqfs.

— Il existe de nombreux problèmes relatifs à la construction des mosquées qui n’obéit à aucune planification. Comment pensez-vous régler cette question ?

— Le Conseil des ministres a adopté, en octobre 2001, un arrêté posant de nouvelles conditions sur la construction des mosquées dont la plus importante est qu’une distance de 500 mètres au moins sépare chaque mosquée de l’autre. Il existe d’autres conditions : que la région ait vraiment besoin d’une nouvelle mosquée, que celle-ci ne soit pas construite sur un terrain usurpé ou faisant l’objet de litige, que la personne qui se porte volontaire pour la construction d’une mosquée respecte les plans et les designs élaborés gratuitement par le ministère des Waqfs de sorte qu’ils s’accordent avec l’emplacement, la superficie et les sommes allouées au projet ...

— Certains s’opposent à l’idée de voir des artistes ou des acteurs construire des mosquées à leurs frais sous prétexte que leur argent n’est pas licite. Qu’en pensez-vous ?

— On a entendu ces mêmes prétentions lorsque certains artistes ont dressé des tables de charité pendant le Ramadan. Rien n’interdit à ces gens de construire des mosquées ou de dresser des tables de charité car aucun de nous n’est religieusement qualifié pour chercher les origines de leur richesse. Par conséquent, il n’existe aucun interdit religieux à ce qu’ils construisent des mosquées ou des institutions de charité pour les pauvres.

— Où en est votre plan pour rallier les mosquées à l’autorité de l’Etat ?

— 102 000 mosquées ont été annexées jusqu’à présent. Il ne reste plus que 4 000 mosquées qui seront consécutivement annexées. L’objectif de cette annexion est de protéger la société des vagues de fanatisme et d’extrémisme et de l’exploitation des minarets des mosquées dans la diffusion des idées extrémistes. Quant au nombre des imams nommés par le ministère, il ne couvre pas toutes les mosquées. Nous allons momentanément nommer des imams du ministère des Waqfs qui étaient à la retraite ainsi que 3 000 prédicateurs de l’Université d’Al-Azhar et d’autres imams diplômés des centres culturels islamiques supervisés par le ministère des Waqfs. Nous nommons chaque année 3 000 imams pour pallier le déficit dans le nombre des imams.

— Certains vous accusent de vouloir nationaliser les mosquées. Qu’en pensez-vous ?

— C’est une accusation sans fondements. J’applique simplement la loi qui stipule que les mosquées soient ralliées à l’autorité de l’Etat. C’est indispensable pour protéger la société des vagues d’extrémisme.

— Certains parlent d’une expansion chiite dans certaines mosquées ? Qu’en est-il ?

— Il y a une exagération dans l’illustration du danger de l’expansion chiite en Egypte. Ces rumeurs se sont multipliées avec l’arrivée de nombreux Iraqiens à la cité du Six octobre, fuyant les événements en Iraq. Mais aucun d’entre eux n’a présenté une demande pour la construction d’une mosquée chiite. Nous n’avons ressenti jusqu’à maintenant aucun danger de cette prétendue expansion chiite.

— Avez-vous un plan pour former les imams au cours de la période à venir ?

— Bien sûr, nous avons des plans permanents pour former les imams. Premièrement, les imams reçoivent des stages de formation pendant 2 mois. Après quelque temps, ils reçoivent des stages spécialisés puis des stages avancés. L’objectif de tous ces stages est d’améliorer les performances des imams ainsi que leur niveau scientifique et culturel, afin qu’ils soient conscients des problèmes de la société et des évolutions de notre époque.

— Comment peut-on, à votre avis, contrer le phénomène de l’extrémisme religieux ? Que pensez-vous des fatwas émises par certains cheikhs du Golfe, notamment celle qui appelle au meurtre des propriétaires des chaînes satellites ?

— Il faut faire face au phénomène de l’extrémisme religieux, qu’il soit en Egypte ou dans n’importe quel autre pays arabe, par une prise de conscience religieuse saine. Ceci dans l’objectif de protéger les jeunes de ce danger. Des ministères tels que ceux des Waqfs, de l’Information, de l’Education doivent prendre part à cette campagne de sensibilisation, afin de protéger nos jeunes de toute pensée déviée. Concernant la fatwa émise par certains cheikhs du Golfe appelant au meurtre des propriétaires des chaînes satellites qui diffusent certains feuilletons jugés contraires aux bonnes mœurs, la personne qui a émis cette fatwa est revenue sur sa position après la promulgation par le ministère saoudien de la Justice d’un communiqué la rejetant catégoriquement.

— Vous avez soutenu une loi interdisant les manifestations dans les lieux de culte. N’est-ce pas une atteinte à la liberté d’expression ?

— Les mosquées en islam ne sont pas destinées aux manifestations, mais à l’exercice de la prière et du recueillement.

— Votre projet de « l’appel unifié à la prière » a été très critiqué par certains. Où en-est ce projet ?

— Ce projet a pour objectif de mettre un terme à l’anarchie dans l’appel à la prière et à la guerre des haut-parleurs. Certains ont dit que nous avons gaspillé des fonds pour mettre en place ce projet. Il n’y a pas eu de gaspillage de fonds. D’ailleurs, le contrat signé avec l’Organisme arabe de l’industrialisation stipule que le montant du projet est de 860 000 L.E. uniquement. Du point de vue religieux, le projet a une approbation officielle de l’Académie des recherches islamiques. Ce projet a prouvé sa réussite et est appliqué à Oman, à Abou-Dhabi, à Sanaa et en Turquie.

Propos recueillis par Magda Barsoum

 




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