Mince espoir
Israël et les Palestiniens se sont prudemment réengagés
fin 2007 sur la voie d’un dialogue de paix avec l’espoir
fragile de parvenir à un accord définitif d’ici fin
2008. Espoir ténu car les échecs passés sont dans toutes
les mémoires. L’année 2007 s’est pourtant achevée sur
une note relativement encourageante : à Annapolis,
Israéliens et Palestiniens ont repris les pourparlers et
leur parrain, George W. Bush, a fait savoir qu’il se
rendrait au Proche-Orient en janvier.
Cela
faisait sept ans que le processus de paix
israélo-palestinien était dans les limbes. Depuis les
accords d’Oslo de septembre 1993 comportant une
reconnaissance mutuelle entre Israël et Palestiniens, et
l’échec du sommet de Camp David en juillet 2000 qui
déboucha sur la seconde Intifada, les tentatives de
parvenir à une résolution du conflit se sont soldées par
des déceptions. Il aura fallu plusieurs bouleversements
pour tenter de relancer le dialogue ces derniers mois,
le principal étant le coup de force du Hamas dans la
bande de Gaza, mi-juin, après des semaines de violences
interpalestiniennes. Cette fracture entre le Hamas et le
Fatah du président Mahmoud Abbass a affaibli ce dernier
sur le plan intérieur, mais a contribué à restaurer la
légitimité internationale qui faisait défaut à
l’Autorité palestinienne lorsqu’elle partageait le
pouvoir avec les islamistes. La nomination par M. Abbass
d’un premier ministre respecté sur la scène
internationale, Salam Fayyad, un économiste de renom, a
été essentielle puisqu’elle a permis de redorer le
blason de l’Autorité palestinienne terni par le Hamas et
son refus de reconnaître l’existence d’Israël. Il ne
restait plus qu’à convaincre les Israéliens de
participer à une réunion internationale destinée à
relancer le dialogue, ce dont s’est chargée
l’Administration américaine apparemment déterminée à
obtenir des résultats sur ce front, en raison de ses
déboires en Iraq.
La
fin de 60 ans de violences se profile-t-elle ? Il est
trop tôt pour le dire, les dossiers en suspens étant
potentiellement explosifs, alors qu’il n’y a aucun
accord en vue pour les régler. Ils portent sur le tracé
des frontières d’un futur Etat palestinien, la
souveraineté sur Jérusalem-Est annexée par Israël, le
droit au retour de 4,1 millions de réfugiés palestiniens
et la fin de la colonisation juive. Sur ce dernier
dossier, l’annonce par Israël la semaine dernière de la
construction de 250 logements dans la colonie de Maalé
Adoumim (Cisjordanie) et de 500 autres logements à Har
Homa, un quartier de colonisation à Jérusalem-Est
annexée, augure mal la suite des négociations.