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Développement Durable .
C’est une première : onze gouvernorats d’Egypte ont fait
l’objet d’une étude afin de constituer leur profil
environnemental. Le but est de s’attaquer efficacement aux
diverses pollutions dont ils souffrent.
Des gouvernorats
passés au scanner
Mieux
vaut tard que jamais. L’Egypte, qui souffre de pollutions
diverses et variées, semble sur la voie d’un remède à ces
maux avec la récente déclaration du ministre d’Etat égyptien
pour les affaires de l’Environnement, Magued Georges : « Des
études visant à présenter le profil environnemental de onze
gouvernorats de l’Egypte ont été achevées. Ce profil
constitue la base du plan d’action environnemental qui sera
élaboré par chaque gouvernorat. Il est question de
développer les systèmes de gestion de l’environnement en
Egypte afin de promouvoir la situation écologique », a-t-il
indiqué. Les onze gouvernorats en question sont ceux du
Nord-Sinaï, Port-Saïd, Ismaïliya, Alexandrie, Béheira, Guiza,
Fayoum, Qalioubiya, Minya, Ménoufiya, et la Nouvelle Vallée.
Le profil en question consiste à regrouper l’ensemble des
informations environnementales de chaque gouvernorat. Ce qui
inclut la population, la santé, l’habitat, l’enseignement,
l’agriculture, le travail et autres activités. Les
informations détaillées de chaque gouvernorat concernent le
recensement démographique, ses frontières géographiques, le
genre d’activités humaines pratiquées, les ressources
naturelles, les problèmes environnementaux dont il souffre,
une description détaillée des lycées, écoles et universités,
les hôpitaux et terrains agricoles ... « C’est une première
en Egypte. On n’a jamais rien vu d’aussi complet. Grâce à
ces études, on connaît les foyers de pollution dont souffre
chaque gouvernorat. C’est le fruit d’une année de travail
avec les différentes branches de l’Agence Egyptienne pour
les Affaires Environnementales (AEAE) dans les gouvernorats
en question », explique Ali Abou-Sedeira, de l’AEAE. Et
d’ajouter : « Une fois achevé, le profil environnemental est
soumis à chaque gouvernorat pour qu’il soit examiné et
discuté. Ensuite, c’est au gouvernorat d’élaborer son propre
plan d’action des projets environnementaux pour remédier aux
problèmes ».
Les plans d’action sont exécutés en coopération avec les
différents secteurs de l’AEAE afin d’assurer l’aide
scientifique et technique ainsi que les financements pour se
mettre en conformité aux normes environnementales
internationales. « D’après les profils constitués, nous
avons remarqué que certains gouvernorats souffrent d’une
mauvaise gestion des déchets dangereux des hôpitaux. Ils ont
placé ce problème en tête de leur plan d’action. Après avoir
discuté du problème avec l’AEAE et le ministère de la Santé,
la solution retenue a été de réserver un lieu éloigné des
habitations pour y placer ce genre de déchets, sans causer
de problèmes écologiques ni de santé pour la population. Les
gouvernorats concernés cherchent aujourd’hui un financement
pour ces projets », indique Salah Al-Chérif, directeur du
projet sur la décentralisation de la gestion
environnementale. La constitution de ces profils
environnementaux, sans précédent en Egypte, est également le
fruit de la coopération avec l’Agence danoise pour le
développement international (DANIDA). Cette instance vise à
limiter la pauvreté et à décentraliser la gestion
environnementale. Et c’est en collaborant avec les
organisations de la société civile qu’elle aspire à réaliser
ses objectifs.
Prolongement d’une expérience pilote
Ces profils sont en fait le prolongement d’une expérience
pilote avec quatre gouvernorats : Suez, Béni-Souef, Assouan
et Assiout où toute la population a été appelée à agir. «
Trouver une solution aux problèmes environnementaux dont
souffre chaque gouvernorat et promouvoir la décentralisation
de la gestion environnementale sont les objectifs principaux
de ces profils, pour réaliser le développement durable. Pour
cela, une coopération entre le gouvernement, la société
civile et les organismes internationaux est nécessaire. Les
ONG en collaboration avec les différentes branches de l’AEAE
pourraient rapidement mettre un terme à certains problèmes
écologiques », indique Al-Chérif. Ainsi, DANIDA travaille
étroitement avec plusieurs organisations de la société
civile dans plusieurs gouvernorats d’Egypte. « Il s’agit
pour elle de sélectionner les projets déposés par les
instances gouvernementales ou les ONG et visant à résoudre
des problèmes environnementaux. Puis, elle assure une
assistance financière afin de réaliser les projets dans un
délai déterminé. Bref, de nombreuses personnes sont au
travail », explique Mahmoud Al-Aroussi, expert de l’Unité de
gestion environnementale au sein de DANIDA. Et de préciser :
« La coopération avec un gouvernorat du sud comme Minya et
les petits villages qui l’entourent nous a étonnés. Nous
avons été accueillis chaleureusement, et le travail a
concerné tout le monde y compris la population. Le problème
de ces villages était le manque des canalisations pour
acheminer l’eau potable. C’est le projet sur lequel nous
travaillons actuellement ».
