Al-Ahram Hebdo, Evénement | Coup durpour le Théâtre national
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 Semaine du 1 au 7 Octobre 2008, numéro 734

 

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Evénement

Incendie. Après le Conseil consultatif en août, c’est le Théâtre national qui a été victime des flammes, samedi dernier au Caire. De quoi susciter de nouvelles interrogations sur l’efficacité des systèmes de protection contre le feu. 

Coup dur pour le Théâtre national 

On avait presque oublié cet incendie qui a ravagé le Conseil consultatif. C’était pourtant autour d’un autre bâtiment important du centre-ville de subir la même épreuve. Samedi 27 septembre. Place Ataba, un lieu public et vivant situé au centre-ville. Il comprend des centaines de magasins, trois théâtres et des administrations gouvernementales. Il est 17h35 lorsque le Théâtre national prend subitement feu. Des flammes de plusieurs mètres sont visibles au-dessus du bâtiment et un énorme nuage de fumée se répand dans le ciel. « Nous avons vu l’employé des cuisines du théâtre, le seul qui était présent à l’intérieur et qui était en train de préparer son iftar, sortir en courant. Visage rouge, voix étouffée, il n’arrive même pas à respirer. Il appelle au secours et crie avec difficulté qu’un énorme incendie a éclaté dans le théâtre. Il n’a pas réussi à le maîtriser avec le dispositif manuel de lutte anti-incendie. Puis le feu s’est rapidement déplacé dans la grande salle du théâtre », raconte Nadia, une marchande ambulante qui expose des jouets juste à côté des murailles du théâtre. Elle affirme que ses collègues se sont empressés d’aider l’employé et ont commencé à vider des jerricans d’eau à travers les fenêtres du théâtre, croyant qu’ils pourraient maîtriser le feu, mais l’incendie n’a pas cessé de s’étendre, et la fumée de couvrir le ciel. « En même temps, nous sommes très étonnés que les pompiers n’ont rien fait alors que le siège de la station centrale du Caire ne se trouve qu’à quelques mètres du théâtre. Tout en contemplant l’ampleur de l’incendie, les agents nous affirment ne pas pouvoir quitter leur poste sans un ordre des responsables de la station et une plainte officielle », s’insurge Ali, qui affirme que ce sont les marchands ambulants qui ont sauvé le théâtre et qui ont contacté la police. « Plus qu’un quart d’heure avant l’iftar. La rue est complètement vide de piétons. Tous les magasins ont fermé leurs portes. Nous sommes seuls dans la rue », poursuit Ali.

En un quart d’heure, la place Ataba s’est transformée en chantier. Six camions de pompiers se trouvent sur place pour tenter d’éteindre le feu dans ce bâtiment historique de 1869. Mais la catastrophe redouble avec le feu qui ne cesse de s’élever malgré les jets d’eau. Les flammes se répandent aux quatre coins du théâtre, de sorte que la voûte principale se soit effondrée en bout d’une heure. Le dernier étage de l’hôtel Abou-Simbel, qui se trouve juste à côté du théâtre, a également été touché. Mais, les pompiers ont rapidement dominé l’incendie.

Les minutes passent, et plusieurs fois le feu diminue, mais reprend de plus belle à cause des équipements présents à l’intérieur. Les réserves d’eau sont épuisées. Les chauffeurs se dirigent vers la station pour remplir les camions, mais reviennent les citernes vides. Motif : Pas d’eau à la station centrale du Caire. Ils ont dû aller s’approvisionner aux stations voisines, dont la plus proche se trouve à une trentaine de kilomètres de là, sans compter les embouteillages.

Le trafic arrêté sur la place Ataba a complètement bouleversé la circulation. Non seulement tous les accès menant à la place sont bloqués par des barrières et des agents de la sécurité centrale, mais même les journalistes sont interdits de pénétrer sur les lieux pour couvrir l’événement, sous prétexte d’« éviter d’être blessés ou d’entraver les travaux des pompiers comme au Conseil Consultatif », affirme le général responsable de contrôler le site. Sous la pression insistante des journalistes, il a permis seulement à quelques-uns des journaux gouvernementaux d’entrer dans le théâtre. « Ils nous retiennent par la force. Ils nous insultent et nous traitent de manière inhumaine, même les femmes journalistes. Ils croient que par ces mesures abusives, ils peuvent nous empêcher de dévoiler la vérité et la négligence des autorités », souligne Magdi Ibrahim, photographe de l’hebdomadaire indépendant Al-Osboue. Lui et les photographes des chaînes satellites et de la presse étrangère ont dû emporter leurs caméras sur les terrasses des immeubles voisins pour couvrir l’événement.

 

Aucune victime

Comme d’habitude, tous les responsables concernés ont dû se rendre sur le site de l’incendie. En tête de liste, le ministre de la Culture, Farouk Hosni, le directeur du théâtre, Chérif Abdel-Latif, le président du Syndicat des acteurs, Achraf Zaki, le gouverneur du Caire, Abdel-Azim Wazir, et quelques acteurs. « Le théâtre est bien muni par des équipements anti-incendie. Le feu a probablement été provoqué par un court-circuit, à la suite duquel le panneau central électrique aurait explosé. De toute façon, le procureur général a donné des instructions pour former une commission d’enquête afin de découvrir les causes », défend le ministre. De son côté, l’adjoint du ministre de l’Intérieur, Chérif Gomaa, a affirmé à la télévision que les autorités vont évaluer les dégâts sur le bâtiment. Il a fallu trois heures et demie aux pompiers pour maîtriser l’incendie. Il n’y a aucune victime chez les employés ou les fonctionnaires du théâtre qui étaient en train d’effectuer des travaux de restauration au sein du bâtiment. Les dégâts évidents sont la voûte, la grande salle, le plateau, les décors, les loges des acteurs et les vestiaires ainsi que 500 sièges. Sur le plan humain, le bilan officiel dénombre six blessés parmi la défense civile. Par chance, c’était un jour férié pour les ouvriers et les acteurs, contrairement à ce qui s’est passé au Palais de la culture de Béni-Souef (3 septembre 2005), où un incendie avait éclaté pendant une représentation, faisant 32 morts parmi les acteurs et les spectateurs.

Vers l’aube, le calme est revenu sur la place Ataba. Tous les responsables ont quitté le site de l’incendie comme si rien ne s’était passé. Les seuls indices qui restent de l’incendie sont les enquêteurs et les flaques d’eau. Mais il est prévu que le résultat de l’enquête révèle, comme d’habitude, un court-circuit à l’origine du feu ... Alors qu’il révèle plutôt d’importantes lacunes sécuritaires.

Ola Hamdi
Héba Nasreddine

 




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