Al-Ahram Hebdo, Egypte | Un vote pragmatique
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
Nos Archives

 Semaine du 7 au 13 janvier 2008, numéro 696

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Dossier

  Nulle part ailleurs

  Invité

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Société

  Arts

  Idées

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Egypte

Magistrats . Les élections, le 4 janvier, du Club des juges d’Alexandrie (faisant office de syndicat) ont vu la défaite du courant réformateur, opposé au ministre de la justice Mamdouh Marei.

Un vote pragmatique

Cette victoire d’Ismaïl Adham Al-Bassiouni à la présidence du Club de juges d’Alexandrie face à Mahmoud Al-Khodeiri a une portée symbolique. Le perdant est en effet l’un des représentants du courant réformateur opposé au ministre de la Justice Mamdouh Marei. Le scrutin qui a eu lieu vendredi 4 janvier a mobilisé 1 104 juges. Ismaïl Al-Bassiouni a obtenu 569 voix, contre 535 pour son rival. « Ce résultat était prévisible pour moi, surtout après la forte campagne qui a été organisée contre moi par le ministère de la Justice et par la sécurité », assure Al-Khodeiri qui a été président du club durant deux mandats successifs depuis 2004. Et d’ajouter : « Etant donné cette mobilisation et sachant que j’étais visé en raison de mes positions contre le ministre, j’ai demandé à mes partisans au club avant les élections de choisir un autre candidat pour garder le poste, mais ils ont refusé. La bataille réelle n’était pas contre Al-Bassiouni, mais contre Mamdouh Marei », affirme Al-Khodeiri. Il souligne qu’il va continuer à se pencher sur le dossier des droits de l’homme et de l’indépendance de la justice.

Al-Khodeiri est l’un des plus fermes opposants à la politique du ministre de la Justice qu’il critiquait régulièrement dans les journaux. Il avait fait récemment l’objet d’une vive controverse en affirmant que le Parlement est à la solde du gouvernement. Al-Khodeiri a pris part activement au mouvement de contestation mené par les juges durant l’année 2006 qui réclamait l’indépendance de la magistrature face au pouvoir exécutif. Ce mouvement s’est déclenché après le renvoi de plusieurs magistrats devant une commission de discipline pour avoir ouvertement dénoncé des irrégularités lors des élections législatives d’octobre et de novembre 2005. La nomination de Mamdouh Marei au ministère de la Justice en remplacement de Mahmoud Aboul-Leil a envenimé les relations entre les juges et le gouvernement. Marei a arrêté le versement des sommes fournies par son ministère au Club des juges. Ce que ces derniers ont perçu comme une mesure de représailles. Face à Al-Khodeiri, Al-Bassiouni qui se réclame indépendant, préconisait une politique d’apaisement avec le gouvernement qui, selon lui, serait plus rentable pour les juges qui souhaitent améliorer leur statut. La défaite d’Al-Khodeiri est-elle le signe d’un changement dans la position des juges ? Selon Ahmad Mekki, l’un des deux magistrats réformateurs qui avaient été déférés devant la commission de discipline, c’est non. « Les élections dans les gouvernorats sont basées sur les relations personnelles, et il ne faut pas oublier qu’Alexandrie est la ville de Mamdouh Marei. De plus, certains juges préfèrent l’apaisement plutôt qu’une politique de confrontation avec l’Etat », explique Mekki. Même son de cloche pour Zakariya Abdel-Aziz, président du Club des juges du Caire pour qui la défaite d’Al-Khodeiri est considérée comme une perte pour le courant réformateur. « Nous n’avons pas perdu la bataille. Al-Khodeiri a bien joué son rôle, et il va le poursuivre. L’important n’est pas le poste, mais les idées qui restent. Il y en a des juges qui jouent des rôles très importants et qui n’ont pas de postes comme Hicham Al-Bastawissi et Ahmad Mekki », indique Zakariya Abdel-Aziz. Ismaïl Al-Bassiouni a affirmé pour sa part qu’il n’a bénéficié d’aucun soutien du ministère de la Justice pendant les élections. « Je travaille dans la magistrature depuis 47 ans, et je n’ai rencontré le ministre de la Justice, Mamdouh Marei, que trois fois seulement. Je pense que le club a consacré tous ses efforts durant les trois dernières années pour s’engager dans une confrontation avec l’Etat, ce qui n’a pas été à l’avantage des juges », affirme Al-Bassiouni. Il ajoute que son programme vise à protéger l’indépendance de la justice et à améliorer le statut et les privilèges des juges. Mamdouh Marei a déclaré quelques jours avant ces élections qu’il voulait améliorer la profession de la magistrature et le statut salarial des magistrats. Les voix des jeunes juges qui préfèrent l’apaisement se sont reportées sur Al-Bassiouni .

Ola Hamdi

Retour au sommaire

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah - Chourouq Chimy
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.