Pour atteindre ce niveau de coopération, les 11 gouvernorats
ont dû faire preuve de détermination et présenter des
facilités de travail afin que leur profil environnemental
soit constitué. Reste maintenant à étendre l’initiative à
l’ensemble du pays, puisque la pollution de l’air, de l’eau
et du sol est une cause principale des problèmes de santé
des Egyptiens.
Racha
Hanafi
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En bref
Energie
D’après l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), le
pétrole devrait rester l’énergie reine de la planète pendant
des décennies.
La
demande de pétrole devrait fortement augmenter d’ici 2030
(+37 %). Dans le domaine du chauffage, le gaz naturel est un
possible substitut, le charbon restant une alternative plus
marginale. La demande de gaz devrait donc fortement
augmenter : l’AIE prévoit une croissance de 2,1 % par an
jusqu’en 2030 contre seulement 1,3 % pour le pétrole. Du
côté des transports, le pétrole est largement dominant avec
une part de marché de 94 %, contre 1 % pour les
biocarburants, et 5 % pour l’électricité et le charbon.
L’AIE recommande d’importer des biocarburants des régions où
ils sont les plus rentables et les plus développés,
notamment d’Amérique du Sud, et d’investir dans la recherche
sur les biocarburants de deuxième génération, qui utilisent
des matières végétales non alimentaires comme la cellulose
ou les algues.
Pollution
La
Chine, confrontée à de graves problèmes environnementaux dus
à sa croissance accélérée, va lancer en février son premier
recensement des sources de pollution. Selon le directeur de
l’Agence de la protection de l’environnement (SEPA), le
recensement, qui devrait être achevé au premier semestre de
cette année et dont les données seront officialisées au
premier semestre de 2009, concernera les pollutions
industrielles, agricoles, mais aussi celles émises par les
habitants. Ces données doivent permettre de mieux lutter
contre la dégradation de l’environnement, un des objectifs
du régime communiste pour le 11e plan quinquennal
(2006-2010). Il a souligné la semaine dernière que le
résultat du recensement ne conduirait à aucune sanction ou
évaluation de la performance des administrations locales,
appelant ces dernières à fournir des données fiables. La
Chine est devenue, avec les Etats-Unis, le principal
pollueur de la planète en raison de la vitalité de son
économie dont la croissance est supérieure à 10 % par an.
Température
Selon
des experts météorologiques britanniques, la température
moyenne mondiale sera un peu moins élevée en 2008 que ces
dernières années, mais restera parmi les dix plus chaudes de
l’Histoire. La température mondiale devrait être en 2008
supérieure de 0,37 degré à la température moyenne à long
terme enregistrée sur la période 1961-1990 qui s’établit à
14 degrés Celsius. Mais 2008 sera également l’année la plus
froide depuis l’an 2000, en raison de la forte influence du
phénomène climatique La Nina, caractérisé par une baisse de
la température. Son cousin, le phénomène El Nino, se traduit
quant à lui par un réchauffement. Quant à 2007, pressentie
pour être l’année la plus chaude dans l’Histoire de la
planète, sa température moyenne ne s’est finalement classée
qu’au septième rang, se situant à 0,41 degré au-dessus de la
moyenne de 1961-90. Ces chiffres ne prennent en compte que
les onze premiers mois de 2007, décembre restant à compiler.
Eau
Plus de
800 personnes ont dû suivre un traitement médical après
avoir bu de l’eau visiblement polluée par les rejets acides
d’une importante compagnie minière dans le nord de la Zambie.
L’incident s’est produit la semaine dernière, à la suite de
ce rejet accidentel venu des Mines de Cuivre Mopani (MCM) et
à l’origine de la contamination du réseau d’alimentation en
eau. MCM appartient au groupe suisse Glencore.
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