Al-Ahram Hebdo, Egypte | Bush déchaîne la critique
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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  Semaine du 16 au 22 janvier 2008, numéro 697

 

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Egypte

Diplomatie. Reçu ce mercredi par le président Moubarak à Charm Al-Cheikh, George Bush déclenche une vague de propos très hostiles à sa venue au sein de l’opposition et de la société civile.

Bush déchaîne la critique

« George Bush, retourne d’où tu es venu », « Pas de bienvenue pour les meurtriers » : si sur le plan officiel, la visite de George Bush a été accueillie avec pragmatisme par les responsables égyptiens, elle a en revanche soulevé de vives critiques dans les rangs de l’opposition et de la société civile.

Lundi, devant le Syndicat des journalistes, ils étaient plusieurs dizaines de militants du mouvement d’opposition Kéfaya et des journalistes à manifester contre la venue en Egypte du chef de la Maison Blanche. « Bush n’est pas venu pour la bonne cause comme il veut bien nous le faire croire. Il n’est pas venu pour la paix, mais pour mobiliser les pays de la région contre l’Iran. Qu’il s’en aille. Il n’est pas le bienvenu », clamaient les militants.

Arrivé mardi dans la station balnéaire de Charm Al-Cheikh après une tournée en Israël, dans les territoires palestiniens et dans les pays du Golfe, le chef de l’exécutif américain doit être reçu ce mercredi par le président Moubarak. Il s’agit de la première « mission de paix » au Proche-Orient du président américain depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2001. Bush a déclaré que l’objectif de cette mission est de « mettre fin au conflit israélo-palestinien et de mettre en application la Feuille de route d’ici la fin de l’année ». Des propos qui semblent loin de convaincre la classe politique et la société civile qui dénoncent la politique d’hégémonie pratiquée par les Etats-Unis et l’occupation américaine de l’Iraq. « George Bush est un criminel de guerre qui doit être jugé pour ses crimes contre le peuple iraqien », déclare Georges Isaaq, coordinateur du mouvement Kéfaya. Pour lui, cette visite de Bush vise seulement à soutenir les dirigeants arabes qui ont appliqué sa politique dans la région. Outre le Syndicat des journalistes et le mouvement Kéfaya, le parti du Rassemblement a organisé une marche de protestation contre la visite de George Bush. Et des manifestations ont éclaté à Al-Azhar pour dénoncer cette visite. Mais la réaction la plus virulente est venue du côté des Frères musulmans qui, dans un communiqué, qualifient George Bush de « meurtrier ». « Nous disons à Bush Junior dont les mains ne sont pas seulement tachées de notre sang mais y baignent, que ni toi ni tes adjoints de l’Administration américaine ne sont les bienvenus sur notre terre ou sous nos cieux », affirme le communiqué de la confrérie. Et d’ajouter : « La destruction et la dévastation frappent là où vous allez. La destruction de l’Afghanistan, l’occupation de l’Iraq, l’appui à l’occupation sioniste raciste, l’incitation de l’Ethiopie à occuper la Somalie et le fait d’attiser les différends entre les protagonistes libanais sont autant d’actes dont M. Bush est responsable et qui en font un invité inopportun ».

Scepticisme partagé

La visite de George Bush fait suite à une décision du Congrès américain de conditionner l’allocation à l’Egypte de 100 millions de dollars de l’aide américaine au progrès réalisé dans le domaine des droits de l’homme. Washington a par ailleurs critiqué l’Egypte dans l’affaire des tunnels à la frontière avec les territoires palestiniens et par lesquels transite le trafic d’armes vers les territoires selon Tel-Aviv. La visite de Bush a été précédée par celle de plusieurs membres du Congrès qui se sont rendus dans le Sinaï pour voir sur le terrain les efforts déployés par l’Egypte. Or, ces faits ont exaspéré l’opinion publique. « Les Etats-Unis doivent cesser d’agir comme le gendarme du monde », lance Réfaat Al-Saïd, président du parti du Rassemblement unioniste progressiste (UPI), gauche. Selon lui, Washington n’a rien à donner sur le plan de la paix. « Pendant sept ans, l’Administration américaine n’a rien fait pour le processus de paix. Et maintenant, ils veulent nous faire croire qu’ils vont régler le conflit israélo-palestinien et tous les problèmes qui s’y rapportent comme Jérusalem, l’eau, les réfugiés et les frontières », estime Al-Saïd. Selon lui, l’Iran et l’Iraq sont les dossiers prioritaires de George Bush. Ce scepticisme est partagé par l’ensemble de la classe politique qui doute de la capacité de Bush à influer sur les négociations israélo-palestiniennes. En effet, la date butoir fixée par George Bush, fin 2008, pour parvenir à un accord n’apparaît pas réaliste.

