Al-Ahram Hebdo,Monde Arabe | L’écueil des questions de fond
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Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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  Semaine du 16 au 22 janvier 2008, numéro 697

 

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Palestine. Palestiniens et Israéliens ont entamé de nouvelles discussions de paix dans un climat alourdi par les désaccords de fond, que la récente visite de Bush n’a pu résoudre.

L’écueil des questions de fond

Israéliens et palestiniens ont entamé lundi des négociations de fond, semées d’embûches, en vue d’un règlement de paix que George W. Bush espère arracher avant la fin de sa présidence, en janvier 2009. Mais le premier ministre, Ehud Olmert, s’est d’emblée déclaré sceptique sur leurs chances d’aboutir. La chef de la diplomatie israélienne, Tzipi Livni, et le chef de l’équipe des négociateurs palestiniens, Ahmad Qoreï, ont discuté pendant près de deux heures à Jérusalem de questions liées à « un règlement permanent » du conflit.

Les questions sur lesquelles ont buté toutes les négociations précédentes portent sur le tracé des frontières d’un futur Etat de Palestine, le démantèlement de colonies de peuplement, le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés palestiniens de 1948. Or, sur tous ces dossiers, qui avaient déjà été au cœur du sommet avorté de Camp David en juillet 2000, l’écart entre les positions des deux parties reste considérable. De plus, le gouvernement israélien, qui s’est montré incapable de démanteler des colonies sauvages construites sans même son feu vert, est affaibli par les menaces de scission de son aile droite s’il cède notamment sur Jérusalem.

Dans ce contexte, le premier ministre, Olmert, s’est déclaré sceptique sur les chances de succès, a rapporté un haut responsable israélien. « Je ne suis pas sûr que nous puissions parvenir à un accord et que nous puissions l’appliquer », a déclaré M. Olmert, cité devant la commission des affaires étrangères et de la défense du Parlement.

Côté palestinien, l’Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbass a perdu l’an dernier le contrôle de la bande de Gaza au profit du mouvement islamiste Hamas, qui ne se considère pas lié par tout accord de paix qui serait conclu avec Israël. « La rencontre Qoreï-Livni est vouée à l’échec en raison de la poursuite des crimes sionistes contre notre peuple », a affirmé dans un communiqué le porte-parole du Hamas, Sami Abou-Zouhri. Le président Abbass a pour sa part réaffirmé dimanche que les Palestiniens ne « pouvaient négocier alors que la colonisation se poursuit ».

La rencontre Livni-Qoreï fait suite à la visite du président Bush en Israël et en Cisjordanie la semaine dernière, au cours de laquelle il a fixé pour objectif la conclusion, avant la fin de son mandat en janvier 2009, d’un accord menant à la création d’un Etat de Palestine aux côtés d’Israël. Les Palestiniens réclament un retrait israélien de Cisjordanie sur les lignes d’armistice d’avant la guerre de 1967, n’acceptant que des « modifications frontalières » minimales dans le cadre d’échanges territoriaux. Israël exclut en revanche un retour aux frontières d’avant 1967. Il entend aussi annexer les blocs de colonies de Cisjordanie, où vivent la grande majorité des 270 000 colons installés dans ce territoire. Les divergences sont encore plus nettes sur Jérusalem, à cause de la dimension religieuse du conflit. Le désaccord est non moins profond sur la question des réfugiés. Israël refuse d’accepter un « droit de retour » aux réfugiés palestiniens qui sont plus de 4 millions avec leurs descendants.

 

Bilan en demi-teinte

La visite de Bush n’a pas pu faire avancer les choses. Il a énoncé des mots et n’a rien dit qui, effectivement, conforte l’idée de deux Etats vivant côte à côte, égaux et souverains. C’est la conclusion qu’ont tirée les observateurs de la tournée au Moyen-Orient du président américain George W. Bush. Les déclarations du premier ministre israélien Ehud Olmert, dimanche dernier, confirment aussi ce constat : les Israéliens ne procéderont à un règlement avec les Palestiniens que si leur sécurité est garantie.

Rien n’a donc émané de cette visite, à part les déclarations diplomatiques dont le but était de redorer le blason du chef américain. Pour lui, c’était l’occasion de donner l’image d’un président impliqué dans une affaire qu’il a souvent été accusé d’avoir négligée jusqu’à la dernière de ses huit années de présidence. George W. Bush a tracé les grandes lignes d’un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens qu’il espère voir signé avant la fin de son mandat en janvier 2009. Il a reconnu qu’un tel accord réclamerait des concessions politiques douloureuses de part et d’autre. Il a confié au président palestinien Mahmoud Abbass sa conviction qu’« un traité de paix » serait conclu avant son départ de la Maison Blanche, dans un an. Il a aussi promis la création d’un Etat palestinien. Et d’ajouter qu’Israël devait démanteler ses colonies sauvages mais aussi avoir des frontières sûres. Les Palestiniens pour leur part doivent faire cesser les attaques contre l’Etat hébreu. Néanmoins, il n’a pas dit comment il voyait M. Abbass mettre fin aux tirs de roquettes sur Israël à partir d’une bande de Gaza qui échappe au contrôle de l’Autorité palestinienne. M. Bush a aussi admis que le statut de Jérusalem représenterait « l’un des défis les plus difficiles sur la route de la paix », sans proposer de solution. Et tout en reconnaissant la nécessité des barrages militaires en Cisjordanie pour assurer la sécurité d’Israël, Bush a reconnu qu’ils suscitaient des « frustrations massives » parmi la population palestinienne. Ainsi, il a proposé pour la première fois un mécanisme international d’indemnisation pour les réfugiés palestiniens. Il a par ailleurs minimisé le problème des réfugiés palestiniens, apte à être résolu grâce à « un mécanisme international d’indemnisation » pour régler, selon lui, la « querelle » du retour des réfugiés palestiniens. Le choix même du mot querelle ne convenant en rien à l’ampleur de cette question : les réfugiés palestiniens et leurs descendants étant estimés à 4 millions de personnes.

En fait, le président américain a prononcé des mots qui n’engagent en rien le chef de la Maison Blanche ou l’Administration américaine. Somme toute, la visite de George W. Bush au Proche-Orient n’aura été qu’un alibi qui n’apporte aucune ouverture sérieuse à la problématique israélo-palestinienne.

Rania Adel

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