Ainsi, malgré les efforts déployés par l’Administration américaine pour améliorer son image dans la région, celle-ci reste négative. « Les rapports que les Etats-Unis publient sur les droits de l’homme en Egypte, la réduction des aides et surtout la politique des deux poids, deux mesures sont autant de facteurs qui ont propagé une image négative des États-Unis en Egypte », analyse Abdel-Aziz Chadi, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire. Bush est considéré par l’opinion en Egypte comme le pire président de l’histoire des Etats-Unis. « Bush ne peut pas être comparé aux ex-présidents américains comme Bill Clinton et Jimmy Carter qui ont laissé une empreinte dans les négociations israélo-palestiniennes. Le véritable enjeu de sa visite, ce sont l’Iraq et l’Iran. Il veut un soutien des pays arabes sur ces dossiers, car il n’a rien à déployer au niveau du processus de paix », déclare Chadi.

Sur le plan officiel, on est plus optimiste. Une source diplomatique qui a requis l’anonymat affirme que pour Le Caire, la visite de Bush est une opportunité qu’il faut saisir si l’on veut relancer le processus de paix. « Si l’on ne discute pas du conflit israélo-arabe avec les Américains, la cause palestinienne va mourir », explique la source. Et d’ajouter que Le Caire veut inciter les Américains à donner plus de priorité à la paix. « On a expliqué aux Américains que si le conflit israélo-arabe est réglé, tous les problèmes comme l’Iraq et l’Iran vont être réglés », déclare la source. Selon Abdel-Aziz Chadi, l’Autorité palestinienne est divisée entre le Fatah et le Hamas. « Alors, la tournée de Bush est fragile. Personne ne peut garantir une solution entre Israéliens et Palestiniens tant que les problèmes existeront au sein de l’Autorité palestinienne », a-t-il conclu.

Chérif Ahmed

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Un vieux rêve prend forme

La résidence de l’ancien président Gamal Abdel-Nasser sera transformée en musée. C’est ainsi que sera  marquée la commémoration du 90e anniversaire de la naissance de Gamal Abdel Nasser, né le 15 janvier 1918. La décision vient du président Moubarak, qui réalise ainsi un ancien rêve des compagnons de route de Nasser, mais aussi des millions d’Egyptiens qui n’avaient pas oublié celui qui a donné à leur pays son indépendance et réussi à les galvaniser autour des nobles principes de patriotisme et d’arabisme. Déjà, beaucoup de personnalités ont proposé de contribuer au financement du projet.

C’est dans sa résidence à Manchiyet Al-Bakri (Héliopolis) que Nasser a accueilli les chefs d’Etat du monde entier et a pris ses décisions qui ont changé l’histoire contemporaine.

Le ministre de la Culture, Farouk Hosni, qui se charge de la réalisation du projet, a décidé la formation d’un comité de professionnels pour mettre au point une vision du projet. « L’idée, c’est de relater l’histoire de la Révolution du 23 Juillet à travers l’exposition des affaires et documents personnels de Nasser », explique le ministre, tout en assurant que le nouveau musée sera doté des systèmes d’éclairage et de sécurité les plus sophistiqués.

L’idée n’est pas du tout neuve. Un premier décret présidentiel pour la création de ce musée date de 1970 au début du règne de Sadate. Mais finalement, le projet a été voué aux oubliettes.

La décision du président Moubarak s’inscrit dans une série de gestes visant à rétablir la mémoire des années Nasser après le processus de dénassérisation qui a prévalu sous Sadate. En 1996, il a décidé la transformation en musée du bâtiment à Zamalek du Conseil de commande révolutionnaire, et c’est Moubarak aussi qui a rebaptisé « Lac Nasser » le lac du « Haut-Barrage ».

La satisfaction générale qu’a provoquée l’annonce de ce projet a été couplée d’interrogations relatives à l’objectif et au timing de cette décision, au moment où la politique intérieure et étrangère de l’Egypte s’est beaucoup éloignée des idéaux nassériens. Certains fidèles de l’ancien président craignent en fait que le mot « musée » ne serve à classer une époque dans l’Histoire plutôt qu’à la faire revivre.

 

 




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